Bonjour Ocee,

J'ai beaucoup aimé ce texte et ton exploitation et des consignes, ça se prêtait très bien à la poésie. J'ai cru un temps à la surdité, puisque, "elles", j'étais persuadée que ce devaient être les oreilles. Et puis non finalement, tu te joues un peu de nous et tu nous désorientes pour mieux nous asséner le drame.

Dans d'autres textes, peut-être que les choix de ponctuation m'auraient dérangée, mais le résumé m'avait fait penser que le récit était ponctué de larmes. Dans cette idée, les ruptures rendaient parfois très bien. Tant que j'en suis à parler des larmes, j'ai été un peu surprise de l'association de "dévaler" et "lentement" (l'oxymore était peut-être voulu mais ça m'a plus perturbée qu'autre chose, je n'arrivais pas à visualiser l'image). Il y a vraiment des phrases et des images superbes (les trois longues phrases sur l'odorat, le toucher, l'ouïe… en particulier la première sur les fragrances était d'une puissance d'évocation incroyable WOW), et puis quelques autres moments où j'ai trouvé ça un peu plus étrange et décalé ("Cette faculté naturelle devenue cécité"), ou je pense aussi à l'avant-dernier paragraphe qui m'a semblé tellement convenu par rapport à tout le reste (et tellement en décalage avec le ton adopté jusque-là). Je pense que ce texte aurait pu se passer de toute explicitation de ce genre ; la révélation qui apparaissait plus haut entre les lignes avait au moins dix fois plus de force à mes yeux (mais ce n'est que mon avis).

Bref, un texte marquant et très beau, tant sur le fond que la forme (malgré quelques remarques qui prennent bien trop de place pour leur importance en réalité). Tu ne voudrais pas écrire plus de poésie ?

Merci pour cette jolie lecture. Et bravo pour ton exploitation des contraintes de l'époque, j'imagine que le concours s'est très bien passé pour toi !

Réponse de l'auteur: Merci beaucoup pour cet long commentaire détaillé Pruls :D Pour le "dévaler", je t'avoue que je ne me rappelle pas m'être posé la question. Je pense que c'était l'image de la chute verticale, la notion de descente à pente raide, qui m'a fait choisir ce terme mais j'avais dû zapper sans m'en rendre compte la notion de vitesse qui va de paire avec ce mot (?) ^^' Je te rejoins pour "cette faculté..." et l'avant-dernier paragraphe, il me semble qu'ils m'étaient venus bien moins naturellement et que je n'en étais pas pleinement satisfaite mais j'avais sans doute peur que le texte ne soit pas assez explicite (et, d'ailleurs, je crois que certaines personnes n'ont pas encore tout saisi, je ne sais plus, je vais aller relire les autres commentaires et peut-être y répondre si j'ai le temps, ça serait l'occasion ! Le rythme était trop intensif à l'époque du concours XD) Encore merci pour ces retours si positifs, ça fait vraiment plaisir que la majorité du texte t'ait embarquée et marquée à ce point. Je ne pense pas écrire à nouveau de poésie car je n'en ai jamais vraiment eu l'intention ^^' C'est un genre que je ne lis pas et que je ne maîtrise pas du tout donc je me sens comme un imposteur quand ça sort un peu tout seul comme ça, que je me rends compte que ça pourrait bien être pris pour de la poésie et donc qu'il faudrait probablement que je sache compter les syllabes ou connaître les codes sinon on risque de me faire remarquer que ceci ou cela... M'amuser avec les formes parallèles et les rimes, ça se fait tout seul, les sons relativement aussi (je les laisse juste venir et parfois je me rends compte que des sons se répètent à la relecture alors je change un ou deux mots au passage si c'est faisable et assez naturel pour renforcer l'effet). Ça devient un jeu, comme quand il y a plusieurs contraintes avec lesquelles jongler pour un concours, mais ce n'est pas un jeu vers lequel je vais de moi-même, il s'invite à la partie sans préméditation. Merci encore pour tes compliments ! Je crois que j'avais bien fini pour le concours mais parce qu'il y avait des épreuves bonus et que j'avais pu participer à la majorité des épreuves ^^'

J'ai beaucoup aimé ton texte, l'écriture est magnifique, très poétique, très riche, on se perd dans tes mots, dans tes formulations, c'est beauuu. J'ai de gros coups de coeur pour presque toutes tes phrases, dès le début, le "sentir la flagrance de son parfum, " etc., qui s'étend, qui s'étend, et qui s'enfonce dans le sublime. Je ne sais même pas quoi dire de plus d'intéressant, j'ai juste été envoutée par tes mots. Et le "sans elles", qui revient comme une litanie, évocation des pupilles ? L'accident aussi, qui vient contextualiser la situation, la mort de la femme, de la muse, la tristesse infinie du narrateur. J'ai adoré. Bravo.

J'ai beaucoup aimé le fond même si sur la forme, la ponctuation cassait souvent le rythme (enfin pour moi). Mais ça ne m'empêche pas d'avoir beaucoup apprécié !

Wow. J'ai vraiment beaucoup aimé ! Beaucoup de rythme dans ton texte, beaucoup de poésie aussi, il y a un côté très sensible, très palpable dans les descriptions. C'est sans doute dû à la rareté du vocabulaire, à l'espèce de violence des mots, au travail des sonorités. Par exemple, j'ai adoré le jeu sur larmes et lames, et "sillons acides et salés", c'est très beau, c'est acide dès la prononciation. Je crois que les deux lignes sur les larmes sont celles que j'ai préféré, même si j'ai tout aimé. Le texte est rauque est désespéré des sons jusqu'au sens, j'ai adoré.

Le texte dans l'ensemble est très frappant, je dirais bien qu'il est très visuel, mais non (désolée, blague de mauvais goût), mais on perçoit les choses. C'est la version tactile, olfactive et gustative de l'hypotypose, c'est assez impressionnant comme travail.

Les phrases brèves frappent autant que les mots, c'est un peu une claque à tous les niveaux. J'aime beaucoup le retour des formules et les répétitions, c'est quelque chose qui marche toujours bien sur moi, et c'est très bien dosé ici !

Et l'aspect tragique de la double perte me parle beaucoup. De la poésie et du mélo, il y avait tout pour me toucher ici, donc bravo !