L'Andouille Gribouille by Flying Madder
Summary:


Plumes en folie 2016


1- Et bien, dansez ! : Transcendance
2- Sauvez Willy ! : Chapitre 2 & chapitre 3
3- Tombez des nues : Evolution et Jalousie
4- À l'étape, épate-la : Pas de participation
5- La nuit alphabétique : Rêves



Crédit image : un gribouillage fait par mes soins
Categories: Projets/Activités HPF Characters: Aucun
Avertissement: Aucun
Langue: Français
Genre Narratif: Aucun
Challenges:
Series: Plumes en Folie !
Chapters: 6 Completed: Non Word count: 5532 Read: 35125 Published: 16/02/2016 Updated: 30/03/2016
Défi 2 - Chapitre 1 by Flying Madder
Author's Notes:
Nom de l’épreuve : Sauvez Willy !

Résumé de l'épreuve : Vous devrez raconter la rencontre entre un humain et une autre créature où l'un doit sauver la vie de l'autre (libre à vous de choisir le personnage en détresse). La créature peut être un animal "normal" ou alors une créature totalement imaginaire ou même venir d'une autre planète ! Le sauvetage peut éventuellement échouer, et les deux personnages (humain et créature) peuvent se rencontrer pour la première fois comme se connaître depuis des lustres.

Contraintes : Votre histoire devra comporter deux chapitres, chacun abordant le point de vue d'un des deux personnages. Les deux chapitres devront être écrits à la première personne. Pensez à ne pas trop "humaniser" votre créature. Votre histoire doit tenir en 3000 mots maximum (500 mots minimum). Le premier mot du premier chapitre devra être le même que le dernier mot du deuxième chapitre. Ah, et bien sûr, le personnage en détresse se nommera Willy !

Délai de réponse : Vous avez jusqu’au 28 février 23h59 pour poster vos deux chapitres.
Mer, aussi dangereuse et belle qu'une femme. Tu m'as envoûté et j'ai toujours su que le jour de ma mort je finirais en ton sein. Voilà l'histoire la plus folle qui me soit jamais arrivé. J'étais à bord du Pourfendeur des Mers, le plus beau navire de la flotte et j'ai assisté impuissant à son naufrage.

- Sur mon bateau oh oh oh !

Je chante pour combattre la solitude sur mon rafiot de fortune. Nous étions, hier soir, proche du triangle des Bermudes après qu'une tempête nous ait éloignés de notre itinéraire de départ.

-Il était un petit navireuh, il était un petit navireuh...

Je chante pour me réchauffer, en cette saison l'océan est gelé.
Lors de la tempête, nous avons perdu l'un des trois mats : le plus petit, celui à l'avant du navire. Dans sa chute, il a emporté une partie du bastingage. Tous ça pourquoi ? Rattraper les flibustiers qui nous avaient déjà fait des trous dans la coque quelques jours plutôt : mais le capitaine, que Calypso l'accompagne dans son trajet vers l'autre rive, était fier et ne supportait pas une seule défaite, une seule déroute.

- Qui n'avait ja-ja-jamais navigué, qui n'avait ja-ja-jamais navigué ohé ohé !

Je suis fou, ou peut-être pas. Après ce à quoi je viens d'assister et de réchapper, je ne suis plus sûr de croire en quoi que ce soit. Après la tempête, nous avons été attaqués : une des terreurs des grands fonds, la Terreur par excellence. Elle nous a heurté par tribord les deux premières fois puis par bâbord ensuite. Je voulais croire à tout, sauf à ça, mais non. Force est d'admettre que j'ai survécu à un Kraken, bien que je ne sache pas comment. Certains hommes se sont jetés par dessus bord. D'autres se sont tués avec leur propres sabres à la manière des Samouraïs d'Orient. Je ne m'explique pas ma survie, ni ma fuite sur ce rafiot improvisé. L'adrénaline peut-être.

Dans mon désarroi j’entends quelqu'un chanter. Une femme. Elle semble répondre à mes paroles, mais je ne vois rien, personne alentour. Ni une île, ni même un îlot. La mer est plate, mais mon embarcation avance, je ne sais comment : suis-je entré par mégarde dans ce fameux triangle ? J'ai échappé au Kraken, il devait garder l'entrée des Bermudes, mais quels autres monstres vais-je y trouver ?

Toc... toc... toc... Le radeau bute contre quelque chose hors de ma vue. Je me retourne et distingue un minuscule récif : des rochets sortant de l'eau, entourés d'une légère brume marine, qui ne se trouvaient pourtant pas là deux minutes auparavant. Mais je suis moins choqué par leur apparition soudaine que par la présence d'une fille... une femme de rêves. Elle chante que tout allait bien se passer si je la rejoignais. Que je n'aurais plus faim, plus soif, deque je ne dériverai plus vers nulle part, sans but et sans croiser le moindre bateau, qu'il soit pêcheur, pirate ou commerçant. J'ai mal par tout et je me sens bien tout en même temps. Elle chante et mon état semble s'améliorer, je le sens. Elle est belle. Soudain, je vois un aileron de requin tournoyer dans son dos, de plus en plus proche d'elle. Paniqué, je parviens à me lever et titube de rocher en rocher vers elle. Plus j'approche et plus je suis envoûté. Je ne veux pas qu'elle meure, pas comme ça, dévorée par ce monstre marin.

Alors, je me force et son chant me donne du courage. Lorsque j'arrive tout près d'elle, que j'ai dépassé le brouillard, je comprend mon erreur, la femme est devenue laide à en pleurer, déformée par la colère et la haine : une sirène qui a faim. Faim de viande humaine et de sang. Je me recule, mais elle s'avance, elle tend son bras pour m'attraper : je ferme les yeux, titube. Comme elle hurle, j'ouvre de nouveau les paupières ; son bras est toujours là, elle non. Je la vois se débattre contre le requin qui a du bondir pendant que je fermais les yeux. Le squale l’emmène vers les abîmes d'où jamais elle ne sortira, noyant ses derniers cris. Une tâche rouge sang remonte à la surface : s'en est fini pour elle et le mal qui m'avait quitté alors qu'elle chantait me foudroie de nouveau, encore plus douloureux que la première fois. Je comprends aujourd'hui que les requins ne sont pas des animaux sauvages voués à tuer les humains, ils nous protègent de ces horreurs surnaturelles. Enfin, c'est ce que j'ai ose croire lors de mes dernières minutes de vie et de lucidité. Il aurait pu me choisir, moi, la proie facile, mourante, mais il ne l'a pas fait. Il l'a choisie elle. Peut-être était-ce parce qu'elle était en meilleure forme que moi ? Je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, il m'a sauvé d'un destin atroce.

J'ai perdu connaissance quelques minutes après avoir vu le requin remonter à la surface. Je ne sais pas si c'est le délire d'un homme presque mort, mais j'aurais juré qu'il m'a fait un signe de tête et aurait cligné de l’œil. Maintenant, je meurs. Mais si jamais je devais survivre, moi, Willy un matelot de la flotte d'Angleterre, par Dieu je le jure, plus jamais je ne toucherais à un requin.
End Notes:
à bientôt pour le prochain chapitre !
Cette histoire est archivée sur http://www.le-heron.com/fr/viewstory.php?sid=1157