Bonjour Frimousse,

Si je viens te lire, c'est grâce au Héron d'Or 2021 qui nous mettait au défi de découvrir un auteur qu'on avait jamais lu. Et quelle chance j'ai eu de tomber sur toi !

J'ai été intriguée par le titre qui m'a poussée à aller plus loin. Et honnêtement, j'ai été embarquée dès les premières lignes. Ton narrateur est plein d'humour (peut-être un peu malgré lui, mais pas malgré toi je crois). Tu prends le temps de mettre en place la situation, on se demande où tu veux en venir mais surtout on sourit ; j'ai eu le sourire aux lèvres pendant toute ma lecture. C'est drôle, la manière que tu as eu de questionner tout un tas de normes, de concepts tenus pour acquis, sans trop en avoir l'air. Alors bien sûr, le personnage principal semble assez gratiné, mais son cynisme est savoureux.

J'ai adoré le face-à-face virtuel avant de sauter en-dehors du lit, la volonté de se préserver de la trahison (mais aussi de préserver son calme et son intimité). J'ai encore plus aimé le face-à-face dans la cuisine où personne ne s'écoute (ce qui n'a pas forcément à voir avec le fait qu'ils aient la tête dans le pâté d'ailleurs), c'était un des moments forts de ce texte de montrer le côté très artificiel des discussions et relations sociales (c'est d'autant plus accentué par le fait que Tom soit un grand solitaire qui passe son temps à élargir ses "horizons" entre quatre murs et derrière un écran).

Après le café et la clope, le troisième C est tombé comme une évidence, et là j'ai franchement éclaté de rire. C'est la guerre pour le trône la plus épique que j'ai jamais lue (George R. R. Martin peut aller se coucher). Et puis finalement, on le voit sombrer dans son délire dans son échange avec Léa (avec quelques éclairs de lucidité et quelques trucs très vrais qui sont dits). J'ai à nouveau éclaté de rire à : "Elle qui se battait pour l’abolition des privilèges faisait semblant d’ignorer les siens. Privilège de celle qui vit seule, de peur d’affronter la vérité." J'aime comment tu retournes le vocable sociologique (enfin comment Tom le retourne à Léa, mais plutôt toi, comment tu le réinvestis). "La vérité, Léa, c’est que la chute du Capitalisme se fera dans l’intimité d’une cabine de WC" Je crois que tu veux m'achever en fait ; c'est totalement barré mais juste savoureux.

Je suis venue ici par curiosité (et, c'est vrai, un peu par hasard), mais si tu me revois sur d'autres de tes textes ça ne sera certainement pas un coup du hasard. J'ai adoré cette lecture, je trouve ce texte excellent à tout point de vue ! Un grand bravo ! Et merci pour ce texte. En espérant te revoir un jour par ici.

Réponse de l'auteur: Bonjour Pruls ! Quelle chance j'ai de lire un commentaire comme celui là ! Plusieurs années que je n'ai plus remis les pieds sur ce site et il faut une insomnie et beaucoup de nostalgie pour avoir l'idée d'y retourner. J'y retrouve des textes oubliés et un commentaire comme le vôtre qui me donne presque envie de multiplier mes insomnies ! Merci beaucoup pour la sincérité et bienveillance de votre commentaire ! Je vais profiter des quelques heures qui me restent avant le levé du soleil pour lire les vôtres !