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Date: 14/04/2021 16:44 Title: [8 décembre] Chagrin d'enfant
Coucou!
j'ai lu les trois derniers chapitres (j'ai choisi le 6 comme premier au hasard) et j'ai bien aimé la variété qu'on y trouve ! Ils sont tous les trois bien écrits et j'ai bien aimé les lire :)
Date: 31/03/2021 18:54 Title: [8 décembre] Chagrin d'enfant
En lisant ta note d’auteur qui nous promettait un texte « joyeux » avec le titre « chagrin d’enfant » je me suis demandée comment tu allais t’en sortir xD Alors je ne sais pas si le texte est joyeux mais il sort indéniablement du lot ! C’était effectivement un peu provoc’ de partir sur ça et je suis fière d’avoir réalisé de QUI ce texte parlait vraiment en lisant le mot « temple » (+ Marie... tadam !)
C’est très étrange ce texte en fait, ça fait émerger plein de questions, haha ! Si Jesus avait eu un frère, que se disait Marie sur cet enfant peu commun, quel type d’enfant était-ce... Ça a un petit côté décalé mais j’aime bien ce que tu proposes.
De manière générale, j’aime bien aussi le fil rouge de ce recueil, les conteurs/menteurs. C’est sympa de changer d’époque et de lieu à chaque fois, j’ai l’impression de voyager.
Date: 31/03/2021 11:33 Title: [1er décembre]Nous les menteurs
Oh j'aime beaucoup ce prologue ! C'est poétique et mystérieux, avec une belle profondeur je trouve. C'est moi ou le thème de fil te parle particulièrement ? (c'est aussi prédominant dans Mémoires) J'aime bien en tout cas les métaphores que tu choisis. Je me réjouis de découvrir la suite :)
Date: 22/07/2019 00:10 Title: [14 décembre] Couvrez ce sein que je ne saurais voir
C'est encore moi !
Je suis encore sur les planches du théâtre avec Alix, ce texte a su me transporter par tes mots. J'ai apprécié l'idée de prendre un personnage féminin parce que quand on évoque l'époque de Molière, on pense à lui, à ses pièces, à ses héros et ses acteurs mais rarement à ses actrices. Le fait qu'elle soit si jeune joue beaucoup je trouve, aussi bien dans ses réflexions que dans la construction du personnage par rapport à son âge (même si ce n'est pas comme à notre époque).
Le passage qui me plaît le plus, c'est celui où tu fais vivre le dramaturge à travers les répliques des acteurs. J'aime énormément ce jeu sur les mots, sur l'énonciateur, sur le véritable auteur des phrases et le fait qu'Alix ne prononce rien d'autres que des paroles qui ne sont pas d'elles. C'est une belle façon de voir le théâtre et d'évoquer aussi l'incompréhension du public avec sérieux.
A très vite ! :)
Date: 21/07/2019 23:37 Title: [13 décembre]Trois jours d'attente
Re-coucou !
J'ai bien aimé ta note d'auteur au début du texte parce qu'elle a réussi à me faire rire. J'imagine bien Mme de Grignan complètement désespérée à chaque fois qu'elle recevait une lettre de sa mère parce que cela ne devait pas être joyeux tous les jours. J'ai eu l'occasion d'étudier certaines lettres de Mme de Sévigné et c'est vrai qu'il y a des moments où on se dit que sa fille ne pouvait pas être passionnée par cette correspondance.
Je t'avoue que je ne m'attendais pas du tout à l'histoire du chaton dans le bosquet. Je ne sais pas pourquoi mais je pensais à quelque chose de plus exotique (il faut m'excuser, c'est l'heure qui fait ça ^^ ). Je me dis aussi que Mme de Sévigné doit être très sûre d'elle pour croire que cette simple histoire sera intéressante pour sa fille alors qu'il n'y a pas de quoi fouetter un chat (dans tous les sens du terme, désolée pour cet humour imprévu x) ).
J'aime aussi le contraste à la fin avec la mère qui est triste, qui essuie une larme alors qu'elle écrit à sa chère fille. J'ai cru que tu allais faire la réaction de Mme de Grignan suite à la réception de la lettre mais je pense que l'émotion n'aurait pas été la même.
A très vite :D
Date: 21/07/2019 23:25 Title: [12 décembre]Les adieux du prince
Coucou Eejil !
Il est enfin temps pour moi de rattraper le retard sur ton calendrier de l'Avent (depuis presque un an, j'aurais déjà dû le finir, surtout que ton écriture se laisse lire de façon agréable). J'adore toujours autant ces petits contes dans l'Histoire, c'est quelque chose de très sympathique que de voyager de cette manière dans le temps.
Je ne connais pas très bien Anne de Bretagne, je me rappelais bien son mariage avec Charles VIII mais je n'avais plus en tête le reste, comme son alliance avec Louis d'Orléans. J'aime beaucoup la réflexion de la reine, ses craintes et ses paroles prophétiques. On ressent son désarroi et son besoin de garder son roi auprès d'elle. Je me souvenais de la mort de Charles contre la poutre (il faut dire qu'il appartient à ceux dont les morts ne s'oublient pas) mais pas de la mort des enfants en bas âge. Du coup, je te remercie pour ces points historiques parce qu'on ne parle pas assez des reines.
J'adore aussi la chute, cette question sur les événements, à savoir si c'est une punition contre le roi ou contre les mensonges de la reine. On en vient à douter autant qu'elle.
A très vite !
Date: 04/06/2018 17:54 Title: [11 décembre]Capharnaüm
J’avais prévu de finir ce recueil pour cette semaine de défi mais je crois que j’en suis encore loin.
C’est drôle de passer du feu de Shéhérazade à la chaleur du désert et aux ruines de Capharnaüm, il y a presque comme un fil climatique entre ces deux textes (et parler de chaleur avec un calendrier de l’Avent prévu pour Noël, c’est assez rigolo en fait ^^).
J’ai bien aimé ce texte, du début jusqu’à la fin. Il y a ce Luc solitaire, avec son âne mort et ses pensées de moins en moins pieuses. J’apprécie la manière dont tu traites le sujet, tout en douceur. Ta remarque dans ta note d’auteur comme quoi tu espères qu’aucun de tes propos ne blesse personne m’a fait sourire. Je suppose que c’est aussi une façon de prévenir les lecteurs mais je ne vois rien dans ce texte qui puisse mener à une mauvaise réaction (j’ai cherché ce qui pourrait être mal interprété mais je n’ai rien trouvé, parce que les événements sont assez softs au final et même l’utilisation de païens ou damnés ne choque pas).
Bon, pour en revenir au texte, j’ai beaucoup apprécié ce que tu nous offres. Je t’avoue qu’au début, je me demandais où se situait le mensonge, si ce n’était pas un gros mensonge global par rapport à ses réflexions sur Dieu et sur tout ce qu’on leur a promis puis il y a eu ensuite le récit du Sarrasin. Et quand on se dit déjà que le début n’est pas joyeux pour Luc, on pense ensuite que la fin est pire. Après la chute du récit, je m’attendais à voir de la poussière pour symboliser plus ou moins la perte de foi de Luc mais même comme ça, c’est très bien amené. On voit que le chevalier n’est plus du tout celui qu’il devait être à son départ et qu’il a perdu tout ce qu’il avait : son âne, ses camarades, sa foi.
La légende est sublime, on sent que l’éternité pèse sur le Sarrasin mais il prend son rôle au sérieux et continue de raconter son histoire à ceux qui passent. J’aime bien sa mise en garde, on sent qu’elle n’a plus d’utilité parce que la personne a déjà fait son choix, comme une fatalité, mais en même temps, ça permet aussi d’avoir le caractère final de Luc. Et de constater aussi que de nombreuses personnes ont dû avoir soif au fil des ans pour remplir le désert *prend la porte*.
Bref, j’adore la phrase finale, elle est plutôt courte mais c’est celle qui marque le plus, comme un message.
À très vite !
Réponse de l'auteur:
Hrm, oui, en plus les derniers textes sont très longs ! (et le temps que je ràr, le défi s'est terminé !)
Haha, pour le coup, oui, on a un fil climatique en plus du fil chronologique ! Et effectivement, ça ne fait pas très "noël" ;)
"Il y a ce Luc solitaire, avec son âne mort et ses pensées de moins en moins pieuse". Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase me fait beaucoup rire. J'essaie de l'imaginer sortie du contexte, pour quelqu'un qui n'aurait pas lu l'histoire et... :') On dirait que Luc fait des trucs pas très catholiques avec un âne mort et je ris tellement ! Pardon ^^'
Alors ce qui pourrait être mal intérperté, c'est effectivement cette histoire de païens, mais aussi le fait que finalement, je transforme le contenu et les conséquenes de l'épisode biblique pour en faire un truc bizarre, avec un fantôme qui fait disparaître les croyants de manière totalement arbitraire, c'est pas très très recevable dogmatiquement, je crois :mg: Parce que oui, la poussière peut être symbolique, mais pour moi, même si le doute plane sur l'identité de l'homme qui reste seul en plein désert, c'est le Sarrasin qui reste à la fin. Pas Luc. Luc se fait atomiser par Dieu par l'intermédiaire du Sarrasin, et pour une raison totalement injuste. Je n'ai pas tranché mais j'ai pensé les choses comme ça. Du coup, le chevalier n'est vraiment plus du tout ce qu'il était à son départ, il s'est même perdu lui-même :P
Et tu as raison, toute la fatalité vient du fait que sa mise en garde intervient trop tard. C'est un peu la grâce efficace, personne ne peut lutter contre les décisions de Dieu. (Arf, pour une personne non croyante, je crois que je fais trop de références théologiques, là Saint-Augustin est peut être de trop :mg:). L'autre mensonge, et l'autre possibilité aussi, c'est que Dieu ne soit pas du tout à l'origine de tout ça, ou même qu'il n'existe pas, et que le blabla du Sarrasin soit juste une grosse arnaque, et qu'il soit un genre de mage qui fait disparaître Luc. Breeef, je crois que j'ai un peu trop mis de sens cachés possibles dans ce texte 0:)
Merci beaucoup pour ce commentaire toujours aussi génial <3
Date: 04/06/2018 16:59 Title: [10 décembre] Danse de feu
Hello Eejil, c'est encore moi !
Ah Shéhérazade ! Pour moi ça évoque l'enfance, quand on nous parle des Contes des mille et une nuits, des récits qu'elle créé pour ne pas se faire tuer (et aussi un peu Astérix mais je ne suis pas certaine que ce soit forcément la bonne référence à avoir quand on parle de quelque chose de sérieux, même si c'est une référence qui passe plutôt bien). Du coup, ça me donne l'impression de retomber dans tous ces instants où, quand tu es enfant, tu entends tes parents te raconter des histoires (dont justement celle de Shéhérazade).
J'ai beaucoup aimé replonger dans le monde Perse et dans l'histoire de Shéhérazade parce que c'est assez délicat quand on y réfléchit bien. Sans ses histoires, elle risque sa vie et se dire qu'elle tient autant de nuits avec son imagination, c'est quelque chose de très remarquable. J'ai apprécié ce nouveau format de chant et de récit, cette manière de se rattraper un peu alors qu'elle n'est plus certaine de pouvoir continuer à raconter des histoires. L'évocation du feu est très belle, très poétique, et on pourrait presque voir les flammes s'élever devant nous et danser. C'est une impression où le récit de Shéhérazade est une représentation d'elle-même ? C'est le sentiment que j'ai eu, comme si elle se décrivait un peu dans les flammes et comme si le personnage attiré par le feu était le sultan.
J'adore l'opposition entre le chant et le récit lui-même. D'un côté on a quelque chose de très poétique, avec de belles images, des flammes presque caressantes alors que de l'autre, c'est plus brutal, violent, avec un feu dévastateur. Même si c'est plus proche de l'horreur, j'ai apprécié l'image des corps qui dansent parce qu'ils sont touchés par les flammes. C'est quelque chose d'assez macabre mais ça me plaît bien dans la façon dont tu nous le racontes. Et il y aussi la phrase de fin qui est nettement explicite sur les pensées de Shéhérazade. Elle n'oublie pas qu'elle joue avec le feu à chaque jour qui passe et qu'elle pourrait bien finir par se brûler les ailes.
Je te l'ai déjà dit mais j'aime bien voyager à travers tes textes. On passe d'un pays à l'autre en plus de traverser des époques et c'est très réussi. Ça nous fait un peu un guide de voyage mais au lieu d'avoir des monuments à visiter, ce sont des histoires à écouter.
Et dernier détail : je ne sais pas du tout comment tu as choisi ton illustration pour le calendrier mais je trouve que cette histoire colle parfaitement bien avec, on a à la fois le côté oriental mais aussi les couleurs qui rappellent le feu, les flammes et tout ce que tu évoques au fil de ce texte.
À très vite !
Réponse de l'auteur:
Alors j'ai du mal à saisir le lien entre Shéhérazade et Astérix, mais admettons ! Après pour moi c'est tout l'intérêt du conte, il a plusieurs niveaux de signification, et du coup on peut l'apprécier quel que soit l'âge !
Pour la petite histoire, le chant n'était pas du tout prévu, c'est parce que moi je n'avais pas d'inspiration du tout que je me suis mis à écrire les paroles de la chanson, et quand j'ai fini la chanson, j'ai eu mon idée pour le conte de Shéhérazade. Donc pour le coup, on a eu un peu toutes les deux le même cheminement ;)
Et oui, il y a une dimension symbolique dans le récit, ce n'est pas tant une représentation de Shéhérazade qu'une représentation de tous les menteurs de cette histoire, quels qu'ils soient. Ils sont d'ailleurs tous à la fois les flammes et le personnage attiré par elles ;)
Je suis contente que tu apprécies cette série de voyages dans l'espace et dans le temps. Je ne sais pas si je ferais un bon guide de voyage et vu que mes histoires sont un peu déprimantes, je doute d'avoir envie de voyager dans ce monde-là, mais ta remarque me fait plaisir ! Et oui, j'ai choisi mon illustration avant d'écrire ce texte mais en sachant déjà que j'écrirai sur Shéhérazade, donc c'est l'histoire qui colle le plus avec l'illu. D'ailleurs j'ai tapé "Shéhérazade" dans DA pour la trouver 0:)
Merci mille fois pour cette review géniale, très précise et super intelligente !
Date: 04/06/2018 14:49 Title: [9 décembre]Ce que murmurent les menhirs
Coucou Eejil !
Je redoutais le texte bilingue depuis que j’ai commencé ma lecture de ton calendrier de l’Avent mais au final, je suis assez satisfaite d’avoir pu comprendre ce nouveau conte, d’autant plus que j’ai un niveau bancal en anglais. Il faut savoir que l’anglais est pour moi ce que Carthage était pour Rome (non non, je n’exagère pas, l’anglais me paraît être une vraie menace à détruire *sifflote*). J’ai tenté quand même et je ne le regrette pas un seul instant (et je te dis merci d’avoir réussi à me faire lire plus de deux cents mots en anglais sans que je sois tentée de fermer la page).
J’aime bien cette idée de légende autour d’un site historique/mystique. Sauf si je me trompe, ce qui serait assez probable, je crois que le mystère de Stonehenge n’a pas été résolu et ton explication tient la route (enfin, tient la route quand on pense à la magie, à la possibilité d’un géant et de lumières inexplicables mais dans le fond, j’apprécie cette possibilité). Au début, comme tu évoques un homme sans nom qui ne parle pas, j’ai d’abord pensé à un Moaï, ces étranges statues de l’île de Pâques, particulièrement par la description de sa taille et de son silence, comme elles ressemblent à des visages géants mais comme tu précises en note d’auteur la localisation, j’ai compris que je me plantais complètement ^^. Puis avec le coup des pierres disposées en cercle, ça devient nettement plus explicite. D’ailleurs, une fois qu’on a l’Angleterre et le cercle, c’en est presque évident et il y a un petit coup de main avec le titre.
Le contraste entre la conteuse et ce qui est raconté n’est pas mal non plus. D’un côté il y a cette femme qui parle beaucoup et de l’autre cet inconnu sans nom qui ne prononce pas le moindre mot. J’aime bien cette opposition entre les deux, je trouve que ça fait un vrai effet qui est accentué : d’une part il y a Ovd avec un nom précis (qui fait penser à Ovide), qui parle, bien vivante et qui est une femme, d’autre part il y a ce mystérieux bâtisseur, muet, qui n’est qu’un souvenir et qui semble être un homme.
La transmission est bien amenée, plus particulièrement grâce à Psycha. J’adore l’idée que ce soit la plus curieuse la favorite d’Ovd parce que ça montre bien qu’elle s’intéresse aux choses (mais d’un autre côté, son nom fait quand même plus ou moins songer à Psyché et quand on voit certains détails de son histoire, ce n’est pas toujours très joyeux).
Sinon, la fin avec les lumières et l’enfant, on dirait presque la description d’un vaisseau étranger venu rechercher son envoyé sur Terre. Je sais que c’est complètement stupide comme supposition parce que ça décrédibilise encore plus le conte mais voilà, avec toutes les théories extraterrestres, ça passe plutôt bien. Même si, au final, la lumière divine est l’hypothèse que je préfère le plus.
Et bravo encore une fois d’avoir fait un texte en anglais. Tes images sont toujours là malgré le changement de langue et je trouve ça très réussi.
À très vite !
Réponse de l'auteur:
Coucou Bella ! (je suis sacrément en retard dans mes ràr, c'est terrible !)
Tu sais, mon niveau en anglais n'est pas incroyable non plus, il ne fallait pas en avoir peur à ce point ! Je suis contente que tu l'aies lu même si tu le redoutais ! (Et ton histoire de Carthage et Rome m'a bien fait rigoler ! :D)
Effectivement, je crois qu'on est toujours dans le flou pour Stonehenge, et oui, si les géants et la magie sont recevables, alors pourquoi pas :mg: mais ça me paraît un peu tiré par les cheveux tout de même, hein ! :'D
Ah, par contre, dans ma tête Ovd était un homme, mais j'ai peut-être laissé passer une faute qui indique le contraire ? Mais oui, le nom vient d'Ovide, bingo ! ;) Et Psycha est liée à Psyché, parce que Psyché aussi a voulu voir, et que ça lui a joué des tours... ;)
Hahaha oui, mais non, enfin ça ne discrédite pas du tout le conte, parce que j'ai un peu pensé à ça, pour moi les Dieux récupèrent leur envoyé, donc si pour toi les Dieux sont des extraterrestres qui se déplacent en vaisseau spatial, alors ça colle ! :'D
Merci beaucoup pour cette review géniale ! <3
Date: 28/05/2018 15:50 Title: [8 décembre] Chagrin d'enfant
C’est drôle parce que quand tu mets en note d’auteur que c’est le seul texte un peu joyeux, je m’attendais à autre chose, principalement à cause de l’an zéro et tout ce qui va avec. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai cru que ce serait en rapport avec Noël, avec la naissance de Jésus, mais je me demandais aussi ce qui pourrait correspondre au mensonge. Du coup, je me suis bien fait avoir, même si le personnage clef est plus ou moins le bon, puisqu’il s’agit bien de Jésus et de sa famille.
J’aime beaucoup la liberté que tu prends en donnant un petit frère à Jésus. Quand je parle de liberté, je n’évoque pas une quelconque erreur historique ou religieuse mais c’est juste que le point de vue de la famille du Christ varie énormément, à savoir s’il a eu ou non des frères et sœurs et en fait, je trouve que ça colle vraiment bien. En plus, c’est une façon comme une autre de mettre en avant le mensonge, par le biais de la famille et des enfants (même si on dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants). Et puis, ça pose assez de questionnement sur l’innocence enfantine et c’est sympathique comme façon de nous présenter tout ça.
Ce qui est encore plus visible, à mes yeux, c’est la réaction de Marie. Elle en regrette presque la perfection divine de son fils et c’est plutôt surprenant à lire. D’un autre côté, j’imagine qu’on joue un peu à l’équilibriste quand on s’aventure dans ce genre de texte, parce qu’il y aura toujours des protestations religieuses d’un côté comme de l’autre mais j’apprécie cette image de la femme qui doute, qui se pose des questions sur son fils. C’est vrai qu’avoir un enfant qui ne fait jamais de crises de colère et qui est toujours sage, ça peut surprendre, parce que ce n’est pas habituel, d’autant plus que Jacques, lui, est un enfant comme les autres. D’ailleurs, ton explication sur les mensonges du cadet me plait bien, ils justifient assez son comportement, cette envie d’humaniser son frère. Parce que si c’est déjà compliqué pour les parents, je ne fais qu’imaginer à quel point un enfant doit être touché par un frère qui est le symbole de la perfection.
En fait, si j’avais un tout petit reproche à faire, je dirais simplement que j’aurais aimé avoir le point de vue de Joseph en même temps, d’autant plus que Jésus n’est pas son fils. Ce n’est qu’un détail, une petite envie personnelle, rien de plus, et je sais que tu as aussi écrit dans tes limites de temps.
La chute n’est pas mal du tout, je la trouve assez glaçante en y réfléchissant bien. On voit l’enfant de huit ans qui regarde sa mère et son frère, ce fils d’un calme déroutant qui annonce qu’il pardonne. Et je me dis que c’est sans doute ce qu’il y a de plus étonnant dans ton texte, parce que c’est loin de l’innocence de l’enfance, c’est une parole adulte qui transparait déjà. Et franchement, j’aime bien :D
À très vite !
Réponse de l'auteur:
Ah mais chez moi, faut pas s'attendre à de la grosse marrade non plus hein ! C'était pas ce calendrier qu'il fallait lire si tu voulais des joyeux noëls et tout :P
Il me semble que Saint Paul parle de Jacques, il me semblait que l'information était suffisamment fiable pour ne pas soulever des levées de bouclier 0:)
C'est clairement ce que j'ai voulu faire passer pour Marie, cette espèce d'angoisse, parce que comme je te l'ai dit dans la ràr précédente, j'ai essayé de comprendre... Et en me mettant dans la tête d'une mère face à un tel fils, je me suis dit que vraiment, ça devait être l'angoisse. On joue peut-être à l'équilibriste, c'est vrai, mais j'ai vraiment conçu ce texte comme une fiction à partir d'une histoire. Qu'on considère cette histoire comme réelle ou non ne change rien, je me suis contentée de broder ;)
Haha, pour Joseph... Je dois avouer que c'était dans le délire de base avec Nighty, et finalement, il est passé à la trappe. Je ne pourrais pas te dire pourquoi...
Ce qui est drôle avec la chute, c'est que je l'ai voulue à la fois drôle et angoissante. Et j'ai des lecteurs qui l'ont trouvée drôle, et d'autres qui l'ont trouvée angoissante. Et ça me plaît bien :D
Bref, merci pour ces deux jolies reviews, ça me fait toujours autant plaisir de te lire, et encore plus de voir que ça te plaît, parce que ce calendrier c'est un peu mon bébé ! Merci <3
Date: 28/05/2018 12:27 Title: [7 décembre]Perles égrénées
Coucou Eejil !
Me revoilà enfin pour me lancer dans la suite de ton calendrier. Et quelle suite d’ailleurs ! Déjà, je suppose qu’on va bientôt dépasser la barre de l’an zéro, si ce n’est pas encore fait (comme tu dis que c’est au début du règne d’Auguste, on peut encore supposer que c’est avant l’an zéro mais d’un autre côté, tout dépend ce qu’on entend par début) et c’est drôle de voir avec quelle facilité tu nous déroules l’Histoire tout au long de tes textes. C’est une frise chronologique vraiment très sympathique et, même si c’est bref, on touche un peu à tout.
J’ai bien aimé cette Sylvia. Non pas dans son comportement parce que ça peut être considéré comme quelque chose de peu recommandable, mais il y a tout de même une certaine pitié qui ressort de ton texte. Je ne sais pas si c’est ce que tu voulais faire passer mais j’ai l’impression qu’on peut lui trouver des excuses, parce qu’elle tente de percer à sa manière dans cette civilisation (au moins, elle est à Rome, ce n’est pas comme chez les Grecs où les femmes avaient encore moins liberté, au final). Par toutes ses histoires, elle me fait un peu penser à Mata Hari qui arrivait à séduire en se faisant passer pour ce qu’elle n’était pas.
Le thème du mensonge est toujours aussi bien traité, j’aime beaucoup la manière dont tu nous l’amènes. Encore une fois, l’invention est prise pour réalité et j’ai souri face au parallèle que tu nous offres avec Ovide et Virgile qui déclament des vers mais qui sont bien perçus comme des poèmes alors que tout ce que Sylvia raconte est comparé à la réalité alors que c’est elle qui ment sans doute le plus. Et on voit où sa folie mensongère la pousse, parce qu’elle a cherché à aller trop loin, à séduire le mauvais homme (et au moment où j’écris ça, je suis en train de penser à Cléopâtre qui avait su séduire Jules César mais qui n’a pas réussi à faire céder Auguste). Je ne dirais pas que c’est la vérité qui triomphe mais c’est un peu ça quand même ici, le mensonge est découvert et je suppose que Sylvia ne va pas être simplement réprimandée pour ses actes.
Ce ne sont que des détails mais j’ai aussi beaucoup apprécié toutes ces références qui ajoutent de la crédibilité à ton texte : Julia comme prénom pour la fille de Jules César, les autres prénoms masculins comme Caius ou Quintus. On rentre vraiment dedans et tout paraît parfaitement possible, ce qui est encore mieux, parce que ça apporte une autre dimension à ton texte. On devient aussi crédules que les autres au final, tu nous racontes des fables qui peuvent être interprétées comme étant réelles et je te tire mon chapeau pour toutes ces petites choses. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi tu n’es pas satisfaite de ton texte parce qu’il est, selon mon point de vue, à la hauteur des autres.
Et pour en revenir à tes RàR, je devine que tu n’as pas dû avoir beaucoup temps avec l’agreg mais ce n’était pas un reproche, c’est juste que quand on aime bien, on veut toujours en lire plus :D Quant à Edda et Saga, je n’employais pas le terme cliché dans le mauvais sens, plutôt pour dire que j’ai eu l’impression d’une différence entre homme et femme à cause de l’époque de la préhistoire.
À très vite !
Réponse de l'auteur:
Coucou Bella !
On est autour de 0 effectivement, pour ce texte, je suis volontairement restée dans le flou pour ne pas me faire taper sur les doigts par les pros de la période (même si je suppose que ça fourmille de raisons de me faire taper sur les doigts par les pros de la période) 0:)
C'est drôle, parce que Sylvia a eu vraiment beaucoup de fans, alors que moi, je ne la voyais pas nécessairement sous un jour positif... Mais les fans m'ont convaincue, et maintenant je l'aime bien, moi aussi ! En fait on peut toujours trouver des excuses aux personnages de ce calendrier parce que la première chose que je fais quand j'adopte le point de vue d'un personnage, c'est essayer de le comprendre... Donc je suppose que si moi je la comprends, il y a bien une certaine pitié, au moins une certaine empathie dans le texte.
C'est vrai, cette histoire n'aurait pas collé en Grèce... à Rome, c'est une autre histoire. Je ne sais pas s'il existe une vérité qui puisse triompher, mais dans tout les cas, c'est bien l'échec du mensonge de Sylvia.
Hahaha, pour les détails, c'est après tout 11 ans de pratique acharnée du latin qui parlent, je crois ! Et ce que tu me dis sur la crédulité des lecteurs me fait vraiment plaisir parce que c'est vraiment ce que je voulais faire : parler de tous ces raconteurs d'histoire pour rappeler une autre supercherie, celle de tous les raconteurs d'histoire que nous sommes ;)
Je n'étais pas contente de ce texte (que je n'ai pas relu depuis la publication), parce qu'il ne m'est pas venu naturellement et qu'il a demandé un gros travail de reprise : le style était plat... C'est aussi le texte où j'ai eu le plus peur de dire des bêtises, historiquement. C'est assez drôle parce que la Rome antique, je devrais bien connaître. Mais je fais quand même intervenir toute une troupe de personnages réel et connus, j'ai vraiment peur d'avoir raconté n'importe quoi...
Mais je ne l'avais pas vu comme un reproche, ne t'inquiète pas ;)
Date: 21/05/2018 23:46 Title: [6 décembre]Le silence de la mort
Plus j’essaye de me dire que je dois m’arrêter là pour aujourd’hui et plus ton calendrier de l’Avent me fait de l’œil. C’est presque comme une drogue, j’ai besoin d’y revenir parce que c’est très intéressant de voyager de cette manière et parce que tu t’y prends comme une pro ! Je ne pense pas me lasser de ton écriture et je me dis que j’aurais vraiment dû me plonger dans tes écrits beaucoup plus tôt.
Alors, quand on me parle de Grèce, forcément je souris. J’ai aimé toutes les références à la vie après la mort, ces instants assez difficiles liés à l’oubli. En fait, si on réfléchit bien, ce calendrier de l’Avent n’est pas seulement basé sur les mensonges, je retrouve régulièrement le thème du temps et assez souvent aussi celui de la mort. Mais là, en plus, tu ajoutes l’oubli, le dédain des vivants pour certains morts et je ne peux m’empêcher de penser au dessin-animé Coco et à ce qui arrive dans l’au-delà Mexicain quand les morts sont oubliés par les vivants.
Aletheia. Son nom seul est quelque chose de magnifique, j’adore ce mot, il est plein de sens et il coule sur la langue. Avec un prénom pareil, on pourrait s’attendre à plus de considération de la part des autres mais non. J’aime énormément cette façon de mettre en avant l’hypocrisie des autres, ce besoin de recevoir de l’aide sans rien accorder en retour, cette manière de dire « ok, on accepte cette femme parce qu’elle nous rend service » et de voir que le lendemain, elle n’est plus rien qu’une personne rejetée par les autres. Le pire, justement, c’est que ce comportement est assez récurrent, à toutes les époques, et ça sonne juste aussi avec notre société actuelle, ce qui montre à quel point le monde n’évolue pas. Pour en revenir au nom d’Aletheia, je trouve ça vraiment ironique quand on sait que le thème de tes textes est le mensonge. Comment quelqu’un dont le nom est vérité peut s’en sortir dans un tel contexte ?
Comme je le disais un peu plus haut, j’ai apprécié toutes tes références aux rites, avec le mythe de Charon et le fait que son âme erre le long des rives du Styx. Quand on y pense, c’est quelque chose d’assez « barbare » comme vision de la vie après la mort, d’autant plus qu’ils le savaient tous. Mais ça ne dérange personne d’abandonner l’âme d’une femme qui a donné des coups de main à tout le monde.
J’ai aussi apprécié tous les clins d’œil au chant et aux conteurs, avec Homère, avec les récits d’autrefois. À travers ces passages, j’ai revu tes autres textes du calendrier, tous ceux qui précèdent celui-ci, et c’est quelque chose d’assez étonnant parce que ça nous emporte dans la magie des mots, comme si on y était nous-aussi. Et c’est d’autant plus triste parce que chacun venait écouter Aletheia, pour l’entendre chanter ou conteur, pour vivre ses paroles, mais personne ne prend la peine de veiller à ce qu’elle puisse avoir son obole. Triste réalité qui pourrait aussi s’appliquer, une fois encore, à notre société.
Je vais croiser les doigts pour ne pas continuer ma lecture parce que mes commentaires risqueraient de devenir complètement incohérents (déjà là, je ne suis pas sûre d’être très claire dans mon ressenti mais je suis un peu perdue dans tous ces univers que tu nous offres, de la même manière que Voldemort laisse un morceau de son âme à chaque fois qu’il créé un horcruxe).
À bientôt !
Réponse de l'auteur:
Mais cède à la tentation, viiiiennns, aaaaiiie confiiianccce. (Imagine que mes yeux font des spirales comme ceux de Kaa). Bref, j'arrête de raconter n'importe quoi, je suis ravie que tu sois aussi accro à ce calendrier :D
Je reviens sur le thème du temps que je n'avais repéré, mais la mort par contre, c'est lié à mon incroyable joie de vivre :P Non, en réalité je suis plutôt joyeuse comme fille, mais quand j'écris c'est toujours la déprime ! :D Tout le monde me parle de ce dessin animé, il faut que je le regarde !
Aaah j'étais trop fière de mon nom pour le coup. Bon, j'ai découvert ce mot avec Heidegger, donc c'est pas top sexy, mais voilà. Il y avait bien un jeu vérité/mensonge sur le nom du personnage. Aletheia est une menteuse, mais ces mensonges sont porteurs de vérité ;) Il y avait aussi un jeu avec l'idée de lethé et d'oubli, et l'idée d'aveuglement de ceux qui se servent d'elle sans reconnaître ses qualités.
Mais c'est grave barbare, c'est pour ça que j'adore ! :D
Tes commentaires n'ont rien d'incohérent, c'est un plaisir de les lire, et j'espère que je te retrouverai sur ce calendrier (parce que la fin est encore plus déprimante que le début). En revanche, je ne suis pas sûre d'avoir compris ta dernière phrase, j'espère que je ne suis pas le Voldemort de l'histoire :P
Merci encore, ça me fait vraiment chaud au coeur de lire tous tes commentaires <3
Date: 21/05/2018 22:04 Title: [5 décembre] Instant figé
Homère !!!!!!!
Hum, pardon, déformation de ma joie quand j’ai vu ta première note d’auteur. Avec le huitième siècle avant J.C, ça ne pouvait être que lui et j’ai eu confirmation par le premier mot (tout dépend si on part du principe que oui Homère était aveugle mais il paraît que personne ne le sait et qu’on ne le saura jamais mais j’aime bien l’idée d’une tare physique de ce genre pour un conteur, d’autant plus que tu l’utilises à ton avantage ici avec le sens de l’ouïe et ça passe vraiment très bien dans ce petit récit). D’ailleurs, en parlant de petit, j’ai vu la fin bien trop tôt, j’avais envie d’en lire plus à son sujet.
Bon, comme le dit clairement mon exclamation un peu exagérée au début de mon commentaire, j’ai reconnu Homère (et je l’adore !, même si c’est à se tirer par les cheveux parfois quand il faut le traduire). Et je me suis dit que l’addition Homère + Eejil ne pouvait donner qu’un texte intéressant.
J’aime bien tout ce qui fait référence au temps à travers tes différents textes. Je me rappelle le coup de la clepsydre avec Thot et là, je retrouve ce thème. Du coup, en lien avec le temps, on a ce côté un peu magique du conte, de l’histoire. Tout est figé avec les paroles du conteur et tu le retranscris à la perfection. J’ai déjà eu l’occasion d’entendre de vrais conteurs pendant des soirées et ce que tu notes comme sensations est très réaliste : le fait que le temps soit arrêté, les questions qu’on se pose tous en oubliant que ce n’est qu’une simple histoire et que les personnages ne sont que des inventions.
En incorrigible fan de l’Odyssée, j’ai bien aimé aussi toutes les références à l’histoire d’Ulysse. En fait, ça donne même envie de répondre aux questions de l’auditoire, de leur dire que oui, il finira bien par rentrer chez lui, même si ça a mis du temps et que s’il avait eu un GPS, il n’aurait pas fait autant de détours. Et ajouter aussi qu’il retrouvera sa chère et tendre sans (presque) aucun souci et quelques hommes en moins.
Un autre détail qui m’a interpellé à la fin de ce texte, c’est une phrase sur son infirmité : « il est infirme, et pourtant, lorsqu’il parle et lorsqu’il se tait, lorsqu’il fige l’instant ou lorsqu’il déroule son récit, il a tous les pouvoirs ». On ressent très bien ce sentiment, presque comme une jouissance personnelle de la part de l’aveugle qui savoure ce nouveau pouvoir qu’il a sur les autres. Et le thème du mensonge prend aussi une grande dimension, parce que ce seraient des mensonges proférés par un infirme, au sujet de fables qui passent pour des faits réels aux yeux de tous.
Et la chute n’est pas mal non plus, déjà parce qu’il y a la grande révélation de l’identité du conteur (même si cette dernière me paraissait évidente) mais aussi parce qu’on comprend alors que tout s’est déroulé en peu de temps, en l’espace de quelques secondes, et c’est quelque chose qui me plaît énormément.
À très vite !
Réponse de l'auteur:
Hahahaha bravo, tout juste ! Ah je ne sais pas s'il était aveugle, en fait j'ai plus choisi une représentation stéréotypée d'Homère qu'une représentation historique, d'ailleurs on ne sait même pas s'il a vraiment existé, si ?
Haha, est-ce que tu es au courant que j'ai dû écrire tout ça en deux mois alors que je suis en prépa agreg et que je n'avais pas du tout le temps ? Oui c'est court mais j'étais prise par le temps :'D
C'est intéressant, ta lecture sur le temps, je n'avais pas du tout pensé à cet aspect, et maintenant que tu le dis, c'est présent dans quasiment tous les textes. Enfin si, j'avais vu l'Histoire avec un grand H vu que c'est un parcours chronologique, mais pas le temps... Et pourtant il est là. J'adore quand on me fait relever des trucs pas prévus dans mes textes :D
Je t'envie, je n'ai jamais eu l'occasion d'entendre de vrai conteur (enfin, autrement qu'en lisant), et... Waouh, je suis flattée de ne pas être passée à côté de la sensation que ça provoque.
Bella, la réincarnation d'Hermione Granger, qui veut répondre à des personnages fictifs. Bravo :P
Merci pour ta jolie review et tes compliments et à très vite <3
Date: 21/05/2018 21:37 Title: [4 décembre] Un cri dans la nuit
Promis, je ne compte pas faire tout le calendrier d’un coup ! (parce que je n’ai surtout pas le temps en une soirée mais ce n’est pas l’envie qui manque).
Je pense que je vais me répéter un peu au fil de mes commentaires mais j’aime bien tes textes qui appellent au voyage. Entre la préhistoire, le phare et l’Égypte, il y a déjà de quoi se promener un peu à travers le temps et l’espace (j’ai l’impression d’être dans un TARDIS) et c’est quelque chose de très intéressant parce que tu arrives à nous emmener d’un univers à l’autre en un rien de temps. Je veux dire par-là que tu parviens à nous mettre un contexte pour chaque histoire, sans avoir besoin de t’étaler sur des pages et des pages, et ça devient parfaitement compréhensible, aussi bien l’arrière-plan de chaque personnage que l’époque dans laquelle ils vivent.
J’aime beaucoup ce piège qui s’est refermé sur Ankthi. On croit au début que son ami est fou, qu’il a des visions à cause d’un mal être particulier mais la chute nous montre à quel point tu as réussi à nous tromper. Non, Harekheni n’avait pas de maladie mentale, il a aperçu les dieux et son amie reçoit le même don/châtiment à la fin. C’est une bonne idée de mettre l’action à une époque qui semble un peu troublée parce qu’on se rend compte que l’agitation vient de partout, aussi bien des hautes instances que du bas peuple. Je n’imaginais pas que le personnage d’Harekheni allait mourir mais, au final, cette mort n’est pas inutile et j’aurais même tendance à dire que c’est l’élément déclencheur du reste de l’histoire. Et du coup, en écrivant ces mots, je me rends compte qu’on ressent très bien le côté conte ou fable du texte.
J’ai aussi apprécié les répétitions que tu mets dans ce texte. Ce ne sont pas des répétitions parce qu’il n’y a rien d’autre à dire mais bien des mots qui ont leur importance. Que ce soit le coup des sandales qu’Ankhti chaussent dans des gestes automatiques ou l’évocation des dieux, ça a du sens à chaque fois. D’ailleurs, en parlant des dieux, j’ai adoré la répétition avec « Hathor et son museau écumant, Sekhmet et ses griffes, Sobek ... ». Ce sont ces fameux dieux que dénigrait un peu Ankhti, persuadée qu’ils n’en avaient rien à faire du monde des hommes et elle se retrouve à les observer et à subir leur présence.
Je trouve la chute du texte très bien adaptée. Il y a une certaine morale dans cette fin, elle comprend enfin la détresse de son ami, elle est exactement à la même place que lui, avec les mêmes difficultés. Et même si le thème du mensonge n’est pas exploité de la même manière que dans les autres textes, je n’ai eu aucun mal à le voir à travers cette histoire et je suis toujours aussi surprise de constater de quelle manière tu nous offres ce fil conducteur de diverses façons, sans tomber dans les répétitions.
À bientôt !
Réponse de l'auteur:
Ah mais si tu veux faire toute le calendrier d'un coup, lâche-toi, moi ça me fait plaisir :D (Je comprends que tu n'aies pas le temps, et ça me fait TROP plaisir de voir que tu en as envie).
C'est aussi un choix de facilité, je n'ai pas forcément les connaissances historiques suffisantes pour faire un gros gros contexte, du coup les textes in medias res ça permet de masquer mes lacunes 0:)
C'est très rigolo, parce que moi, je ne tranchais pas. Peut-être qu'Harekheni est fou et que c'était une maladie cérébrale contagieuse et que Ankhti l'a attrapée. Pour moi c'était un texte fantastique qui ne tranche pas entre l'interprétation rationnelle et l'interprétation surnaturelle. C'est rigolo de voir que toi tu es certaine et que tu as tranché ;)
Pour le côté conte/fable, c'est un peu l'idée du recueil, ça me fait plaisir que tu le ressentes. :D
Haha, les figures de répétition, aka mes figures de style préférées 0:) C'est cool que ça te plaise !
Merci encore pour ta jolie review et tes compliments, et à très vite !
Date: 21/05/2018 17:21 Title: [3 décembre] Phare abandonné
Oh Eejil, que c’est triste !
Je ne dis pas qu’il faut forcément que tout le monde soit heureux dans le meilleur des mondes mais là, c’est franchement déprimant. Il y a ce thème de la solitude, de l’abandon, des rêves brisés. Et pour un calendrier qui prépare à Noël, c’est un sacré contraste. Mais dans un autre sens, ça permet de bien savourer les fêtes quand elles arrivent.
Ton texte s’accorde bien au thème du phare abandonné. Tu nous décris la vie d’un homme qui fait presque corps avec son métier, qui est une pierre de plus dans celles qui composent le phare. J’aime beaucoup la façon que tu as de décrire le temps qui passe, entre les cheveux blanchis par le sel puis par les ans, entre les rides qui marquent les jours ou encore la comparaison que tu fais entre l’océan et une clepsydre. C’est très poétique et on pourrait entendre le bruit des vagues qui s’échouent contre le phare.
Je me demandais de quelle manière tu allais traiter le thème du mensonge en voyant qu’il s’agissait d’un gardien de phare. J’ai imaginé un mensonge sur des destinations à suivre, un mensonge aux marins qui viennent le voir de temps en temps. Mais c’est encore plus cruel pour lui dans le sens où il se ment à lui-même. C’est une belle manière de traiter le thème de la tromperie, avec les rêves dont il est le héros, toutes ces possibilités qu’il n’effleure que du bout de son esprit. J’aime particulièrement « Il était amant, il était guerrier. Il était ministre, il était cavalier. » Il y a à la fois les sentiments, la justice et la guerre, tant de choses qu’il ne connaît pas vraiment perdu dans sa solitude. Et du coup, pour rejoindre ce que je disais juste avant, tu traites aussi le temps à travers ses rêves qui n’existent plus, ses utopies faussées par une imagination qui s’efface peu à peu.
Même si on ressent de plus en plus la lassitude du personnage et son besoin de se détacher du monde réel, je n’imaginais pas que ça se finirait ainsi. C’est assez triste de se dire qu’il est si seul qu’il décide de se laisser mourir, sans aucune pensée pour les autres. Et il y a cette phrase finale qui rappelle que oui, la mort est réelle, à portée de main, alors qu’il a passé du temps à s’accrocher à des rêves sans consistance.
Pour son nom, je n’ai pensé qu’au Thot de la mythologie égyptienne mais je me dis que l’homonyme divin est sûrement mieux loti que le pauvre mortel dans son phare, seul au milieu de l’océan.
Encore une fois, tu me plonges dans quelque chose que je n’aurais pas forcément lu de moi-même si j’avais eu un simple résumé. Je ne dis pas que le gardien de phare ne me plaît pas mais ce n’est pas le sujet qui m’attirerait le plus. Entre ça et la préhistoire, je m’aventure sur des terrains presque inconnus et j’aime beaucoup ces découvertes.
À bientôt !
Réponse de l'auteur:
Hmm oui, c'est triste, mais désolée de te l'annoncer, tu n'as pas fini, si tu comptes poursuivre ta lecture. Ce calendrier, c'est un peu un voyage au pays de la déprime. :D C'est ce que je te disais dans une autre ràr, ça prépare pas trop Noël, c'est plus un prétexte je crois ;)
Ton commentaire est TROP JOLI, c'est presque plus poétique que mon texte. J'ai essayé de décliner les mensonges, et mes personnages, c'est un peu moi, c'est un peu nous tous sur HPF, parce qu'en plus d'inventer des histoires, on est tous de grands rêveurs. Qui n'a pas imaginé une histoire dont il était le héros ? La fin de Thot est déprimante, mais d'une certaine manière, sa vie ne l'est pas, parce qu'il a eu assez d'imagination pour vivre mille autres vies. Il choisit la mort plutôt que la solitude et l'ennui, ce n'est pas plus triste qu'autre chose. Mais ce n'est que mon avis. ;)
J'ai choisi Thot puisque c'est le dieu égyptien qui est vu comme ayant inventé l'écriture. Mais avec du recul, je pense que j'aurais dû l'appeler Ptah, qui crée le monde par la parole...
Je suis ontente que ça t'ait plu ! Pour le gardien de phare, il faut avouer que je n'aurais pas eu l'idée non plus sans le thème ;)
A très vite !