Le recueil de rien du tout by LilTangerine
Summary:
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BubbleguN-oo

Il est des mots qui ne vont nulle part.
Des phrases trop courtes, des histoires sans morale, des figures de style involontaires.
Les voici.

Categories: Tragique, drame Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle, Poésie (prose), Poésie (vers)
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 13 Completed: Non Word count: 2207 Read: 56143 Published: 30/04/2018 Updated: 02/05/2024

1. La Fuite by LilTangerine

2. Guérison by LilTangerine

3. Brisé - La Colline by LilTangerine

4. Soupirs by LilTangerine

5. Déni by LilTangerine

6. Le bûcher by LilTangerine

7. Jadis by LilTangerine

8. Cela aussi passera by LilTangerine

9. Inertie - I by LilTangerine

10. The End of the World - S01E02 by LilTangerine

11. Et parfois by LilTangerine

12. Impact de la foudre by LilTangerine

13. La Tempête by LilTangerine

La Fuite by LilTangerine
Author's Notes:
Hola !
Ceci est la première page qui sera, je l'espère, suivie par d'autres, peut-être cinq, peut-être douze, peut-être pas, qui sait ?
Fuir. Tu ne penses qu'à ça. C'est si facile, de fuir.
Parfois, il suffit de disparaître, d'effacer du jour au lendemain toutes ses traces. Ignorer les questions incessantes, éluder, mentir, s'esquiver. Partir loin, le plus loin possible, le temps que la tempête se calme. Mais que feras-tu, lorsque tu ne pourras plus courir ? Que feras-tu, piégé dans le feu d'un regard qui ne cillera pas devant tes pitoyables excuses, qui t'examinera au plus profond de ton âme ? Que répondras-tu aux déclarations sans appels, aux accusations que tu ne pourras démentir ? L'innocence n'est pas ce qui transparait d'un regard fuyant.

Tu peux courir aussi loin que tu le voudras, tu ne peux échapper à toi-même. Est-ce que tu sens le poids sur tes épaules, est-ce que tu sens cette vague qui te happe, le froid qui s'insinue dans tes os, la fatigue qui se glisse paresseusement dans ta nuque et sous tes yeux ?

Tu n'es rien, tu n'es personne ; et pourtant, tu te bats avec la conviction d'être important.
End Notes:
Merci d'avoir lu !
Guérison by LilTangerine
Author's Notes:
Hola !
On se retrouve avec un poème beaucoup plus court, trop peut-être, pour moi suffisant, et une suite prochaine.
Je voulais trouver des mots
Qui donnent courage
Qui vont tout arranger
Qui se posent sur toi comme un pansement

Je ne les connais pas.
End Notes:
Merci d'avoir lu !
Brisé - La Colline by LilTangerine
Author's Notes:
Hola !
Me revoilà avec un texte écrit pour les Nuits, sur le thème Echapper. Je ne saurais vraiment dire s'il a sa place ici, mais il ne l'a nulle part ailleurs. C'est fou, je me suis prise de tendresse pour ce petit personnage sans nom en l'écrivant, et je suis un peu triste de me dire que je ne le reverrais pas...
Depuis le haut de la colline, on voyait la vie. La vie de milliers de gens qui se bousculent, la lumière aux fenêtres, le ronronnement lointain des moteurs, ces gens qui ne se parlent pas, qui s'évitent quand ils se croisent sur le trottoir. On voyait les années s'écouler le long des avenues et la naissance des grattes-ciel. Il y avait tant de choses et pourtant il n'y avait personne.
Il avait une vie qui n'existait pas, une existence sans aucun sens, il n'était que divagation d'un esprit dérangé. Il n'était que fumée.

Il leva la main, cachant une partie de ce monde à ces pieds, effaçant ces êtres qui, inconnus, étaient inexistants. Son corps lui paraissait irréel. Les contours de ses doigts étaient brouillés, tracés par les lumières lointaines de la ville. Peut-être parce qu'il pleurait.
S'il faisait plus sombre encore, il disparaitrait entièrement.

Il n'avait plus mal. Il ne sentait plus rien. Après la douleur fulgurante qui lui avait traversé le coeur, broyé les côtes, coupé le souffle, étranglé, tabassé de toute part, il ne sentait plus rien. Ni l'air tiède sur son visage, ni la mort lorsqu'elle avait dit qu'elle ne l'aimait plus. Il ne sentait plus rien, il n'existait plus. Il n'y avait en lui plus rien de vivant que ses pensées qui se délitaient dans sa contemplation muette de la vie, du haut de la colline.

Ne plus penser, ne plus ressentir. Ne plus être.

Puis l'aube brûla ses yeux usés de sommeil et son corps quitta la colline. Un pas après l'autre. Ce n'était plus la ville, à ses pieds, c'était un autre monde. Un monde qui ne vivait pas d'essence et d'alcool, un monde lointain. Il y avait le chant des oiseaux et le bruissement des fourrés, il y avait les feuilles mortes qui craquaient sous ses pieds et le murmure d'un torrent. Il y avait des milliers de possibilités sous ses yeux et autant de couleur. Tout vibrait, tremblait, frémissait, respirait. La douceur des feuilles sous ses doigts. La brûlure des orties. Le délicat bouquet des fleurs, de la terre et de la pluie. Il voulait rire et embrasser le monde.
C'était un autre monde, un monde sans elle, et dieux, que ce monde était beau.
End Notes:
Merci d'avoir lu !
Soupirs by LilTangerine
Je voudrais sentir de nouveau la chaleur de ta peau. M'enivrer encore du goût de tes lèvres jusqu'à l'ivresse de mes sens. Je voudrais soupirer contre ta bouche alors que tes doigts courent le long de mes cuisses. Graver ton image sous mes paupières tandis que tes mains plaquées sur mes reins approchent ton corps brûlant du mien jusqu'à en confondre les limites.


Je voulais qu'on me parle d'amour, mais ce soir mes rêves se sont éteints.
J'ai oublié la couleur des tableaux.
Il ne reste dans le vide qu'un souffle. Inhale, exhale.
La respiration régulière de quelque chose qui vit. La mienne, peut-être.

Comment est-ce seulement possible ?
Laissez-moi dériver au gré de mes souvenirs ternis.
Laissez-moi faire corps avec la nuit.

La déperdition d'autrefois m'appelle, me caresse de ses doigts brûlants, embrasse ma gorge.

Il est trois heures du matin et les draps sont froids de ta présence.
End Notes:
Merci d'avoir lu !
Déni by LilTangerine
Author's Notes:
Hello !
Il m'aura donc fallut un confinement pour écrire de nouveau, et c'est tout ce que j'ai écrit. Je sais pas si je publierais un roman un jour, mais si je veux que ça arrive avant mes 60 ans, je devrais peut-être m'y mettre maintenant...
Le matin s'efface.
Je ne t'ai pas oublié, et pourtant mes nuits prient pour ton silence.
Il ne s'est pourtant rien passé. Pas un mot, pas un geste déplacé.
Enfin, je crois.

Mes souvenirs sont flous et tu n'y apparais pas.

Je ne voulais pas, promis, je ne voulais pas faillir, pas une seule minute, pas une seule seconde. Pas pour toi. Et pourtant, il y a ta voix qui dénoue le déni sur ma langue. Il y a tes yeux qui me fixent un peu trop longtemps pour ma sanité. Tu devrais détourner le regard, vraiment. Arrêter de me faire croire en ce qui n'est pas. Et tu me fixes, mais peut-être que tu ne sais pas.

Je voudrais me blottir au creux de tes bras, et pourtant je ne veux pas.
Je voudrais sentir tes mains caressant mes cheveux, tes lèvres embrassant le haut de mon crâne, tes mots qui répètent en boucle que tout va bien.
Mais je suis seule ici, seule enfermée, seule à ma fenêtre, et j'aimerais ne pas vouloir.
J'aimerais oublier jusqu'à ton existence.

J'aimerais que tu ne regardes plus que moi.
Je sais déjà que tu ne me vois pas.
Je suis pitoyable.
Par pitié, embrasse-la et brise-moi une fois pour toutes.
End Notes:
Merci d'avoir lu ! C'est un thème très classique, mais bon, faut bien s'occuper.
Le bûcher by LilTangerine

Tu veux disparaitre en entier, trouver refuge dans tes souvenirs dont le parfum embaume encore ton coeur. Mais la réalité
La réalité te tient par la main, alors tu restes et tu danses au rythme de ses trilles
Et à chaque pas, tu as un peu plus le vertige

On ne trouve de bon dans la vie que ce qui la fait oublier
Tu le crois profondément alors que la nuit se délite entre tes doigts
A chaque fois que le verre trouve tes lèvres
C'est la mort que tu embrasses

C'est toute ton existence qui part en fumée, mais peut-être est-ce toi qui a bâti le bûcher
De tes mains abattu les forêts
De tes mains lavé la sève et les larmes
Les échardes tracent sur ta peau le chemin absurde de ta vie
Mais les flammes sont si belles

C'est l'Enfer que tu cherchais
Ton royaume, ton paradis,
Dans le craquement et les étincelles du feu de joie
Dans la lueur sauvage que dépeint la lumière sur ton visage

Il y a une certaine beauté à l'incendie lorsqu'il consume tes larmes
Et une joie infinie à danser sur ses cendres.

End Notes:

"On ne trouve de bon dans la vie que ce qui la fait oublier"
- Madame de Staël

Jadis by LilTangerine
Ma grand-mère se souvient du temps où il y avait encore de la couleur. Quand j'étais enfant, elle me racontait souvent comment le monde était resplendissant, un sourire aux lèvres. Comment les feuilles passaient du vert au jaune, au rouge puis au brun. Je pense que j'aurais beaucoup aimé le rouge. C'est un joli mot.

Aujourd'hui, les gens sont gris. Un gris uniforme, sans autres variations que les jeux d'ombre et de lumière du soleil. Le ciel est gris, toujours, et je vois bien que ma grand-mère regrette le temps où il se parait de toutes les couleurs. Elle me parlait des autres comme de merveilles aux mille nuances. Autrefois, les mots avaient un sens différent. Autrefois, ils étaient vivants.

Elle me disait tout cela et embrassait mon front en murmurant qu'un jour, tout irait mieux. Je ne comprenais pas les larmes qui perlaient à ses yeux. Je ne comprenais pas pourquoi le passé la poursuivait encore, pourquoi elle passait son temps à courir après des souvenirs.
Le monde est gris.
Ce n'est pas grave.
Je le lui répétais, et des stries grises tâchaient ses joues.

Aujourd'hui, ma grand-mère ne me raconte plus d'histoires.
Elle regarde par la fenêtre.
Parfois, je me demande si les couleurs de ses souvenirs ont fini par faner, elles aussi.
Cela aussi passera by LilTangerine
Author's Notes:
Hello !
J'ai un peu hésité à poster ce texte, mais maintenant que ça va mieux je lui trouve un côté presque réconfortant, dans un sens ?
Cela aussi passera
Je me dois de croire en une fin heureuse
Pour ne pas m'effondrer
Pour ne pas fléchir sous le poids de la solitude

Je dois croire qu'un jour je ne serais plus seule avec mes pensées
Dont la teinte crépusculaire tend vers la nuit sans étoiles

Cela aussi passera
Mais le temps présent s'étire à l'infini
J'avance à travers des plaines désertiques
Des montagnes désolées, des villages sans vie
L'horizon à ma vue se dérobe

A chaque pas
Je me demande pourquoi je continue à marcher

A chaque pas plus lasse

J'aimerais pouvoir un instant m'arrêter
M'allonger dans l'herbe grasse
Retenue par la peur seule de s'endormir dans le cresson
De ne faire plus qu'un
Avec le souffle tiède du vent


Et parfois le brouillard se lève
Sur des vallées
Des lacs des forêts
Des poissons des étoiles des lucioles
Des primevères des aurores des rochers des vagues
Des étreintes des feux de joie des oiseaux
Des voyages des chansons
Des baisers


Cela aussi passera
End Notes:
Merci d'avoir lu !
Inertie - I by LilTangerine
L'inertie, c'est
L'absence de mouvement
L'attente
De celui qui s'allonge au bord de la falaise

Sa main tremble lentement
Au gré du vent
Il ouvre les doigts comme si
La pierre sous lui cessait de s'effriter

Plutôt rester immobile
Peut-être que cela aussi
Passera

L'inertie, c'est
Être piégé dans une seule dimension
Un point fixe dans le temps et l'espace
Tandis que l'univers continue de respirer


J'ai versé tant de larmes que j'ai cessé d'exister
The End of the World - S01E02 by LilTangerine
Alors, pour la dernière fois, le Soleil se coucha à l'horizon de la Terre meurtrie et écorchée. Des milliards d'années de poussière balayaient sa surface, restes imperceptibles de l'infinité de vies ayant foulé son sol, navigué ses mers, exploré ses cieux ; autant de chandelles éteintes par l'inexorable marche du temps.
Pourtant, alors que les premiers rayons de la supernova caressaient les étendues désertiques, il existait quelque part dans l'espace une trace, une image ; si quelqu'un se donnait la peine de regarder, peut-être trouverait-il une trace infime de ces instants qui nous filent entre les doigts.
Peut-être verrait-il des mains s'effleurer, de l'herbe ployer sous des pas, des lumières s'allumer, des corps s'étreindre. Peut-être même, s'il est chanceux, apercevrait-il cet élusif bonheur dont l'humanité toute entière s'était mise en quête.

Enfin la Terre disparu, et l'Univers s'en trouva un peu plus seul.


Terre – quel est ton nom s'il n'est plus personne pour le prononcer ?
Et parfois by LilTangerine
Author's Notes:
Hey !
Qui peut croire que j'ai commencé ce recueil en 2018, il y a bientôt cinq ans ? Ca en dit très long sur mon rythme d'écriture...
Et parfois tout me manque.

La chaleur d'une étreinte, la douceur d'un baiser, les rires. Le contact simple, anodin, d'une main sur l'épaule. Un baiser sur la tempe.
C'est si lointain que c'en est étranger. Comme si ce n'avait jamais été vécu, comme si le passé avait disparu, effacé. Je vois une autre vie défiler dans mes souvenirs. J'ai changé mille fois et le temps a érodé le souvenir des caresses.
Et parfois, quand nos peaux se croisent, il n'y a pas de tendresse.
Impact de la foudre by LilTangerine
Author's Notes:
Hello !
C'est marrant, ça fait un an depuis la dernière publication dans ce recueil, six (6!) depuis la première.
Et je suis toujours là.
J'ai rouvert Capitale de la douleur aujourd'hui, mais je ne suis pas Eluard.
Je me languis de l'ignorance
Fut un temps jadis entre tes doigts
Avant que toutes les mains
Ne brûlent ma chair

Bannis sont les yeux
J'ai trouvé dans la nuit le silence
La quiétude l'eau sacrée
Des rivières de Delphes

Sur les terres arides
Au gré des tremblements
Les renoncules les centaurées
Les asters fanées

Mon corps n'est plus mien
Zébré de regards lancinants
Lacéré détesté vénéré
Et pourtant

Et pourtant au deuxième des enfers un ruisseau
Toujours cherche la lumière des astres des cieux qu'il révère
Il ne reflète aucun visage aucun nom
Et cascade au bord de la Terre

Vers l'oubli
End Notes:
Merci d'avoir lu !
La Tempête by LilTangerine
Author's Notes:
Hello !
Ce texte a été écrit pendant les Nuits, sur la citation "Ce que nous appelons le hasard n'est et ne peut être que la cause ignorée d'un effet connu." de Voltaire, et le tableau Champ de blé sous les nuages de tempête de Van Gogh !
Qu'y a-t-il de plus ardent que les vents sans fin qui font trembler les prairies et mes mains
L'orage est là
Il arrive chevauchant les alizés
Je vois dans son tumulte ma ruine qui approche
Et chaque éclair strie mes joues de sillons lumineux

Comme la pluie traverse les terres et revient à la mer l'histoire est un cercle sans fin et
Toujours reviens la tempête. Existe-t-il seulement un échappatoire ? Je te regarde et je ne vois que les liens qui m'attirent vers l'oeil du cyclone
Un moment de répit
Avant de replonger dans le chaos qui me retient dans ce jour d'été sans fin

Les blés frémissent entre mes doigts
Est-ce vraiment le hasard ou aurais-je dû savoir
Qu'il n'existait dans la chance que les circonstances que j'ai bâties de mes mains ?

A quoi bon jeter les dés si je sais déjà où tombe la foudre
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