Wow mais j'ai tellement adoré ce texte. Je crois que c'est mon coup de coeur absolu depuis le début du concours, et pourtant, il y avait du niveau sur cette épreuve. Et je suis trop triste de ne pas avoir pu voter pour toi. Il va filer direct dans mes favoris quand il sera réattribué.

J'ai adoré le style de la narration, d'abord, rude, rauque, ça râcle comme les bouts de verres qui sont sur le sol. J'ai adoré le fait qu'on ait une majorité de dialogues, on a l'impression d'être, nous aussi, dans le noir, à n'entendre que des voix étouffées, angoissées, superposées, brouillonnes parce que la situation est brouillonne, pas le texte.

J'ai adoré cette angoisse qu'on finit par ressentir, angoisse telle qu'on en a des rires nerveux, avec les corps trouvés par hasard, dans une simplicité si glaçante qu'elle en est drôle, les bruits incongrus, les voix, les réflexions qui frisent l'absurde parce que la situation elle-même frise l'absurde. La situation est froide, c'est peut-être ça. Froide parce qu'on a peur autant qu'on rit, qu'on rit autant qu'on a peur. C'est vrai qu'elle est drôle, la Reloue. Ces enfants désabusés, angoissés, perdus, ils me touchent plus comme ça, dans tout leur cynisme, et leurs différences, que si tu avais développé l'aspect pathétique, et pourtant, Merlin sait que j'aime le pathos.

J'ai aimé les noms des enfants qui augmentent encore cette distance entre le texte et les faits, qui nous plongent dans le noir, nous, lecteurs, dans une sorte de situation irréelle étrange, entre la fable, le récit d'horreur, et le livre pour enfants. On est dans la simplicité la plus directe et dans l'horreur la plus crue. Et c'est génial.

Et j'ai adoré adoré adoré la fin ouverte. Moi aussi j'aimerais savoir si c'est un attentat, un tremblement de terre, une explosion de gaz ou que sais-je. Moi aussi j'ai compté les secondes (d'ailleurs je l'ai pas dit, mais c'était tellement beau ce moment d'unanimité, d'harmonie dans l'horreur, ça m'a trop touchée). Moi aussi j'ai envie de savoir s'ils vont s'en sortir. Mais comme eux, je suis aveugle, et comme eux, je ne sais pas ce qui va se passer. Moi aussi, j'attends encore, dans le noir, dans l'incertitude.

Voilà, c'est, à mes yeux, le texte le plus fouillé et le plus profond de ceux que j'ai lus pour le concours, et j'ai aimé à un point indescriptible. J'arrête ma review là, mais j'aurais mille chose à dire sur chaque phrase tellement c'est riche. J'ai adoré ce thème, et il n'y a pas de mot assez fort pour dire à quel point j'ai adoré ce que tu as fait du thème et de la contrainte, et ta manière de plonger le lecteur dans le noir, d'installer ton texte jusque dans mon appart. C'est un peu comme si tu avais éteint la lumière chez moi aussi. C'est juste dingue.

Bravo. <3

: J’ai beaucoup aimé le côté complètement brouillon du texte ! Pas brouillon dans le sens mal écrit et incompréhensible, brouillon dans le sens où on ne sait pas qui parle, ce qu’il se passe, c’est un beau bordel et en même temps c’est super captivant. C’est assez frustrant d’un côté parce qu’on aimerait avoir des réponses, mais j’adore aussi les fins ouvertes comme ça, alors je suis totalement séduite ! Le rythme de l’écriture aussi, qui est très particulier, très abrupt et qui apporte un côté très brut au texte, je trouve ça génial. Puis les noms des personnages, ou les surnoms plutôt, ça apporte un côté décalé que j’adoooore ! Bravo pour ce texte, vraiment, il est totalement atypique et il sort carrément du lot <3

Ce texte est vraiment... perturbant. Je l'ai lu hier matin, et maintenant que ma frustration est passée, je me rends compte qu'il m'a laissé une forte impression ! Il y a beaucoup de dialogues et très peu de descriptions, ça m'a beaucoup destabilisée, mais j'aime l'effet que ça rend. On est nous même perdus parmi eux, tous ces protagonistes qui tentent de ne pas paniquer, et de comprendre ce qu'il se passe. On entend ce qu'il entendent, mais on ne voit rien et pour moi, ton texte fait partie de ceux qui retranscrivent le mieux le handicap, qui nous mets le mieux dans leur peau. Et c'est d'autant plus une prouesse qu'on ne sait presque rien d'eux et que tu réduis le contexte au strict minimum ! Si hier à la fin de ton texte j'ai râlé intérieurement que ça se finisse comme ça, aujourd'hui à la relecture je trouve que cette fin donne une vraie dimension à l'attente. Ce que tu nous racontes, c'est cette attente, qui les prends aux tripes. Pas ce qu'il se passe, le pourquoi du comment où s'ils vont être sauvés. Non, juste cette attente, et la clore par une résolution de la situation, ça aurait été la dénaturer. Bref, j'ai vraiment accroché à ton texte, donc bravo !