Summary: La Plume du Corbeau, dans sa quête d'histoires sombres et fantasques, jamais n'a failli. Et il est temps pour moi, de la ressortir de mon coffre après des années d'inaction.
Participation au défi Plumes en Folie
Défi #1 : Et bien dansez, maintenant !
Défi #2 : Sauvez Willy.
Défi #3 : Tomber des nues.
Défi #5 : La Nuit Alphabétique
Défi #6 : A Reculons
Défi #7 : Au hasard
Categories: Fantastique,
Contemporain Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Nouvelle
Challenges: Series: Plumes en Folie !
Chapters: 7
Completed: Non
Word count: 10140
Read: 41899
Published: 18/02/2016
Updated: 06/04/2016
1. Défi 1 Dead Can Dance by Berserkr
2. Défi 2: La petite fille, le chat et l'étrange personne (1) by Berserkr
3. Défi 2 : La petite fille, le chat et l'étrange personne (2) by Berserkr
4. Défi 3 : Le tunnel by Berserkr
5. Defi 5 : Un peu plus près de l'enfer by Berserkr
6. Défi 6: Extrait du journal d'un médium potentiellement désaxé by Berserkr
7. Défi 7: Télépathes by Berserkr
Défi 1 Dead Can Dance by Berserkr
Author's Notes:
Laissez moi vous faire visiter Paradise City, où les destins de plusieurs habitants de cette cité maudite vont s'entrechoquer. Souvent violemment mais jamais gratuitement.
Résumé de l'épreuve : Peu importe où, quand, comment, et avec qui votre histoire se déroule. Vos personnages (ou votre personnage, il peut être seul), dansent, c'est tout. Ils peuvent être un, deux, trois, quatre… Peu importe. Votre récit doit simplement s'ancrer pendant une danse.
Lâchez-vous ! Vous pouvez emmener vos personnages dans un cours de danse classique, en plein milieu d'une boite de nuit... Ils peuvent également se retrouver les rois de la piste pour l'ouverture de leur bal de mariage ou encore improviser un slow avec des passants dans la rue.
Contraintes : Votre texte devra comporter 500 mots minimum. Vous décrirez les émotions d'un de vos personnages à un moment de l'histoire. Vous ferez également une description de l'environnement dans lequel il se trouve.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 18 février 23h59 pour poster votre texte.
Ah et j'allais oublier, bonne lecture !
Le jeune homme lassa ses baskets et enfila son blouson, avant de regarder cette foutue fenêtre pour la millième fois. Le gros ouvrier moustachu chargé de l'installation avait bien salopé son boulot, la vitre tremblait dès que le vent se mettait à souffler. Il était courant de se faire entuber dans une ville avec un nom aussi mal choisi que Paradise City. Au fond, quand tu ne te faisais pas agresser dans une ruelle sombre, tu pouvais t'estimer heureux de simplement te faire arnaquer, pensait Jake, exaspéré.
Mais le brun fixait tristement la fenêtre pour une autre raison, évidemment.
Si l'on oubliait le fait qu'il était déjà dix-huit heures et que Jake était levé depuis peu, c'était une journée normale. Il verrouilla la porte de son petit studio, puis prit l'ascenseur. Une série de gestes anodins pour le commun des mortels qui partait travailler ou faire autre chose, tous les jours. Mais pas pour lui, pas depuis qu'elle lui a dit qu'elle partait définitivement, un mois plus tôt. Pas depuis qu'elle était passée brutalement à l'action, dans la minute suivant son annonce.
La relation entre les deux jeunes gens était devenue si particulière, que certains de ses proches avaient eu le culot de lui dire qu'il devait s'y attendre. Que c'était entièrement de la faute de la bouffeuse de grenouilles, comme l'avait si délicatement lancé son père lors d'un repas de famille. Juste avant que Jake ne l'étale brutalement par terre, d'une droite.
Jake n'était pas tellement du genre romantique, mais Marie n'avait jamais eu à se plaindre. Le jeune homme, en vérité plutôt intelligent, faisait même exprès de cultiver ce coté gros beauf qui la faisait tant rire, au début. Au départ, sa jolie française était un vrai rayon de soleil. Puis la jeune femme s'était de plus en plus renfermé. Et il n'avait pas su l'aider à surmonter ses peines.
Le monde extérieur n'avait pas trop changé, des gamins zonaient dans le parc, juste en face de sa résidence. L'un d'eux faisait une démonstration de danse hip-hop. Jake n'y connaissait pas grand chose mais vu que le garçon avait chuté deux fois, il ne semblait pas briller par son talent . Et il y avait toujours la même petite blonde, une voisine à lui, qui parvenait à chaque fois à attraper son bus comme si sa vie en dépendait. Mais la belle eut toutefois le temps de lui adresser un regard navré. Tout le monde était au courant évidemment, ce n'était pas étonnant vu ce qu'il s'était passé, cette nuit-là.
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Un concert est une distraction plutôt rare, pour lui. Déjà, il n'avait pas forcément les moyens de le faire en permanence. Et il n'était pas à l'aise ne compagnie des autres, encore plus quand ils essayaient de vous marcher allégrement dessus. Mais le meilleur remède à son mal-être était depuis toujours la musique. Ce soir-là, c'était un concert de thrash metal. Il y allait principalement pour se défouler, mais aussi pour voir des amis. Les autres musiques ne l'intéressait pas du tout, de manière générale.
Les gens amassés autour de la scène étaient bruyants. Mais ça allait. Il mettrait juste un certain temps à s'acclimater à la joyeuse cacophonie du bar. Le groupe en charge de la première partie de la soirée finissait tout juste de jouer. Le son était plat et insipide, tellement insipide que Jake en était déjà à sa troisième pinte.
Il soupira, ses amis étaient en retard. Ils formaient un petit couple plutôt attachant mais guère pressé par le temps. Guillermo était un camarade de lycée, qu'il revoyait régulièrement. Jake ne connaissait pas tellement sa petite amie, Kendra, mais il devait reconnaître qu'elle était très sympathique.
Ce fut très vite au tour du groupe principal. C'était un groupe de metal New-yorkais qu'il avait découvert, il y a peu. Le premier morceau démarra, et les gens présents dans la fosse commencèrent immédiatement à pogoter. Le son était plutôt lourd, le chanteur hurlait dans le micro comme un dératé mais c'était très bien ainsi. Il ne fallait pas plus à Jake pour se détendre. Il rejoignit ses camarades chevelus, en rentrant dans le tas avec de joyeux coups d'épaules. On ne pouvait pas vraiment qualifier de danse ce qu'il se passait dans la fosse, mais un pogo restait tout de même assez codifié. Avec juste ce qu'il fallait de brutalité pour que la totalité des participants ne finisse pas aux urgences. Chaque centimètre carré de son corps allait sans doute hurler à un mauvais traitement, quand il se réveillerait le lendemain. Tant mieux, se disait Jake, il en avait besoin.
Une chose attira alors son regard. Sa longue tresse brune se balançait au rythme des guitares et ses bras enchaînaient d'étranges mouvements tandis qu'elle virevoltait. Sa danse ne collait absolument pas à la musique jouée et pourtant le spectacle se révélait fascinant. C'est alors qu'il la reconnut. Juste avant de se faire rentrer dedans par l'un des spectateurs. Le type s'excusa avec politesse et Jake se retourna vers la fille. Elle n'était plus là mais il s'agissait bien d'elle, pas de doutes possible.
- Jake !
Guillermo s'était décidément bien fait attendre. Sa copine était fermement accrochée à son bras, resplendissante dans sa robe rouge. Jake serra la main de son ami, puis la jeune femme l'enlaça tendrement d'une façon assez inattendue.
- Je suis désolée, dit Kendra tristement. J'aurais dû être là, l'autre fois. Mais mon connard de patron n'a pas voulu me donner ma journée.
- Pas grave, répondit Jake en souriant faiblement. Elle serait contente de savoir que tu penses à elle.
Quelque chose toucha alors très délicatement l'épaule. Jake vit ensuite l'esprit embrasser Kendra sur la joue, sans que celle-ci ne ressente ce contact. La longue natte brune si caractéristique de Marie se balançait en direction de la sortie. Elle dansait toujours avec cette élégance naturelle, qui la caractérisait de son vivant.
Inexplicablement, c'était comme si le suicide de sa fiancée avait déclenché, en lui, une sorte de don. Après des premiers jours effrayants, il s'y était peu à peu habitué à voir les esprits errer. C'était à cause de cela que Jake ne sortait pas souvent de chez lui, les rues étant emplies des âmes de ceux qui avaient laissés leur vie à cette étouffant enfer que constituait Paradise City. Mais parfois, rentrer en contact avec les morts pouvait être vraiment passionnant.
Même morte, Marie le suivait tout le temps. Toujours silencieusement et sans chercher à l'effrayer.
Les morts ne parlaient pas, contrairement à ce qu'on pouvait imaginer. Pourtant, la douce semblait déterminée à vouloir lui transmettre une information très importante.
Défi 2: La petite fille, le chat et l'étrange personne (1) by Berserkr
Author's Notes:
Nom de l'épreuve : Sauvez Willy !
Résumé de l'épreuve : Vous devrez raconter la rencontre entre un humain et une autre créature où l'un doit sauver la vie de l'autre (libre à vous de choisir le personnage en détresse). La créature peut être un animal "normal" ou alors une créature totalement imaginaire ou même venir d'une autre planète ! Le sauvetage peut éventuellement échouer, et les deux personnages (humain et créature) peuvent se rencontrer pour la première fois comme se connaître depuis des lustres.
Contraintes : Votre histoire devra comporter deux chapitres, chacun abordant le point de vue d'un des deux personnages. Les deux chapitres devront être écrits à la première personne. Pensez à ne pas trop "humaniser" votre créature. Votre histoire doit tenir en 3000 mots maximum (500 mots minimum). Le premier mot du premier chapitre devra être le même que le dernier mot du deuxième chapitre. Ah, et bien sûr, le personnage en détresse se nommera Willy !
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 28 février 23h59 pour poster vos deux chapitres.
Bonne lecture !
Moi, je suis le rôdeur nocturne par excellence, l'incarnation même du plus rusé et rapide des chasseurs.
Mais là, j'avoue que j'ai vraiment eu la frousse de ma vie.
- Allez, Willy, descends, s'il te plaît. Il fait froid et je vais me faire punir à traîner aussi tard dehors.
Non, je descendrais pas, Sarah. Je me suis fait poursuivre par une horde de chiens errants, laisse-moi encaisser le choc, s'il te plaît. T'imagines dans quel état, tu serais si tu te faisais courser par une bande d'humains adultes qui ont pour intention de t'humilier et de t'uriner dessus gratuitement ? Et puis il est confortable, mon arbre.
Je résume ma pensée en un miaulement blasé. Ce à quoi ma petite patronne répond par une moue triste. Je devrais quand même songer à descendre. Au moins, pour qu'elle soit contente. En tant que chat, j'ai normalement le devoir de m'en foutre et de continuer à la narguer. Mais je sais aussi qu'elle tient beaucoup à moi, parce que je suis sa peluche de réconfort. Ce qui me va, vu que j'ai le droit à des tas de câlins. Je vois bien qu'elle n'a pas le moral. Notamment parce que ça ne se passe pas très bien dans cette immense endroit où elle rejoint tous les jours, d'autres humains de son âge. Un collège, je crois que ça s'appelle.
Puis il y a aussi le problème de mes autres patrons, entre son père qui n'est jamais là, à cause de ce qu'il fait à l'extérieur et sa mère qui boit tout le temps ce truc à l'odeur et au goût immonde. Je sais aussi que j'aurais dû avoir quatre patrons au lieu de trois. Sarah m'en parle souvent et à défaut de comprendre vraiment ce qu'il s'est passé, je vois bien qu'elle en souffre. Puis c'est l'occasion de redemander des câlins, et dans le meilleur des cas, un bol de croquettes bien rempli.
Sarah s'énerve.
- Si tu descends pas tout de suite, je recommence à t'appeler Patapouf.
Patapouf … Le pire c'est que ses menaces sont à prendre au sérieux. Quand elle était plus jeune, le coup du nœud papillon rose m'est resté en tête. Depuis je ne peux m'empêcher de bondir, à chaque fois que je le vois.
Euh … je voudrais bien descendre. Mais j'ai peur. Ce que je fais comprendre à Sarah. De manière désespérée, cette fois. Et elle comprend facilement que je me bloque.
- Mais c'est pas possible. Bon, bouge pas de là, je vais chercher maman.
Si elle ne dort pas encore. Et en fait, je ne l'espère pas, parce que même si la branche est confortable, j'ai faim. J'ai même très faim.
- Je peux peut-être t'aider, petite ?
La voix de l'humain qui vient de parler est suave et profonde. Je vois alors mon idiote de maîtresse se retourner et accepter avec joie. Evidemment, elle n'a pas senti l'odeur particulière sur ses vêtements. Une odeur facile à reconnaître pourtant. Il a la peau très sombre et sa pilosité semble pousser à l'envers. Il a plein de poils au niveau de la bouche et du nez et rien sur le sommet de son crâne, contrairement au père de Sarah. Puis il est vraiment immense, même si pour l'instant, je suis plutôt heureux d'être plus grand que lui.
- Tiens mon étui à guitare, s'il te plaît, demande-t-il à Sarah. Et fais attention, il est lourd.
- Pas de soucis.
Je le vois alors prendre de l'élan et grimper à l'arbre, presque aussi facilement que moi, pour finalement m'attraper d'une seul main par la peau du cou. J'aime pas. J'ai l'impression d'être redevenu un chaton. Il redescend tout aussi facilement.
- Voilà ton animal, dit-il en me rendant à Sarah. Tu devrais te dépêcher de rentrer. Derringer n'est pas le quartier le plus sûr qui soit, la nuit. Surtout pour un gamine dans ton genre.
- Oh, il m'a fait courir super loin de chez moi, en fait.
Les chiens, pas moi, nuance importante à préciser. Je vais passer pour le méchant de l'histoire, sinon.
- Tu crèches où ?
- À St-Thomas, en face du parc.
- Bon, ça va. Je te raccompagne, par sécurité.
- D'accord.
Il a pas l'air si méchant que ça, après tout.
- Comment vous avez fait pour grimper aux arbres aussi facilement ?
- Je fais ça depuis que je suis enfant. J'ai grandi en Afrique, tu vois, et avec mes frères, on avait besoin de trouver des passe-temps de ce genre pour ne pas s'ennuyer. Au fait, je m'appelle Wesley Moimbe, et toi ?
Tu parles d'un passe-temps. Savoir grimper aux arbres c'est bien mais savoir en redescendre est encore mieux. Enfin je suis dans les bras de ma petite patronne et ça c'est plutôt bien.
- Sarah Doherty !
Mais donne pas ton nom comme ça, petite sotte. Bon j'en ai marre. Je vais plus rien dire. Au moins, jusqu'à ce qu'on soit rentré chez nous et que je puisse manger.
Ce qui se fait rapidement. Sarah sert la main de l'homme et elle traverse la rue avec moi sur ses épaules, en mode écharpe. (C'est une position super confortable pour moi. Moins pour Sarah, héhé.)
- Bon, il va falloir que je te fasse payer ta petite escapade du jour, me dit-elle en me prenant à bout de bras. Surtout si je me fais gronder en rentrant. Qu'est-ce que tu en penses ? Je t'appelle Patapouf ou Guimauve. À toi de choisir. Et la sentence va durer deux semaines.
J'ai très souvent tendance à oublier que Sarah n'a qu'une parole.
Défi 2 : La petite fille, le chat et l'étrange personne (2) by Berserkr
Cela peut paraître complètement évident, mais Paradise City est l'endroit idéal pour exercer le métier de tueur à gage. Les contrats ne cessent de pleuvoir. Et pour peu que l'on connaisse les bonnes personnes, on ne reste jamais sans travail plus de deux semaines. Ce qui est plutôt tentant Surtout quand le salaire versé pour un seul gros contrat permet de vivre un an, dans un niveau de vie extrêmement confortable. Et cela en fait rêver plus d'un. Même si personnellement, je me contente du minimum vital, pour ne pas me faire griller trop vite. Mais tuer est une tâche difficile sans apprentissage. Alors quand on a appris à tirer et à assassiner depuis l'enfance, ce qui est mon cas, c'est tout de suite plus facile.
Le premier adjoint du maire est sous très haute protection comme il fallait s'y attendre. Il est en train de dîner avec des types louches, dans un restaurant très huppé. Marzotti, le parrain local et un type de la Bradva, la pègre russe. Il y a des policiers placés sur les toits alentours. Et pas un seul flic ne bougerait le petit doigt pour arrêter ces enflures.
Pour autant, ce n'est pas une raison pour les tuer. Les condés qui étaient sur mon chemin, font donc une bonne sieste, grâce au pistolet à fléchettes tranquillisantes que j'ai acheté récemment. Le toit de la bibliothèque était moins bien gardé et l'angle de tir est idéal, même si la distance entre ma cible et ma balle est plus longue.
Le vent vient de l'est, je décale donc ma mire vers la gauche, puis je bloque ma respiration avant de poser mon doigt sur la gâchette et d'actionner le verrou. Je n'ai plus qu'à tirer. Je fais feu et la balle est éjectée dans un bruit étouffé, grâce à mon silencieux fait maison La balle atteint l'adjoint en plein cœur, et traverse son corps et finit dans la jambe d'une serveuse … Bon, elle survivra.
Le plus vite possible, je démonte mon arme et la range. Alors que je m'apprête à partir, la porte menant à l'escalier s'ouvre sur un flic. Je sors mon pistolet et tire sans attendre. Là aussi, j'ai posé un silencieux sur cette arme.
La balle atteint la tête et le flic tombe sur ses donuts déjà écrasés sur le sol. Un nouveau dommage collatéral que je souhaitais éviter, mais c'est toujours mieux que de se rendre docilement.
Je suis sorti de la zone de recherche mise en place par la police, plutôt facilement finalement, pas un contrôle ni de fouille. C'est l'avantage de ressembler à monsieur tout le monde. Je suis arrivé dans le quartier de Derringer. C'est probablement le quartier le plus pourri de la ville, le lieu de regroupement de beaucoup de junkies et de catins. Sans oublier aussi que beaucoup de gangs afro-américains contrôlent la zone. Derringer est situé à deux pas des zones résidentielles, là où vivent les gentilles petites familles tout à fait normales, du moins en théorie.
Je suis arrivé à Paradise City, il y a dix ans et si il y a bien une chose que j'ai remarqué, c'est que personne n'est totalement innocent ou parfaitement normal dans cette petite ville. Il s'y passe même des choses qui ont mis à mal mon coté rationnel, à quelques reprises. Le genre d'événements que l'on pourrait catégoriser dans le surnaturel, même si j'essaye de les voir d'une façon rationnelle. Cela peut aller des morts étranges aux disparitions tout aussi bizarres, en passant par des comportements anormaux. Mais ce qui me me met la puce à l'oreille, c'est cette atmosphère poisseuse et lourde que l'on ne retrouve pas ailleurs. Cette atmosphère qui disparaît quand on quitte la ville.
Je croise soudain l'être humain le moins susceptible de traîner dans Derringer. Une fillette blanche d'environ douze ans n'est pas sensée tenir plus de quelques heures dans un quartier pareil. La qualité de sa robe et son profil laisse entrevoir un visage innocent encore enfantin. Ce qui me laisse penser qu'elle vient d'un coin plus tranquille. Les gosses des coupes-gorges comme Derringer ont l'air d'avoir vécu le double de leur âge. Et ils sont évidemment moins bien sapés.
Elle essaye visiblement de récupérer son chat, qui est perché sur un arbre, en hauteur. Je peux peut-être lui faciliter les choses. Elle n'est pas encore tombé sur une ordure qui en voudrait à ses jolies petites couettes d'un blond vénitien. Mais ça ne saurait tarder si elle reste trop longtemps dans Derringer. J'espère simplement qu'elle ne prendra pas peur.
- Je peux peut-être t'aider, petite ?
J'ai essayé de l'approcher tranquillement, et ça a marché. Elle se tourne vers moi et je me retrouve face à d'étranges et obsédants yeux bleus. Et je ressens de nouveau cette sensation. Je dois sans doute délirer, mais cette petite a une particularité comme quelques habitants de cette ville, que j'ai déjà croisés. Elle aurait pu crier, comme notre ami le chat miaule, à s'en casser la voix. (Si les chats peuvent se casser la voix, j'en sais rien à vrai dire.)
Mais elle me fait au contraire un grand sourire.
- Oui, s'il vous plaît, ce serait gentil.
Ouais, c'est ce que je pensais. Soi elle est très naïve, soi elle sait d'avance que je n'ai aucune mauvaises attention la concernant. La question est de savoir comment elle fait, si c'est le deuxième cas.
Bon, occupons-nous du félin récalcitrant. Il est tout gris, avec des yeux jaunes, un chat plutôt basique. Mais la petite semble y tenir réellement.
- Tiens mon étui à guitare, s'il te plaît. Et fais attention, il est lourd.
- Pas de soucis, répond-t-elle.
Je prend un peu d'élan et grimpe facilement le grand arbre. Ce stupide chat s'est perché vraiment très haut. Mais ce n'est pas un problème. Les arbres de mon pays natal sont bien plus hauts et dangereux que ce petite chêne. Il s'agit seulement de trouver très vite les bonnes prises. Je récupère finalement le chat par le cou, dans un concert de miaulements. Désolé mon garçon, mais je ne pouvais t'attraper autrement.
Je rends ensuite l'animal à sa jeune propriétaire, qui semble vraiment ravie.
- Tu devrais te dépêcher de rentrer. Derringer n'est pas le quartier le plus sûr qui soit, la nuit. Surtout pour une gamine dans ton genre.
- Oh, il m'a fait courir super loin de chez moi, en fait.
D'accord, ça n'a pas l'air de t'inquiéter plus que ça, on dirait. Drôle de fille. Je devrais peut-être lui faire un peu la morale... Ouais bon, un tueur à gages qui a une morale, très bonne blague, n'est-ce pas ? Autant se trouver un boulot normal, dans ce cas.
Je vais être son garde du corps pour quelques minutes, tant pis si je ne suis pas payé. Mais c'est le minimum à faire pour qu'on ne retrouve pas son corps inanimé, demain matin.
- Tu crèches où ?
- À St-Thomas, en face du parc.
- Bon, ça va. Je te raccompagne, par sécurité.
- D'accord.
Trop influençable, ça doit lui jouer des tours. Mais c'est très bien pour cette fois. Elle se met alors à marcher d'un pas léger, son chat gris sur les épaules. Ce dernier ne semble pas déranger par les secousses. Décidément, ce petit duo est plutôt sympathique. Peu ordinaire, cependant.
- Comment vous avez fait pour grimper aux arbres aussi facilement ?
- Je fais ça depuis que je suis enfant. J'ai grandi en Afrique, tu vois, et avec mes frères, on avait besoin de trouver des passe-temps de ce genre pour ne pas s'ennuyer.
Mais les arbres de là-bas, tout comme mes frères, me semblent venir d'un passé très lointain. Par contre, je me souviens encore très bien des bruits des kalachnikovs et des cris de douleur et de panique. Et je revois aussi les lunettes noires et le sourire blanc plein de sadisme de mon colonel. C'est le genre de chose que l'on oublie difficilement quand on a été la machine à tuer d'un chef de guerre fou. J'aurais pu choisir de faire autre chose. Mais il faut regarder les choses en face, j'ai été conditionné pour ça et je suis doué pour ça. On ne me surnomme pas Ice pour rien.
La gamine semble détecter la tristesse dans mon regard, elle paraît forte pour ça. Je change alors de sujet.
-Au fait, je m'appelle Wesley Moimbe, et toi ?
- Sarah Doherty !
Le chat se désintéresse soudain complètement de nous.
- Et ton chat ?
- Willy.
- Plutôt standard comme nom.
- Je n'avais pas trop d'idées, et au début il s'appelait Patapouf. Mais il avait l'air de ne pas aimer, alors j'ai changé.
- Pas étonnant.
Je fais encore un pâté de maison en sa compagnie. Et estimant qu'elle est en sécurité, je l'arrête en lui touchant le bras.
- Nos chemins se séparent ici, Sarah Doherty. Tu ne crains plus grand chose à partir d'ici.
- Oui je vois ma maison.
Elle me tend alors sa petite main pâle. Elle paraît encore plus minuscule quand je la prend pour la serrer.
- Au revoir, monsieur Moimbe, j'espère que l'on se reverra.
- Sans doute. Je te souhaite une bonne nuit.
Ce genre de petites rencontres de rien du tout vous remuent un peu, mine de rien, .Je me suis pris en pleine face, toute l'innocence et la gentillesse de cette petite fille. Je la vois s'éloigner avec son chat étalé sur ses épaules, et la seule chose à laquelle je pense pour l'instant, c'est à prendre quelques vacances. Je peux bien m'arrêter de prendre des vies, un mois ou deux. Quitter Paradise City quelques semaines me fera du bien. J'irais bien en France, tiens. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller. J'ai juste à récupérer la somme promise par le client.
En attendant, j'ai besoin d'un bon verre. Bref, d'un peu de temps pour moi.
Défi 3 : Le tunnel by Berserkr
Author's Notes:
DEFI 3
Nom de l'épreuve : Tomber des nues
Résumé de l'épreuve : Pour une raison X ou Y, vos personnages se retrouvent coincés dans un endroit précis (ensemble dans une même salle de classe à partager une colle, bloqués dans un ascenseur, se retrouvant nez à nez avec un ennemi lors d'un duel à l'épée, au milieu d'une tranchée, en tête à tête au restaurant, dans un train en panne, bref, vous pouvez reprendre un de ces exemples ou bien en inventer un de votre choix !).
De cette rencontre totalement programmée ou fortuite devra découler un dialogue de la longueur de votre choix, mais dans lequel un de vos personnage devra impérativement faire une déclaration à un autre. Je vous vois venir mais n'ayez crainte, par déclaration, nous n'entendons pas spécialement déclaration d'amour. Au contraire ! Si votre personnage peut bien évidement se lancer à l'eau avec l'amour de sa vie, toute déclaration autre est permise ! Il faut simplement que le personnage qui reçoit la déclaration se prenne la vérité en face, quoi !
Contraintes : Sous forme de nouvelle de 500 mots au minimum et 1200 mots au maximum, votre texte devra comporter au choix deux des mots suivants : moustache, crayon, funambule, artichaut.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 7 mars 23h59 pour poster votre texte.
Pawnee se réveilla avec un mal de crâne terrible. Son meilleur ami semblait aussi avoir repris connaissance. Leur vieille Impala était défoncée, tout comme de nombreuse voitures. Accepter ce deal était une belle connerie, mais bon La Moustache les avait souvent sorti de la galère par le passé, autant lui rendre la pareille. Le véhicule de la police les avait poursuivi au bout de cinq minutes de transport, signe qu'ils étaient surveillés depuis un moment. La course poursuite s'était terminée dans un tunnel. Sauf qu'ils n'était pas encore ressortis du fameux tunnel.
- Ball, ça va ?
- Ouais, j'ai juste l'impression d'avoir une bonne vieille gueule de bois. On est toujours dans le tunnel ?
- Bah ouais, on s'est pas téléporté sur Mars.
Au moins, ce qu'il s'était passé dans le tunnel reliant Paradise City au reste du comté, n'était pas de leur faute. Impossible de savoir comment le carambolage avait débuté, cependant. Si c'était bien un carambolage normal, résultant de la maladresse d'un conducteur du dimanche.
- J'ai l'impression d'être dans le film avec Stallone, dit soudain Ball.
- Celui où il va sauver tout le monde dans un tunnel ?
- Ouais, celui-là. Pas Rocky.
Ball eut soudain un pressentiment, plutôt bien venu.
- Regarde si les flics sont toujours hors d'état de nuire. Ils seraient capables de nous coffrer même dans cette situation.
Leur voiture était hors service et complètement retournée, constata Pawnee, non sans ressentir une brusque douleur en tournant la tête. Il voyait cependant le corps de la grosse policière remuer encore. Son collègue était mort sur le coup. Il avait fini sa carrière, la tête éclatée contre un van. La ceinture de sécurité, c'est indispensable, pensa Pawnee avec un petit rictus
- Celle-là est encore en vie.
L'officier était toujours à terre. Mais il commençait à reprendre connaissance.
- J'ai mis un calibre dans la boite à gants. Va falloir que tu la fumes.
- Avec plaisir.
Il fouilla le compartiment, et finit par en retirer un Beretta, en très mauvais état
- Mais il est complètement rouillé, ton bordel ! Comment tu veux tuer quelqu'un avec ça ?
- Il marche bien, je l'ai testé hier sur un chat errant. La tête de la bestiole a explosé comme une pastèque.
- T'es un grand malade, Ball
- Ouais bah, cette saloperie a tenté de bouffer les canaris du gamin
- Bon, à toi ma grande, dit Pawnee, d'une froideur implacable.
Mais la policière émit soudain un cri strident, comme un cochon qu'on égorgeait. Pawnee se retourna de nouveau. Le corps avait disparu, laissant place à une grande flaque de sang.
- Merde, c'est quoi ça ?
- Mec, on devrait fuir dans un abri, y'a toujours des abris dans les tunnels.
- Ouais mais couvre-moi. Je vais chercher le fusil à pompe dans le coffre, au cas où.
La zone était déserté par la vie, mais ils entendaient les gens, situés plus loin, se diriger vers les sorties. Ce qui était arrivé à la policière était assez déconcertant. Et il valait mieux déguerpir ou se planquer au plus vite.
- On prend le sas de survie ? Ou on rebrousse chemin ?
- On devrait éviter de prendre des risques, surtout si c'est pour finir comme la condé, dit Ball en actionnant la pompe du fusil. Je laisse la dope dans le coffre. La caisse est volé, on est pénards.
L'abri n'était heureusement pas très loin. Une fois à l'intérieur, Ball s'assit tranquillement par terre et s'alluma une cigarette avant d'en proposer une à Pawnee. Ce dernier l'accepta bien qu'il avait arrêté depuis au moins deux ans.
- J'espère que les secours arriveront vite.
- Comment on expliquera pour les flingues ?
- On improvisera.
- De toute façon, je vais crever, Kenny, alors au point où j'en suis je n'ai plus peur de grand chose.
Pawnee regarda son ami avec une pointe de scepticisme. Il paraissait plutôt en forme. Mais si l'appelait par son prénom, il devait y avoir une bonne raison.
- Dis pas de conneries. On a plus qu'à attendre les secours.
- Je parle de mon rendez-vous à l'hosto.
Ball saignait régulièrement du nez depuis quelques temps, se rappela Pawnee.
- J'ai mis le temps à me décider mais il faut qu'on en cause. J'ai une tumeur au cerveau. Et elle est placée en plein milieu. Bref, ils peuvent pas opérer.
- Pourquoi l'avoir caché ?
Il s'efforçait de paraître impassible, mais c'était plutôt compliqué.L'annonce était surtout complètement inattendue
- Je ne peux pas laisser les autres voir que je suis malade. La priorité, c'est le gosse et Melinda. Je veux qu'ils soient à l'abri du besoin, au moins jusqu'à ce que le petit puisse aller à l'université.
Pawnee avait presque envie de pleurer, mais il le ferait plus tard, seul chez lui. Si ils s'en sortaient, évidemment.
- La bande les laissera jamais tomber, tu sais. Faut pas s'en faire.
Ball eut alors la pensée la plus fulgurante de sa vie, du moins, ce fut l'avis de son comparse.
- Tu sais, j'ai toujours comparé notre vie à celle d'un funambule. Dans les deux cas, on risque fortement de finir par se rétamer violemment. Mais crever comme ça, ça manque de panache, et c'est ce qui m'énerve le plus, au final.
- Je te laisserai pas tomber.
Pawnee eut envie de se frapper. Après une telle annonce, c'était la seule chose qu'il était capable de dire.
La porte émit soudain un bruit, ramenant les deux malfrats à leur galère du moment. Puis, il s'ouvrit délicatement.
- Je propose qu'on transforme cette enflure en passoire, que ce soit humain ou non.
- Je suis d'accord.
Pawnee pointa son arme devant lui et son complice en fit de même
- Prêt, vieux ? Maintenant !
Le déluge de balle s'abattit sur un vieillard qui tentait de se mettre à l'abri. Il tomba à la renverse, troué de partout.
- Oh la bourde
- T'imagines pas à quel point, dit Pawnee soudain livide.
Mais il ne regardait pas le corps du vieil homme. Son attention était dirigée vers les lueurs, qui se trouvaient juste à l'entrée du tunnel de sécurité. Un reflet qui provenait d'une paire de lunettes rondes. La silhouette menaçante avança soudain, en chantonnant la chanson Riders of the Storm, des Doors. Il n'était pas pacifique, c'était une certitude, vu son rictus démoniaque et anormal
- J'imagine qu'on a plus une seule balle.
- Ouais, plus rien. Je le défoncerais bien juste pour oser imiter Jim Morrison. On fonce dans le tas ?
- On fonce dans le tas. Ça me rappelle mes années de football.
Ils lâchèrent leurs armes et piquèrent alors la course de leur vie, face à l'étrange personnage. Mais ils s'arrêtèrent subitement, comme s'ils s'étaient pris un mur invisible, en pleine face. Pawnee, sonné et confus, aperçut alors une jeune femme blonde, au visage ensanglanté. Elle avait d'étranges tatouages sur les mains, qu'elle tenait droit devant elle, comme elle souhaitait faire de la magie.
- Tu ne te débarrasseras pas de moi, démon. Et vous, les crétins, vous retournez dans l'abri.
C'était vraiment une étrange journée, pensa Pawnee, avant de rebrousser chemin.
Defi 5 : Un peu plus près de l'enfer by Berserkr
Author's Notes:
Nom de l'épreuve : La nuit alphabétique.
Résumé de l'épreuve : L'histoire doit se dérouler de nuit. Par choix ou par mégarde, votre personnage (ou vos personnages, bien sûr) se retrouve en dehors de chez lui pour la nuit. Il peut choisir de rester dehors, de s’abriter dans une grotte, de squatter une noce où il n’est pas invité, etc., mais l’histoire doit durer uniquement une seule nuit jusqu’au maximum le premier rayon de soleil qui arrive.
Contraintes : La première lettre de chaque phrase suit l'ordre alphabétique. Il doit donc y avoir 26 phrases et uniquement 26 phrases.
Vous n'êtes pas obligés de commencer votre première phrase par la lettre A. Vous pouvez choisir la lettre que vous voulez. Mais vous devez ensuite respecter l'ordre alphabétique.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 21 mars 23h59 pour poster votre texte.
J'ai commencé par la lettre A. Bon, je suis pas vraiment satisfait de la fin, c'est trop court pour faire une vraie scène d'action. Mais pas grave, bonne lecture !
- Alan, t'es prêt ? Benitio Marquez et ses gars viennent de pénétrer dans l'entrepôt.
- Connie, on attend les équipes d'intervention, je le sens vraiment pas, ce soir.
Déjà que même en étant en pleine forme, l'opération risque de foirer. Et t'es quand même sur le point d'arrêter un membre important d'un cartel mexicain de la drogue, Alan Doherty, alors émerge un peu.
Faut dire que je n'ai pas dormi depuis trois jours et je carbure aux anti-douleurs, à cause d'une vieille blessure au bras. Grand dieu, faut te réveiller, Alan, faut te réveiller immédiatement ; sans quoi ça risque d'être un carnage.
- Honnêtement, Doherty, t'as l'air de ne pas avoir fermer l’œil depuis des lustres, me dit alors Connie. Il faudrait peut-être que tu consultes, ou au moins que tu prennes des vacances. J'aurais déjà implosé à ta place. Kelso, faut s'en souvenir de Kelso, il a fini par fumer un gosse par accident, et ça m’ennuierait si jamais ça t'arrivait.
Là, je me retiens alors de me confier à elle, lui confier que j'ai dû faire interner ma femme, le mois dernier pour une grosse dépression et que mon unique fille de quinze ans refuse de m'adresser la parole suite à cela.
Ma Sarah est une gamine vraiment spéciale et un peu timide, mais c'est une petite gentille et serviable, même si elle rentre dans une sacrée période de rébellion. Nos enfants grandissent trop vite, c'est un fait. On en arrivera bientôt au stade où sans m'en rendre compte, je finirais vieux, grisonnant, avec trop de tension artérielle … et grand père. Paradise City n'est pourtant pas un coin idéal pour faire vivre une famille, mais on finit par s'y faire.
- Quand on en aura terminé avec ce bon vieux Benito, je pense que c'est ce je ferais, lui dis-je. Reste à espérer que … putain, recule la voiture et baisse la tête, on est repéré !
Salopard, comment il a su ; un type armé d'un Uzi évidemment ça ne laisse pas le temps de faire grand chose.
Temps que Connie n'a pas eu, elle se prend une rafale, elle est morte sans doute sur le coup et la voiture finit sa course à reculons dans un poteau. Une demi douzaine de gars se ramènent, juste au moment où je sors de la voiture, mon fusil d'assaut à la main.
- Venez donc dire bonjour à mon petit copain ! je lance en envoyant toutes mes munitions droit dans leurs faces, un vrai carnage ; sauf que le type qui a tué Connie, s'est échappé.
Willem, le gars qui m'a appris le métier, disait qu'un flic avait forcément un moment où il jouait sa vie ; sauf que depuis que je suis à la criminelle, ça m'arrive bien plus souvent que les autres mais j'ai survécu, jusqu'à maintenant.
XII, c'est comme ça que me surnomme Sarah, c'est le nom d'un super flic qui vient d'un comics qu'elle lit régulièrement … si seulement elle savait à quoi ressemble mon quotidien ; attends-moi chérie, papa prend des vacances après avoir fait le ménage, c'est promis.
- Y'en aura pour tout le monde, vous en faîtes pas !
Zut, j'ai fait un sacré massacre, mine de rien ; mais ce n'est sans doute pas fini; je dois rester sur mes gardes.
Défi 6: Extrait du journal d'un médium potentiellement désaxé by Berserkr
Author's Notes:
C'est le grand retour de Jake. :)
Nom de l'épreuve : À reculons.
Résumé de l'épreuve : Votre personnage vit une expérience de peur intense qu'il arrive, ou non, à surmonter.
Contrainte : Votre texte devra comporter 500 mots minimum. Au lieu de raconter votre texte dans l'ordre chronologique, vous devrez partir de la fin et remonter jusqu'au début.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 30 mars 23h59 pour poster votre texte.
27 Avril
Il est 20h15 et c'est officiel, je ne ressens plus le besoin d'utiliser ce journal. Que retenir de tout cela... et bien hormis le fait que ce journal fut une idée qui m'a au départ paru complètement stupide, je n'ai pas grand-chose à dire. Evidemment si la psy lisait tout cela, je serais bon pour finir à l'asile de la ville.
Toujours est-il que je comprends Marie de mieux en mieux et je crois que je n'ai plus peur de mon don et de ce qu'il m'envoie à la figure, en permanence. J'ai appris à connaître les intentions des esprits. Et je crois sans me tromper, que toute âme, quoi qu'elle ait pu faire dans sa vie, retrouve sa bonté enfantine lorsqu'elle quitte son corps. Le dealer décédé de jeudi dernier m'en a donné la preuve
Et puis, il y a le cas Hazel Stone.
C'est le nom de ma voisine. Une jolie blonde qui m'a toujours paru un peu étrange et de tout évidence, mon impression était bonne. Ce qu'elle m'a appris avant hier soir est dingue. J'y ai repensé toute la journée d'hier. Notamment que les esprits peuvent bien communiquer par la parole, il suffit de savoir les écouter. Ma Marie commence à être un peu soûlante à me dire mille fois des « je t'aime », mais ça fait tant de bien d'entendre sa voix.
Résumons un peu ma situation. C'est simple en fait. Je me retrouve avec des dons hors du commun et la femme que j'aimais est morte, mais pas complètement. Je croyais que c'était fini, que je pourrais recommencer une vie partiellement normale.
Ce n'est pas fini. Au contraire. C'est à moi de m'adapter, et uniquement à moi.
Ceci était la dernière entrée du journal de Jake Donnelly. Le dit journal va maintenant finir au feu.
25 avril
Guillermo est passé cette après-midi. On a bu des bières et jouer à la console comme au bon vieux temps, où nous étions des ados boutonneux fans de Slipknot et de Static-X. Enfin on était jeunes et cons. ( Là, on est juste un peu moins jeunes.)
Je suis assez ravi de voir que nos après-midis console énervent autant Marie que lorsqu'elle était encore en vie. J'ai dû me retenir d'exploser de rire, quand elle s'est mise à coté de la télé et qu'elle a commencé une série de grimaces grotesques. On aurait dit une gamine furieuse que l'on ne s'intéresse pas à elle. Mais il ne faut pas qu'elle s'en fasse, j'ai l'intention de passer la soirée en tête à tête avec elle.
On a peut-être passé la trentaine, mais l'âge ne change rien à notre amitié. À part que Guillermo s'en met plein les fouilles, avec l'entreprise de travaux publics qu'il a hérité de son paternel. Mais au fond, je crois qu'il est resté le même. Je pense aussi pouvoir reprendre le travail sous peu. Mais être infirmier sera plus difficile, avec ce don. Je suis habitué à côtoyer la mort d'une certaine manière. Mais à l'idée de voir des esprits fraîchement libérés alors que leur enveloppe charnelle est à deux pas d'eux, je me dis que ce métier va prendre une toute autre dimension.
Tiens, on sonne.
C'était le voisin, un vrai danger public celui-là. Il avait sorti sa batte de base-ball et la planquait près du mur, d'après ce que Marie m'a montré de l'index. Tout ça parce que je mettais la musique trop fort. Mais bon, je le comprend. Il a vite regretté la fois, où il a insulté Marie de tous les noms quand elle est venue lui ouvrir.
Ça sonne à nouveau. Il veut vraiment que je m'énerve, on dirait. J'ai baissé, en plus. Mais Marie m'indique d'un signe du pouce que c'est bon.
*******
Il est plus de minuit, et les deux filles qui viennent de sortir, ont tout simplement changé ma vie en moins d'une heure. Ma voisine, une certaine Hazel, est venue accompagnée d'une adolescente d'environ quinze ans que j'ai déjà aperçu plusieurs fois, bien qu'elle ne semble pas du coin. Elle s'appelle Sarah, je crois. La gamine ne semblait pas voir Marie, mais ce n'était pas le cas de Hazel, puisqu'elle a salué ma chère et tendre comme si elle la voyait parfaitement bien. Elle m'a expliqué plus tard que ce qui est inné chez Sarah ou moi, lui a demandé de longues années d'apprentissage.
Donc si l'on résume bien les choses, Paradise City serait une sorte de point de convergence pour les créatures surnaturelles, les esprits et même les démons. C'est ainsi que j'ai appris que les loups-garous, les vampires et autres affreuses bestioles existaient réellement. D'accord, cela me semble encore un peu tirer par les cheveux mais cela expliquerait beaucoup de trucs bizarres qui se passe dans cette ville. Comme les disparitions étranges ou les meurtres macabres. Choses qui peuvent très bien être l’œuvre des différents connards qui constituent les gangs de cette ville. Ça fait quand même beaucoup de menaces potentielles pour une ville de taille moyenne, je trouve. Mais pourquoi pas, après tout.
Mais elle m'a aussi parlé des humains qui développent des dons hors du communs, une chose propre à cette ville apparemment. Là, je ne peux que la croire, vu que je suis l'un de ces cas. Sarah aussi en est une, visiblement. La petite doit être télépathe ou quelque chose dans le genre, je l'ai bien senti fouiller dans mon cerveau. Ce que je n'aurais sans doute pas pu faire avant. Quant à Hazel, bah je sais pas trop. Si j'ai bien compris, c'est une sorcière qui a pas mal voyagé et qui a posé ces valises, à Paradise City, pour un truc bien précis. Elle ne m'a pas dit ce que c'était, cependant. Je n'avais d'ailleurs pas vu les tatouages qu'elle a sur les mains, jusque là mais j'imagine que ce n'est pas anodin. On devrait former une espèce d'équipe dans le genre des X-Men tiens, ça pourrait être marrant.
Du coup j'ai eu le droit à toutes les explications possibles, sur mon don. Notamment, sur son origine. Marie avait le même, et me l'a toujours caché. J'ai hérité de ce pouvoir pour une raison inconnue. Toujours est-il que ma fantomatique fiancée a confirmé tout cela, d'un signe de tête. Il y avait beaucoup de choses que je savais déjà ou que j'ai découvert récemment, mais aussi le fait que les morts peuvent vraiment parler. Il suffit de faire des efforts. Et visiblement ils sont payants. Marie a ouvert la bouche, il y a environ dix minutes.
Bref, c'est un sacré bordel, et je pense que je réfléchirais à tout cela quand j'aurai l'esprit clair. En attendant, ça fait du bien d'entendre Marie me parler. Même si j'ai l'impression qu'elle ne sait plus dire autre chose que « je t'aime ». Mais je ne vais certainement pas m'en plaindre.
20 Avril
La journée avait plutôt bien commencé. J'avais rendez-vous avec ma chef, à l’hôpital central. Elle m'a conseillé de prendre encore un peu de temps. Rasmussen est une chouette femme. Un peu sévère, sans doute, mais très à l'écoute malgré tout. Ma place n'attend que moi, visiblement. Mais Jake l'infirmier devra encore attendre un peu.
Suite à quoi, je suis allé déjeuner dans mon restaurant favori, avant de rentrer chez moi.Une sorte de routine s'est installé. Ce n'est pas déplaisant, le fait de s'habituer à la vie « sans » Marie me fait toujours un peu mal, mais au fond, elle est encore là. Et elle ne semble pas décidée à partir.
J'ai fait une petite sieste de 14h à 16h. Marie m'avait rejoint dans le lit. Et c'est ce qui est le plus dur, je crois. Ne pas pouvoir lui parler, ne change pas grand-chose, parce que on arrive tout de même à communiquer. Mais ne pas pouvoir l'embrasser ou lui faire l'amour est une vraie malédiction, je souhaiterais presque qu'elle s'en aille, dans ces moments-là.
Il faisait nuit quand je suis sorti m'acheter à manger pour ce soir. Jusque là tout allait bien. Mais au fur et à mesure que j'avançais en direction de la supérette, j'ai ressenti un truc étrange. La mort avait frappé dans le quartier. J'ai l'impression que c'est un autre don que j'ai développé.
Et ça n'a pas raté. Les flics quadrillaient tout un pâté de maison. J'apercevais aussi des impacts de balles. Il y avait un cadavre un peu plus loin et les inspecteurs se penchaient déjà sur son cas. Un gars en uniforme m'a directement dit de bifurquer par la rue voisine.
Seulement, en continuant mon chemin, je me suis rendu compte que l'on me suivait. En me retournant, je suis aperçu que le gars mort se rapprochait de moi. Il avait l'air d'avoir besoin de quelque chose.
Il m'a mené vers une tour HLM complètement moisie, avant de me montrer le code à taper pour rentrer. Ça m'a grandement facilité la tache. S'il me demandait ça, c'est qu'il y avait quelque chose d'important à voir. Une personne à sauver, comme la dernière fois. Sauf que cette fois-là, j'étais plus que prêt.
Marie m'a alors fait tout les signes possibles pour rebrousser chemin. J'entendais du bruit dans l'appartement, comme si on le fouillait. Il y avait aussi une gamine qui pleurait. J'ai donc pris soin de cacher mon visage avec un bandana et de sortir mon taser et ma matraque télescopique. Je me suis équipé que très récemment. J'ai eu la chance de faire beaucoup de boxe à l'université mais mon premier acte en tant que super zéro a bien failli tourner à la catastrophe. La plaie que j'ai au bras n'a toujours cicatrisé. La rue m'a rappelé ce soir là, que personne n'est à l'abri d'une mort rapide, pour peu que l'on soit mal préparé à y vivre.
J'ai attendu un certain temps derrière la porte, jusqu'à ce que l'un des gars parle de tuer la personne à l'intérieur. C'était des gars sérieux mais il y avait une vie à sauver et j'avais les moyens de le faire. Des moyens qui incluaient notamment Marie, malgré sa réticence à l'idée que je me mette dans les ennuis.
Marie a alors traversé l'appartement, devenant visible pour tous l'espace de quelques secondes, suffisant pour terroriser le premier gars. J'ai enfoncé la porte et il m'a suffit alors de deux coups de matraque, pour étaler le premier gars. L'effet de surprise m'a permis de prendre le dessus rapidement. L'autre est arrivé aussitôt et a pointé son flingue sur moi, mais j'ai été plus rapide. Il s'est mangé les crochets du taser en plein dans les yeux, je ne sais pas ce qui est le plus douloureux entre ça et la décharge de 50 000 volts. J'ai récupéré la fillette après avoir attaché les deux types, avant de partir avec l'enfant. Les flics sont arrivés dix minutes plus tard, j'avais laissé la petite sur un banc avec un mot. J'ai observé tout ça, planquer dans une ruelle voisine.
Je ne sais pas si jouer les justiciers est une bonne idée mais c'est assez satisfaisant, il faut le reconnaître.
9 Avril
Journée à la con. Je suis blessé au bras, et j'ai la tête d'un panda. Tout ça parce que j'ai sauvé la vie d'une nana. Les flics m'ont emmené à l'hôpital, en parlant sans cesse de mon héroïsme. Sauf que j'ai pris les coups à la place de la fille, ce qui n'a rien d'héroïque, je suis juste un gros demeuré. Bon, je me suis défendu, sauf que à un contre trois …
Sinon, je crois que je m'habitue à la présence de Marie. Elle arrive encore à me faire peur, à chacune de ces apparitions. Elle est aussi belle qu'avant, peut-être trop pour que ce soit supportable. Mais comme elle est de plus en plus présente, je suis de moins en moins angoissé. Je me demande quand même pourquoi ça m'arrive. Je suis probablement devenu fou ou alors il m'arrive vraiment quelque chose d'incroyable. Et si c'est ce dernier cas, il n'est pas exclu que je finisse par devenir complètement marteau.
20 Mars
J'ai recommencé les sorties à l'extérieur. Avec une grosse pointe d'appréhension, vu ma dernière expérience, avec la petite bande de Marie. Enfin ça fait plaisir à mon meilleur ami, c'est le principal. Elle est apparue dans la salle de concert, ce soir. Elle dansait. Elle a même fait une bise à la charmante Kendra. Je ne sais vraiment pas quoi en penser. Sa présence me donne de sacrés frissons, et je n'en dors plus. J'ai pourtant le sentiment qu'elle n 'est pas là pour me nuire, mais ce n'est pas normal. Comment ça pourrait l'être. Je crois surtout que mon premier vrai contact, avec elle et ses amis, ne m'a pas laissé une très bonne impression. J'en fais encore des cauchemars régulièrement.
Sinon, je crois que je m'attache vraiment à la copine de Guillermo. Elle est drôle, toujours là pour rassurer les autres et en plus c'est très belle femme. Kendra restera une amie, par contre. Je ne ferais jamais un sale coup pareil à Guillermo.
12 Mars
Marie n'est pas revenu, tant mieux. Ni aucun autre mort. Mais j'ai aussi envie de la revoir. Même si ses apparitions m'empêchent vraiment de dormir. Il parait que nous faisons toujours les mauvais choix dans les cauchemars. Pourtant je suis bien éveillé.
Sinon je ne vois pas ce que j'ai à raconter à part que je me fait chier comme jamais, auparavant. Ouais, non, rien en fait. Mais je n'ai pas envie de sortir pour autant.
4 Mars
Ce n'était pas dû à mon imagination. Sauf que cette fois, la situation était claire et Marie n'était pas seule.
Mon cœur a raté une bonne dizaine de battements. Elle est apparu derrière moi subitement, pendant que je me rasais. Le coup de la salle de bain est un énorme cliché de film d'horreur, mais ça marche très bien quand on en est la cible. Mon rythme cardiaque est monté d'un coup et j'ai hurlé, j'ai hurlé tellement fort qu'un voisin est venu sonné. Je l'ai envoyé promener.
Mais en me retournant, j'en ai vu un autre. Un vieil homme qui habitait au-dessus, il y a environ deux ans. Il a disparu sans laisser de traces. Je comprend mieux pourquoi.
Son teint était blanc, livide et ses yeux pourris abritaient des vers. Ce qui restait de sa trachée était visible à cause d'une énorme plaie béante et pleine de croûtes. Quelqu'un lui avait fait ça avec une énorme lame. Peut être un hachoir à viande. J'ai vomi sur le champ. Avant de m'enfuir de mon appartement.
Le couloir était infesté de morts, d'esprits ou peu importe comment on les nomme. Et surtout l'atmosphère était affreusement lourde.
Ils étaient tous là à me regarder avec des yeux vides. Ils cherchaient à me toucher. Leur hurlement muet était sans aucun doute effrayant. Le fait de ne pas entendre leur peine et leur souffrance l'est encore plus.
J'ai donc couru, et manqué de tomber dans l'escalier durant mon sprint. Je suppose que mon instinct de survie m'a fait comprendre que prendre l’ascenseur était sans doute suicidaire. Il y en a moins dans la rue, ou du moins, j'imagine qu'ils sont plus dispersés.
J'ai lu dans un roman de je ne sais plus qui, que le meilleur moyen de contrer ce genre de choses est de s'enivrer. C'est chose faite, le mec du bar ne va pas tarder à me virer. Je m'étonne d'ailleurs d'écrire aussi bien, vu mon état. Je parle autant de mon état d'ébriété que de mon état psychique, proche de la rupture.
À l'évidence, j'ai été suffisamment stupide pour espérer que l'alcool marcherait ...
2 Mars
Je ne suis pas certain de croire en ce que j'ai vu. Peut-être que j'étais encore un peu dans mon rêve. Mais ça ne peut pas être réel, c'est impossible. Elle est morte, je l'ai vue allongée par terre avec les bris de verre et le sang. Toujours est-il qu'elle était plus nette pour une simple illusion. Bordel, je dois devenir cinglé.
28 février
J'ai gagné six fois contre Guillermo, sur Mario Kart. Avec dix shots de vodka dans la tronche. Ça mérite d'être noté, non ?
Je commence à m'y faire à ce journal, finalement.
20 février
C'est terminé, le corps de Marie vient d'être inhumer. Que dire de plus à part qu'il n'y avait personne, à part mes collègues, les siens, Guillermo et ma sœur. Evidemment, ses parents sont venus de France, mais je n'ai pas eu le courage de les faire venir à l'appartement. C'est à peine, si je leur ai dit plus de deux mots depuis leur arrivée. Il doit y avoir une vingtaine de personnes. Les gens sont tous des faux culs, ils te promettent de venir , te disent qu'il pensent à toi et au final, ils t'enfilent bien profond. Puisqu'on ne peut plus faire confiance à personne …
18 Février
Je dois noter toutes mes pensées sur ce journal de merde. Une brillante idée de ma psy. Pauvre conne, ma Marie est morte. Alors comment tu veux que j'arrive à poser tout ce que j'ai en tête sur papier, alors que j'ai des milliers de pensées qui me viennent à la seconde ? Qu'elle aille se faire foutre, il finira à la poubelle de toute façon.
Défi 7: Télépathes by Berserkr
Author's Notes:
Nom de l'épreuve : Au hasard...
Résumé de l'épreuve : Le but est simple : Prenez un livre de votre auteur préféré. Faites tourner les pages et pointez votre doigt au hasard sur l'une d'entre elles. Les deux phrases suivant celle pointée par votre doigt devront inspirer votre histoire.
Contraintes : Les deux phrases devront obligatoirement être dans votre texte. Votre texte devra faire entre 500 et 1400 mots. Votre texte devra obligatoirement commencer par l'une de ces phrases :
« Lorsqu'il sort de la douche, son esprit est ailleurs… »
« C'est en se brûlant avec son café qu'il comprit… »
« Un grande pinte de bière, et que ça saute ! »
« Il avait toujours détesté les au revoir… »
« Il se demandait encore comment il avait atterri ici. »
Le sujet peut aussi bien être masculin que féminin et vous pouvez changer le temps de narration.
N’oubliez pas de créditer l’auteur ainsi que de préciser les phrases tirées de son livre.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 6 avril 23h59 pour poster votre texte.
Les phrases que j'ai choisies proviennent du roman Duma Key de Stephen King et elles sont en gras dans le texte. Bonne lecture.
Elle avait toujours détesté les au revoir, mais là c'était pire que tout ce qu'elle avait vécu, jusqu'à maintenant. Même si la mort de son Willy l'avait vraiment attristée. Et pourtant elle avait usé un certain nombre de mouchoir en papier. L'honorable chat avait eu une mort tout aussi honorable, vu qu'il s'était éteint de façon naturelle.
Sa vie n'avait rien d'heureuse, en ce moment. Les types en blouse blanche avaient emmené sa mère, la semaine précédente. Bien sûr, ils avaient atteint le point de non-retour. Sa mère buvait de plus en plus, avait perdu son travail et son permis de conduire. Il était donc grand temps de l'aider. Mais pour Sarah, c'était principalement de la faute de son père qui n'avait pas su gérer la situation. Il avait simplement souhaité faire le ménage, pour que sa carrière se profile au mieux. La bonne blague, le grand Alan Doherty passait son temps à arrêter ou flinguer des dealers et à se droguer aux médicaments anti-douleur, mais c'était sa femme qu'il avait choisi d'enfermer. Sarah était au courant pour cette addiction qu'il tentait de cacher. On ne pouvait rien cacher à la jeune fille. Même si parfois, elle aurait souhaité le contraire. Sarah décida qu'elle ne lui pardonnerait pas tout cela, jusqu'à ce que sa mère revienne à la maison. Si elle revenait. Avec tout ce qu'elle avait lu à propos de l'asile de Whitegate, c'était dur à imaginer. Mais elle se battrait pour la faire sortir, il fallait juste qu'elle attende sa majorité pour faire un beau pied de nez à son père.
- Doherty, ici la Terre, je crois que la prof t'a remarquée.
- Euh merci, Brady.
Le retour à la réalité était brutal mais elle devait continuer à étudier avec acharnement. Son enseignante ne lui avait fait aucune remarque. Du moins, pas verbalement, elle s'était contentée d'user de son regard perçant.
"Pauvre fille, il faudrait vraiment l'aider. Je vais essayer de lui parler, à la fin du cours."
C'était exactement ce qu'imaginait Sarah. Malgré sa sévérité, Madame Hopkins tenait réellement à ses élèves. Son don de télépathie lui permettait d'avoir une opinion différente des autres sur nombre de points, en particulier sur les professeurs. Même s'ils étaient loin d'être parfaits pour certains. Par exemple, le prof de sport couchait avec la cheerleader encore mineure et le prof d'histoire battait sa femme. Ces informations inestimables pouvaient être une arme terrible, mais à quoi bon s'en servir. Ce monde était d'un cynisme écœurant et Sarah commençait vraiment à être amère. Elle détestait cette ville, et le monde de manière générale. Et rien ne pouvait arranger cela.
Son pouvoir s'était déclaré, trois ans plus tôt. Il était vraiment faible au départ, Sarah avait commencé à capter les bribes de pensées d'un étrange personnage, surtout les mots « tueur à gages ». Mais son intuition s'était révélée bonne. Malgré son travail, Wesley Moimbe était la personne la plus honnête et bienfaisante que Sarah avait rencontré. Elle regrettait de ne plus l'apercevoir dans la ville, lors de ses diverses excursions nocturnes. Il fallait espérer qu'il soit simplement parti de la ville, sans encombre.
"Peu importe ce que disent les autres, je la trouve très belle, Doherty. J'aime bien les rousses. En plus elle a un sacré caractère, même si elle ne le montre pas assez."
Sarah ne put s'empêcher de rougir, en croisant le regard de son voisin de table. Brady était franc, les pensées ne mentaient jamais, de toutes façons. Et cela faisait du bien, d'entendre cela. Les autres élèves et même quelques profs ne se disaient pas des choses aussi sympathiques à son propos. Quand ce n'était pas des insultes, dites à voix basse comme en pensée, Sarah n'avait le droit qu'à de la pitié. Etre la fille d'un policier n'était pas forcément bon à Paradise City. Mais les critiques et les insultes étaient surtout dues au fait que les autres la trouvaient étrange. Mais essayez d'avoir une vie normale, quand vous captez tout ce que pensent les gens.
"Mais sortir avec elle serait dangereux pour ma notoriété, on va croire que j'aime les cinglés."
Au bord des larmes, Sarah quitta la salle précipitamment, au grand étonnement de sa classe.
Elle avait passée le reste du cours à pleurer dans les toilettes, en séchant ses cours. L'infirmière était finalement venue lui parler. C'était une gentille femme. Sarah lui parla un moment sans vraiment réussir à se calmer, mais elle exposa certains de ses problèmes. Puis quand la cloche sonna, 1a jeune fille quitta discrètement le lycée avec une idée bien précise.
Elle enjamba le pont le plus proche. À priori, il était déserté. Elle avait dans l'idée de finir dans la rivière. C'était haut, mais peu importe, elle n'avait plus peur de rien au point où elle en était.
- Hé, gamine, c'est pas une solution, lui dit soudain une voix de femme.
Sarah ne voulait pas l'écouter, elle ne voulait plus écouter personne, à vrai dire.
- Foutez-moi la paix
"T'es en train de faire une belle connerie. Ce n'est pas comme ça qu'on devient une sirène."
Sarah n'avait pas rêvé. Elle venait de capter une pensée, et cette dernière lui était directement adressée. Elle se tourna la tête après s'être assuré qu'elle n'allait pas tomber et vit une femme qui la regardait fixement en fumant une cigarette. Elle était grande et belle. Ses cheveux blonds étaient coiffée en un chignon compliqué. Et surtout Sarah était happée par ses grands yeux verts.
"Ça te surprend, je suppose. Que quelqu'un partage ton pouvoir, alors que tu croyais être la seule à en disposer. Et bien comme tu le vois, tu te trompes, mon chaton. Allez, passe de l'autre coté. Et on discutera de vive voix, je commence à avoir mal au crâne à te parler avec ma tête."
- Bon, tu choisis quoi ? Tu peux sauter hein, je m'en fiche complètement. Mais quelque chose me dit que tu fais tout ça, plus par désespoir que par une véritable envie de te foutre en l'air. Et je suis certaine que tu as envie de parler avec quelqu'un qui parvient à comprendre ta différence, maintenant.
Sarah retourna sur le pont, sans hésiter. Au fond d'elle-même, elle n'avait pas le cran suffisant pour le faire, malgré ce qu'elle pensait.
La situation prit alors une tournure inattendue.
- Super, allez viens, s'exclama la femme d'un ton enjouée en la prenant par l'épaule. On va prendre un café et des tas de viennoiseries, c'est moi qui régale. Je vais te raconter deux ou trois trucs qui vont vachement t'étonner, tu verras. Et tu vas m'expliquer tes petits soucis.
- Euh …
- Ah non, chut, interdiction de refuser. Au fait, moi, c'est Hazel. Hazel Stone.
- Sarah Doherty.
- En voilà, un joli prénom. En plus, t'es mignonne comme tout. J'ai vraiment envie qu'on devienne amies. Tu seras un peu comme la petite sœur que je n'ai jamais eu.
Sarah ne put s'empêcher de sourire, cette Hazel ne s'arrêtait jamais de parler. La jeune fille avait besoin d'en savoir davantage et cette femme visiblement un peu folle et légèrement diabolique avait les réponses. Peu importe comment vous voyez le monde, la vérité est dans les détails. Le diable y est aussi, c'est vrai, comme l'affirme le dicton, mais vérité et diable veulent peut-être dire la même chose.
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