Summary:
Plumes en folie 2016
1- Et bien, dansez ! :
Transcendance
2- Sauvez Willy ! :
Chapitre 2 & chapitre 3
3- Tombez des nues :
Evolution et Jalousie
4- À l'étape, épate-la : Pas de participation
5- La nuit alphabétique :
Rêves
Crédit image : un gribouillage fait par mes soins
Categories: Projets/Activités HPF Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Aucun
Challenges: Series: Plumes en Folie !
Chapters: 6
Completed: Non
Word count: 5532
Read: 34915
Published: 16/02/2016
Updated: 30/03/2016
Story Notes:
Merci à ma bêta Nighty (The Night Circus)
1. Défi 1 : Transcendance by Flying Madder
2. Défi 2 - Chapitre 1 by Flying Madder
3. Défis 2 - Chapitre 2 by Flying Madder
4. Défi 3 : Evolution et Jalousie by Flying Madder
5. Défi 5 - Rêves by Flying Madder
6. Défi 6 : Une femme by Flying Madder
Défi 1 : Transcendance by Flying Madder
Author's Notes:
Défi 1
Nom de l'épreuve : Et bien dansez, maintenant !
Résumé de l'épreuve : Peu importe où, quand, comment, et avec qui votre histoire se déroule. Vos personnages (ou votre personnage, il peut être seul), dansent, c'est tout. Ils peuvent être un, deux, trois, quatre… Peu importe. Votre récit doit simplement s'ancrer pendant une danse.
Contraintes : Votre texte devra comporter 500 mots minimum. Vous décrirez les émotions d'un de vos personnages à un moment de l'histoire. Vous ferez également une description de l'environnement dans lequel il se trouve.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 18 février 23h59 pour poster votre texte.
Les murs étaient de guingois, l'endroit presque insalubre. Les toiles d’araignées pendaient du plafond à la française et des boules de suies tombaient régulièrement dans l'âtre de la cheminée centenaire. Pourtant, pour rien au monde les danseurs ne seraient allés ailleurs pour leur répétition. Ça faisait plus de soixante-dix ans et quatre générations que le groupe se réunissait et partageait ce qui les unissait: les coutumes, les costumes, les musiques et les danses. Cette maison n'était pas n'importe quelle maison. Les murs jaunes faisaient ressortir les photos qui les recouvraient, les reflets des vitraux dansaient sur les tomettes rouges du sol et le vieux bar en bois embaumait la cire fraîche. Tel était le Fougau, le foyer qui réchauffe les corps des danseurs en plein hiver et leurs cœurs en été.
Tous étaient présents, aussi bien les garçons que les filles et ils tentaient de suivre le rythme imposé par leur professeur. A l'âge de soixante ans, Claudine levait encore la jambe tendue à plus de quatre-vingt dix degrés, les pieds parfaitement pointés. Elle tapait dans les mains au rythme d'un quatre temps et ses yeux perçants décelaient les moindres failles de ces protégés.
Eleonore était un peu en décalé, bien moins que Séraphin, mais tout de même assez pour qu'on puisse le remarquer. De honte, elle s'immobilisa et devint toute rouge avant de se faire percuter par un autre danseur, Daniel, qui ne regardait jamais où il mettait les pieds.
-Bon, c'est bon ! On arrête, tous. Écoutez-moi ! intervint Claudine. Eleonore, il ne te manque pas grand chose pour que tu sois en rythme, écoute la musique. Romain, tends tes pointes par pitié, pareil pour Basile et Séraphin, la famille portemanteau ça va bien cinq minutes, faut faire un effort !
-Si je peux rajouter quelque chose, coupa Célia, qui secondait Claudine, pour les batteries, si vous n'êtes pas en rythme, ça se voit direct. Les garçons, pensez, surtout, le mot d'ordre : plié, tendu, pas bouger, quand vous atterrissez. Là on dirait des éléphants ! Les filles, pour faire le tombé, il faut sauter avant de pouvoir justement « tomber» et ne cherchez pas à vous déplacer de trop, ce n'est pas un frappé qu'on vous demande, pas besoin d'aller bien loin !
La tête d’Eleonore s'affaissa un peu : elle n'aimait pas rater un enchaînement, et ça lui arrivait encore trop souvent à son goût.
Séraphin, lui, regardait dans le vague. Personne ne pouvait dire ce qu'il pensait, il évoluait dans un autre monde, un monde où les proportions et les distances n'étaient pas tout à fait les mêmes que dans le nôtre, pas plus que les volumes ou le temps. Sa réalité était différente de celle des gens normaux. Comment pouvoir expliquer ce qu'un dysphasique peut ressentir en dansant ? Et encore plus lorsqu'il s'agit aussi d'un dyslexique doublé de dyspraxie ? S'habiller était pour lui un combat de tous les jours, alors danser, se souvenir des mouvements, des positionnements, tout en anticipant le suivant, devait être exténuant. D'ailleurs, comme à chaque fois qu'un enchaînement de pas était interrompu, il alla s'accouder au bar à côté de la grosse table en bois. Il savait que l'heure de l'apéro n'avait pas encore sonné, mais lorsqu'une danse ou une succession de pas se terminait, l'adolescent avait besoin de repères, d'un point fixe. Alors, pour se rassurer, il s'accoudait au bar, buvait un sirop de citron très fort, s'épongeait le front avec un sopalin, respirait un peu, puis, une fois le rituel terminé, il retournait à sa place dans les lignes de danseurs.
Quand à Eleonore, elle ruminait toujours dans son coin. Elle pouvait se monter très dissipée par moments, mais ça n'était pas vraiment de sa faute. La jeune fille cachait un grand manque de confiance en elle par une extravagance incroyable qui pouvait vite énerver. Elle était aussi très sensible, ne comprenait pas bien le second degré, enfin, pas toujours, et son côté enfantin, assez rafraîchissant du reste, lui jouait parfois des tours.
L'ancienne professeure avait d'ailleurs vite abandonné l'idée de tenter de lui inculquer quoi que ce soit à cause de son manque de concentration, tout comme pour Séraphin, trop « différent » et même Marianne, trop grosse.
Depuis que Claudine et Célia avaient reprit en main le groupe, tous les trois avaient pu bénéficier de temps de répétitions beaucoup plus conséquents. En fait, pour dire toute la vérité, ils avaient enfin pu passer dans le groupe des « Grands ». Ceux qui faisaient les sorties, qui dansaient ou défilaient tous les week-end, qui partaient en voyage, qui revêtaient les costumes d'époque et dont on racontait encore les âneries des années plus tard. Les générations passaient, les bêtises restaient, et on se les racontait en faisant griller des châtaignes dans la cheminée.
-Bon, allez, maintenant que vous avez tous bu un peu d'eau on y retourne et pensez à ce qu'on vous a dit, prévint Claudine. Faites cinq lignes de quatre, on reprend ligne par ligne. Vous me faites le premier enchaînement du Pas Grec.
-Et on sourit ! rajouta Célia. Si vous le faites en répé, vous le ferez aussi en sortie !
Brunhilde, Eleonore, Clarence et Romain se mirent en place en traînant plus où moins des pieds.
-Anne et Valmont ! Vous pouvez jouer ?
Les deux musiciens prirent leurs galoubets, une longue flûte en bois qui ne se jouait que d'une main, et leurs tambourins pour marquer le rythme. Ils se regardèrent, inspirèrent un bon coup, tapèrent deux coup sur le cercle du tambourin puis, au moment où la musique commençait, les danseurs s'élancèrent.
Comme toujours, Clarence était très carré et précise dans ces déplacements ; sa sœur Brunhilde, qui n'habitait plus en France et ne répétait de ce fait plus si souvent, avait tout de même de très beaux restes bien que cette danse ne soit pas sa préférée. Romain, comme à son habitude, avait les pieds flex au possible alors que l'on pouvait voir qu'il suait sang et eau pour pour ramener la pointe de ses orteils vers le sol. Eleonore, elle, n'assembla pas correctement à la fin du premier coupé et poussa un cri de frustration.
-Chuis nulle ! Je sers à rien, j'y arrive pas !
Les autres danseurs sursautèrent et interrompirent leurs efforts. Clarence se réfugia aussitôt près de la cheminée éteinte pour observer le reste de la scène. La cheminée était son point d'ancrage, son port d'attache. En cas de doute, d’accalmie ou de tempête, toujours se réfugier vers la cheminée. Romain se figea, mal à l'aise, et Brunhilde s'exclama en chœur avec d'autres filles :
-Mais non, tu n'es pas nulle Eleonore !
-Mais si, j'arrive même pas à assembler, répliqua-t-elle.
-Tu sais, pour cette danse avec tous les assemblés bâtards qu'il y a, j'ai aussi eu du mal et des fois je me trompe encore, murmura Clarence d'une voix timide.
Eleonore se remit en place et réessaya, fit un frappé au lieu d'un coupé et se mit à sauter sur place en donnant de la voix tant elle était en colère contre elle-même.
-Eleonore arrête, ça ne sert à rien de crier et de t’énerver comme ça... tenta de la calmer Anne.
-Mais j'y arrive pas, je suis nulle, répéta-t-elle, butée.
-Regarde plutôt ton évolution, intervint Célia. Depuis qu'on est arrivées tu as appris pleins de danses !
Eleonore s'immobilisa et se tut, surprise.
-C'est vrai, tu te souviens qu'avec Séraphin et Marianne vous ne dansiez quasiment pas avec l'Autre, continua Anne.
-Quasiment pas ? Tu veux dire jamais oui ! grommela Brunhilde.
-Tu préfères retourner à cette époque? Ou rester comme maintenant en te trompant parfois, mais en dansant tout les week-end ?
Eleonore était immobile, ne disait plus rien : à leur manière ses amis lui faisait des... des compliments. De nature, dans ce coin-là de la France, le proverbe « qui aime bien châtie bien » était érigé au rang d'art de vivre. Par conséquent, lorsqu'on s'aimait on se criait plus souvent que ce qu'on se disait des mots doux et qu'on se faisait des gâtés. Et c'était d'autant plus vrai lorsqu'on s'appelait Eleonore ! Ses yeux devenaient rouge peu à peu.
-Allez Eleonore ! C'est pas grave, regarde tous les progrès que tu as accompli en aussi peu de temps ! En plus, je pense que tu réfléchis peut-être un peu trop, te mets pas tant de pression et ça va aller tout seul.
-C'est vrai, approuva Marianne. En plus toi, tu as de bonne impulsions avec le volley donc tu peux vraiment faire des pas amples quand tu danses, tu n'as pas besoin de trop forcer pour ça.
-Et puis, pour ton ouverture et ta souplesse ça se travaille, ça viendra avec le temps, mais quand tu veux, tes pointes sont vraiment belles, dit Célia en prenant Eleonore dans ces bras.
-Allez, quoi Eleonore, pleures pas, tu ferras les Bouffets avec nous au carnaval cette année, lança Basile de sa voix grave.
Eleonore était l'une des rares filles à avoir pu s'immiscer dans cette danse traditionnellement réservée aux hommes, et elle en raffolait. La jeune fille, qui pleurait à chaudes larmes, éclata de rire et s'étouffa bruyamment. Basil lui envoya une grande claque dans le dos.
Elle était heureuse, Eleonore.
Les filles la cajolaient, les garçons se moquaient.
Typique.
End Notes:
à bientôt pour un nouveau défi !
Défi 2 - Chapitre 1 by Flying Madder
Author's Notes:
Nom de l’épreuve : Sauvez Willy !
Résumé de l'épreuve : Vous devrez raconter la rencontre entre un humain et une autre créature où l'un doit sauver la vie de l'autre (libre à vous de choisir le personnage en détresse). La créature peut être un animal "normal" ou alors une créature totalement imaginaire ou même venir d'une autre planète ! Le sauvetage peut éventuellement échouer, et les deux personnages (humain et créature) peuvent se rencontrer pour la première fois comme se connaître depuis des lustres.
Contraintes : Votre histoire devra comporter deux chapitres, chacun abordant le point de vue d'un des deux personnages. Les deux chapitres devront être écrits à la première personne. Pensez à ne pas trop "humaniser" votre créature. Votre histoire doit tenir en 3000 mots maximum (500 mots minimum). Le premier mot du premier chapitre devra être le même que le dernier mot du deuxième chapitre. Ah, et bien sûr, le personnage en détresse se nommera Willy !
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 28 février 23h59 pour poster vos deux chapitres.
Mer, aussi dangereuse et belle qu'une femme. Tu m'as envoûté et j'ai toujours su que le jour de ma mort je finirais en ton sein. Voilà l'histoire la plus folle qui me soit jamais arrivé. J'étais à bord du Pourfendeur des Mers, le plus beau navire de la flotte et j'ai assisté impuissant à son naufrage.
- Sur mon bateau oh oh oh !
Je chante pour combattre la solitude sur mon rafiot de fortune. Nous étions, hier soir, proche du triangle des Bermudes après qu'une tempête nous ait éloignés de notre itinéraire de départ.
-Il était un petit navireuh, il était un petit navireuh...
Je chante pour me réchauffer, en cette saison l'océan est gelé.
Lors de la tempête, nous avons perdu l'un des trois mats : le plus petit, celui à l'avant du navire. Dans sa chute, il a emporté une partie du bastingage. Tous ça pourquoi ? Rattraper les flibustiers qui nous avaient déjà fait des trous dans la coque quelques jours plutôt : mais le capitaine, que Calypso l'accompagne dans son trajet vers l'autre rive, était fier et ne supportait pas une seule défaite, une seule déroute.
- Qui n'avait ja-ja-jamais navigué, qui n'avait ja-ja-jamais navigué ohé ohé !
Je suis fou, ou peut-être pas. Après ce à quoi je viens d'assister et de réchapper, je ne suis plus sûr de croire en quoi que ce soit. Après la tempête, nous avons été attaqués : une des terreurs des grands fonds, la Terreur par excellence. Elle nous a heurté par tribord les deux premières fois puis par bâbord ensuite. Je voulais croire à tout, sauf à ça, mais non. Force est d'admettre que j'ai survécu à un Kraken, bien que je ne sache pas comment. Certains hommes se sont jetés par dessus bord. D'autres se sont tués avec leur propres sabres à la manière des Samouraïs d'Orient. Je ne m'explique pas ma survie, ni ma fuite sur ce rafiot improvisé. L'adrénaline peut-être.
Dans mon désarroi j’entends quelqu'un chanter. Une femme. Elle semble répondre à mes paroles, mais je ne vois rien, personne alentour. Ni une île, ni même un îlot. La mer est plate, mais mon embarcation avance, je ne sais comment : suis-je entré par mégarde dans ce fameux triangle ? J'ai échappé au Kraken, il devait garder l'entrée des Bermudes, mais quels autres monstres vais-je y trouver ?
Toc... toc... toc... Le radeau bute contre quelque chose hors de ma vue. Je me retourne et distingue un minuscule récif : des rochets sortant de l'eau, entourés d'une légère brume marine, qui ne se trouvaient pourtant pas là deux minutes auparavant. Mais je suis moins choqué par leur apparition soudaine que par la présence d'une fille... une femme de rêves. Elle chante que tout allait bien se passer si je la rejoignais. Que je n'aurais plus faim, plus soif, deque je ne dériverai plus vers nulle part, sans but et sans croiser le moindre bateau, qu'il soit pêcheur, pirate ou commerçant. J'ai mal par tout et je me sens bien tout en même temps. Elle chante et mon état semble s'améliorer, je le sens. Elle est belle. Soudain, je vois un aileron de requin tournoyer dans son dos, de plus en plus proche d'elle. Paniqué, je parviens à me lever et titube de rocher en rocher vers elle. Plus j'approche et plus je suis envoûté. Je ne veux pas qu'elle meure, pas comme ça, dévorée par ce monstre marin.
Alors, je me force et son chant me donne du courage. Lorsque j'arrive tout près d'elle, que j'ai dépassé le brouillard, je comprend mon erreur, la femme est devenue laide à en pleurer, déformée par la colère et la haine : une sirène qui a faim. Faim de viande humaine et de sang. Je me recule, mais elle s'avance, elle tend son bras pour m'attraper : je ferme les yeux, titube. Comme elle hurle, j'ouvre de nouveau les paupières ; son bras est toujours là, elle non. Je la vois se débattre contre le requin qui a du bondir pendant que je fermais les yeux. Le squale l’emmène vers les abîmes d'où jamais elle ne sortira, noyant ses derniers cris. Une tâche rouge sang remonte à la surface : s'en est fini pour elle et le mal qui m'avait quitté alors qu'elle chantait me foudroie de nouveau, encore plus douloureux que la première fois. Je comprends aujourd'hui que les requins ne sont pas des animaux sauvages voués à tuer les humains, ils nous protègent de ces horreurs surnaturelles. Enfin, c'est ce que j'ai ose croire lors de mes dernières minutes de vie et de lucidité. Il aurait pu me choisir, moi, la proie facile, mourante, mais il ne l'a pas fait. Il l'a choisie elle. Peut-être était-ce parce qu'elle était en meilleure forme que moi ? Je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, il m'a sauvé d'un destin atroce.
J'ai perdu connaissance quelques minutes après avoir vu le requin remonter à la surface. Je ne sais pas si c'est le délire d'un homme presque mort, mais j'aurais juré qu'il m'a fait un signe de tête et aurait cligné de l’œil. Maintenant, je meurs. Mais si jamais je devais survivre, moi, Willy un matelot de la flotte d'Angleterre, par Dieu je le jure, plus jamais je ne toucherais à un requin.
End Notes:
à bientôt pour le prochain chapitre !
Défis 2 - Chapitre 2 by Flying Madder
La faim fait mal, elle tape et ne vous lâche point. Un bateau passe, je le sens, mais il est loin.
J'aime le sang, j'ai besoin de sang.
La terreur des océans est là, je la vois : elle attend. Elles est millénaire, ancienne, créée par les olympiens.
J'aime le sang, j'ai besoin de sang.
Le bateau arrive, les tentacules frappent : Elle a bondi. Comme d'habitude, les hommes crient, ils n'ont jamais rien compris.
Sa tâche est finie, elle repart dans son repère, et moi, je reste là à attendre, ressentir l'atmosphère.
J'aime le sang, j'ai besoin de sang.
Je vois le bois flotter, les jambes qui dépassent laissent une trace rouge, je pourrais manger, déchiqueter, mais il sent la mort, l'abatage.
J'aime le sang, j'ai besoin de sang.
Il est bizarre : il chante. Alors elle se réveille et elle aussi, chante. Il est envoûté. Ce n'est plus qu'une histoire de temps. Il se lève, marche, titube. C'est le moment.
J'aime le sang, j'ai besoin de sang.
Je bondis, je l’attrape, elle pas lui. Il est a moitié mort. Elle ne s'y attend pas, je la mors.
J'aime le sang, j'ai besoin de sang.
Elle tombe avec moi, elle n'est plus. Quand je vais requiner* ça à ma mère ! Je remonte et il me voit, mais je n'ai plus faim. Alors je retourne dans les profondeurs de la mer.
End Notes:
*Requiner = Papotage de requin
Défi 3 : Evolution et Jalousie by Flying Madder
Author's Notes:
Participation au défi 3
Évolution et Jalousies.
Julie et Amhed étaient assis à table et mangeaient tranquillement. Comme à son habitude, Julie ruminait contre Clarence qui allait bientôt passer assistante de chef de réception, poste qu'elle briguait depuis un moment déjà ; Ahmed, lui, tentait de cacher le sourire qui se dessinait sous sa moustache.
-Elle ma soûle, avec ses airs de sainte-nitouche. C'est seulement sa deuxième saison, elle ne devrait jamais avoir eu cette promotion, c'est juste pas normal.
-Elle a un BTS en même temps, c'est normal qu'elle progresse rapidement, répondit Ahmed d'une voix douce.
Tous les trois étaient arrivés dans l’hôtel en même temps, après deux démissions et un licenciement pour faute grave quelques mois plus tôt., et la responsable s'était rapidement fait une idée assez arrêtée sur les trois nouvelles recrues. Elle n'avait pas un caractère facile à vivre et ne portait dans son cœur ni Julie qu'elle qualifiait de Miss Minimum Parfait, ni Ahmed qu'elle surnommait Monsieur premier de la classe. En fait, au bout d'une semaine, elle avait convoqué Clarence pour lui annoncer qu'elle deviendrait très vite assistante. Elle aimait le travail efficace et sans chichis de la jeune fille, qui prenait un malin plaisir à s'occuper des clients mécontents : c'était son challenge personnel, qui la mettait en joie : adoucir les grognons, faire en sorte qu'ils repartent de la réception le sourire aux lèvres.
Quand à Amhed et Julie, ils étaient de parfaits opposés. Il était arrivé en France près de quatre années au paravent et ne lésinait jamais sur les efforts. Il ne quittait jamais son poste à l'heure, parce qu'il tenait à s'être assuré que la réception brille comme un sous neuf ; pas un prospectus, pas un crayon, pas une plante verte n'était laissé de travers. A leur manière, Clarence et Ahmed donnaient de leur personne pour qu'il n'y aie aucun retour négatif de la part des clients sur leur travail.
Quand à Julie... C'était autre chose. Pour elle, l'heure c'était l'heure, qu'elle aie ou non finit ce qu'elle avait à faire. A leur arrivée, tous les trois s'entendaient assez bien, seulement, depuis que Julie avait appris que Clarence passerait assistante, les discutions entre les deux femmes se limitait au strict minimum.
En revanche, Julie parlait constamment à Ahmed des erreurs et oublis de Clarence, cherchant toujours la petite bête. Ainsi, le jeune homme, assis en train de manger pendant sa pause devait écouter ses divagations, il n'en pouvait plus, mais ne disait rien jusqu'au moment où elle reprit :
-De tout manière la dernière place est forcément pour moi.
Ahmed releva la tête les sourcils froncé attendant la suite.
-Il ne reste plus qu'une place et tu ne l'auras pas, elle ne t'aime pas, expliqua-t-elle en haussant les épaules. Elle n'aime pas les lèches-pompes comme toi, sauf s'il s'agit de Sainte Clarence.
-Je ne pense pas qu'il reste de la place, au contraire, répondit-il dans un sourire à peine caché.
Cela faisait plusieurs jours qu'il savait qu'il avait le deuxième poste, la responsable de l’hébergement le lui avait annoncé et le responsable bar le lui avait confirmé quelques jours plus tard. C'était au tour de Julie d'être étonnée.
-Tu sais qui a la place ?
-Oui, je l'ai, répondit Ahmed d'un aire tranquille.
La jeune femme laissa échapper sa fourchette, avec le morceau de légume qui s'y trouvait, sa bouche restant ouverte à la manière d'un poisson, les épaules brutalement affaissées. Puis une fois la surprise passé, bien vite son visage se ferma. En se levant et de sa voix la plus froide et acerbe , elle murmura :
-Il faut croire qu'elle t'aime bien au final !
-C'est le directeur qui lui a mit la pression pour me donner le poste, Julie : il a reconnu mon travail, répondit Ahmed avec calme.
Ne digérant pas la nouvelle, elle rassembla ses affaires et quitta la table en claquant des talons. Ahmed ne chercha pas à la retenir, fatigué par sa perpétuelle mauvaise humeur et son esprit de compétition.
Bien vite, elle fut remplacée par Clarence qui venait de commencer sa pause.
-Tu sais ce qu'elle a l'autre ? demanda-t-elle à Ahmed.
-Elle sait qui a le second poste.
-Tu lui a dit au final ?
-Elle m’énervait à toujours dire que je ne pourrais pas l'avoir parce que Cerise ne m'aimait pas etc, répondit-il dans un haussement d'épaule.
-Bha ! Peut-être qu'elle va me lâcher un peu la grappe du coup.
Et les deux amis se mirent à rire et continuèrent à parler joyeusement jusqu'au moment où ils reprirent leur travail. Le reste de la semaine Julie ne parla que très peu à ses collègues qui ne s'en portèrent pas plus mal.
Défi 5 - Rêves by Flying Madder
Author's Notes:
Nom de l'épreuve : La nuit alphabétique.
Résumé de l'épreuve : L'histoire doit se dérouler de nuit. Par choix ou par mégarde, votre personnage (ou vos personnages, bien sûr) se retrouve en dehors de chez lui pour la nuit. Il peut choisir de rester dehors, de s’abriter dans une grotte, de squatter une noce où il n’est pas invité, etc., mais l’histoire doit durer uniquement une seule nuit jusqu’au maximum le premier rayon de soleil qui arrive.
Contraintes : La première lettre de chaque phrase suit l'ordre alphabétique. Il doit donc y avoir 26 phrases et uniquement 26 phrases.
Vous n'êtes pas obligés de commencer votre première phrase par la lettre A. Vous pouvez choisir la lettre que vous voulez. Mais vous devez ensuite respecter l'ordre alphabétique.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 21 mars 23h59 pour poster votre texte
Will Gray s'engage la tête le première dans le ruck et envoie sur le tapis les deux défenseurs italiens. Xavier, le centre, lève les bras au ciel et peste contre l'arbitrage car il trouve le déblayage dangereux.
-You need glasses, man!
- Zebo intercepte le cuir et file en terre promise. Aïe, ça sent mauvais pour le quinze du chardon qui va, cette année encore, probablement finir avec la cuillère de bois, pour cette édition du tournois 2014, commente Fabien Galthié.
- Biggar s'élance derrière l'italien, ajoute Mathieu Lartot ; il tente le tout pour le tout en plongeant au niveau de ses pieds, l'italien tombe en touche ! C'est incroyable ! D'où sort-il, Biggard est sensé jouer contre l'Angleterre à Twickenham dans moins de deux heures, ça ne veut rien dire, il est gallois, pourquoi il est là ?
- Emile N'Tamack le rejoint sur le terrain : il a sauté la barrière empêchant les supporters d'entrer sur la pelouse. Franchement, mon cher Thierry ce match ressemble à n'importe quoi, voilà qu'une oie au couleur de l'écosse, un leprechaun irlandais et la reine d'Alice au pays des Merveilles portant une rose à la poitrine entrent à leur tour sur le terrain !
- Galuzère, l'arbitre français de ce match, ne semble en tout cas pas perturbé par ce qui se passe, et continue d'officier comme si de rien n'était.
- Hé les gars, vous savez que si les joueurs de rugby étaient habillés comme des patineuses artistiques, il y aurait plus de téléspectateur !
- Impatient de prendre l'antenne, Philippe, vous êtes venu avec votre acolyte Nelson Monfort, je vois, bonjour Nelson !
- Je suis ravi de pouvoir de nouveau me prêter au jeu, mon cher Galthié, : je dois dire que l'ambiance est vraiment électrique sur le terrain, mais attendez... je vois que le jeune Laidlow, avec son jolie sourire, tente de convertir une pénalité en coin qui permettrait à son équipe de passer en tête à l'heure de jeu, pendant que...
- Kiné ! Les joueurs italiens ont de la chance, s'ils perdent le match ils se feront masser par une très jolie kiné tiens ! Messieurs, ça me donnerait presque envie d'entamer une carrière rugbystique à moi aussi !
- Non, c'est passé à côté des perches, Laidlow n'a pas réglé la mire aujourd'hui quel dommage pour l'écosse !
- Oh ! Putaing !
- Qu'est-ce qu'il se passe, marmonna Clarence, à moitié endormie.
- Rien, j'ai fait un rêve de dingue, avec un...
- Sur Mars avec un hippopotame, laisse-moi ronfler, il est trois heures du mat' !
Toutes deux se rendormirent aussitôt pour finir leurs songes aussi alambiqués les uns que les autres.
Ursula rêvait qu'un vautour à écailles planait en cercle au dessus d'un trou noir avec une seule étoile dedans ; Clarence était repartie dans les limbes de l'ovalie.
Voilà la nuit des deux sœurs Capucine qui avaient décidé de partir dormir à la belle étoile : le champ qu'elle avaient choisis trouvait non loin d'une usine de laquelle émanait des vapeurs hallucinogènes.
Défi 6 : Une femme by Flying Madder
Author's Notes:
DEFI 6
Nom de l'épreuve : À reculons.
Résumé de l'épreuve : Votre personnage vit une expérience de peur intense qu'il arrive, ou non, à surmonter.
Contrainte : Votre texte devra comporter 500 mots minimum. Au lieu de raconter votre texte dans l'ordre chronologique, vous devrez partir de la fin et remonter jusqu'au début.
Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 30 mars 23h59 pour poster votre texte.
Je me réveille en sursaut, transpirante, haletante, les mains crispées sur son bras. Sa présence m'apaise d'habitude, mais cette nuit rien n'est plus pareil. Je me fais honte. Non, je n'en sais rien. Je doute. J'ai peur, peur de ce que je penserais de moi lorsque ce sera fait. Peur de ce que lui pensera, même s'il me soutient et qu'il est avec moi aujourd'hui. Est-ce qu'il m'aimera toujours dans quelques mois, quelques années ?
Demain, j'irais chez le médecin. Nous irons chez le médecin. Nous le ferrons ensemble, il a même prit un jour de repos supplémentaire pour venir alors que c'est une période très chargée pour son département. Et ce sera le jour le plus horrible de ma vie, de notre vie. Cette décision je l'ai prise dès que j'ai eu un doute. Nous l'avons prise ensembles et je sais que ça lui coûte. A moi aussi, mais je sais qu'il a pleuré plusieurs fois. Oh, bien sûr, jamais devant moi.
Huit heures plus tôt.
- Je m'en vais travailler !
C'est ce qu'il m'a dit avant de fermer la porte derrière lui et de s'en aller prendre le bus, laissant la boite aux lettres pleine de publicités. Lui donnant un petit baiser sur le perron, je le remarquais et je partis chercher la clef. Je triais les documents que j'avais en main et tombais sur une lettre que j'attendais avec impatience et que j'appréhendais tout autant avec cette perpétuelle boule au ventre.
Est-ce que mon test était positif, est-ce qu'il était négatif ?
Les mains tremblantes de peur, je posais l'enveloppe sur le bureau. Je m'habillais et partais courir. Je ne fuyais pas, mais je pouvais pas l'ouvrir, ni la garder scellée.
Et si c'était positif ? Et si ça ne l'était pas ? Positif, je suis morte, car je sais ce que ça implique... J'évolue sur un fil, je suis un funambule.
Revenant enfin dans ma chambre j'ouvrais l'enveloppe.
Résultat 129 UI/L.
Trois semaines.
Il m'en restait quatre pour agir.
Deux jours plus tôt.
- Madame ou Monsieur Galipède ?
Je me levais, souriante. Cela faisait des jours et des jours que je m'entraînais à sourire, mimant que tout allait bien, mais ce n'était pas le cas. J’espérais encore pouvoir connaître les résultats du test maintenant. Je ne savais pas si oui ou non, les échantillons devraient partir dans un laboratoire, auquel cas, il me faudrait attendre deux ou trois jours. Sauf deux jours plus tard ça serait le week-end. Donc le Lundi suivant, voire Mardi. L'attente allait être dure, insupportable, effroyable.
L'infirmière était gentille, attentionnée, on parla de don du sang, de plaquettes, de tout ce qui ne me ramenait pas au présent.
Trois jours plus tôt.
- Centre médical de Tours, Madène pour vous servir.
- Bonjour, madame. Je vous appelle pour savoir, en fait, il y a deux semaines je suis allée chez le médecin et il m'a prescrit une analyse à aller faire avec l'infirmière, une analyse plasmatique. Il m'a dit que ça ne nécessitait pas de prise de rendez-vous, mais je ne me souviens plus des horaires de présence...
- Une analyse plasmatique, vous dites ?
- Oui, c'est ça.
- C'est entre neuf heures et onze heures trente.
- Merci, bonne journée à vous.
Ma voix n'avait même pas flanché, à aucun moment. Elle était resté posée, maîtrisée, calme. Je me demandais si mon interlocutrice s'était rendu compte de cela, que ma voix était trop parfaite. Est-ce qu'elle avait compris que, moi aussi, j'étais une hôtesse habituée à garder son calme en toutes circonstances ?
Deux semaines plus tôt.
Il entra dans l'appartement et ne prit même pas la peine de se défaire de son manteau qu'il venait me voir, allongée sur le vieux canapé.
- Alors, qu'est-ce que tu as ? J'ai cru devenir fou en recevant ton message, mais Francis n'est pas venu travailler, du coup, je ne pouvais pas partir.
- T'as pas trop crié sur tes collègues au moins ? dis-je en souriant.
Il regarda le bout de ses chaussures avant de sourire.
- Mais ils m'ont énervé aussi et ton message s'il te plaît : t'inquiète pas, j'ai fais deux malaises... Tu m'expliques comment je suis censé de pas m'inquiéter ?
- J'ai fait deux malaises au boulot, je suis allée chez le toubib', les pompiers sont venus me chercher. J'ai une gastro, rien de grave : les malaises sont certainement dû à la déshydratation. Par contre...
Ma voix flancha, un peu : il leva la tête et me prit les mains.
- Il m'a prescrit un test pour lire mes betas.
Son visage se décomposa et il me prit dans ses bras : j'en avais tellement besoin. Le ventre noué depuis que le médecin me l'avait annoncé, je ne savais pas où me mettre. Ce n'était peut-être rien au final, mais si ça l'était...
- Tu comptes qu'on fasse quoi si c'est le cas ?
Je connaissais son avis sur la question et je pensais que ça serait dur à faire passer, mais quelque chose dans son regard me réconforta.
- Si c'est le cas... je me ferais opérer.
Il acquiesça et me serra encore plus fort dans ces bras me murmurant que c'est ce qu'il espérait : on était pas ensembles depuis assez longtemps, on n'avait pas encore une vie qui nous le permettait.
Un peu plus tôt dans la journée.
- Bonjour mademoiselle. Installez-vous, me dit-il en m'indiquant les sièges face à son bureau.
J’obéis, encore livide et la bouche pateuse. Je parlais d'une voix rauque et j'avais bien du mal à respirer correctement, mais j'allais mieux, beaucoup mieux.
- L'infirmière m'a dit que vous avez fait deux malaises au travail c'est bien ça ?
- Oui Docteur. Hier dans la nuit j'ai été malade, j'ai passé ma nuit aux toilettes et je n'arrivais ni à manger ni à boire.
- Alors, pour le malaise, ça doit être la déshydratation tout simplement, pas d'inquiétude à avoir. Je vais vous osculter, mais je pense que ça doit être une gastroentérite, rien de plus...
Il remplissait des papiers, avait prit ma carte vitale. Se levant, il attrappa quelques instruments dont je ne connaissais pas la désignation exacte : il me prit la température, me fit respirer profondément pour écouter mes poumons : tout allait bien.
- Y a-t-il des risques que vous soyez enceinte ?
Je clignais des yeux, il ne me regardait pas. Au bout d'un moment il leva la tête et j'acquiaisçais doucement, la gorge nouée.
- Vous avez eu des rapports non protégés ?
- Non ! enfin je veux dire, ça a craqué, mais j'ai prit la pilule du lendemain. C'était la semaine dernière.
Je répondais précipitamment.
- On va faire un test quand même au cas où se soit lié également, par acquis de conscience. Par contre, il vous faudra attendre deux semaine avant de le faire, vous pouvez venir de 9 heures à 11 heures trente tous les jours, sans rendez-vous, pour voir l'infirmière.
Là encore, je ne disais rien et j’acquiesçais.
Comment lui dire ça ? On ne se connaissait pas depuis assez longtemps, on était trop jeunes, on ne gagnait même pas notre vie correctement...
J'étais déboussolée.
Lorsque je rentais ce jour-là, je pris le bus et n’y voyait que des femmes enceintes jusqu'au yeux.
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