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Date: 24/10/2015 18:29 Title: Chapitre 1
Tu as écrit quelque chose de très visuel, de très voluptueux, de doux-amer et de terriblement photographique. Désolée d'écrire des choses qui doivent te paraître bien fades, ou trop simples.
Mais j'étais dans cette pièce, avec la fumée de cigarette, les yeux ourlés de noir et les ombres dans le creux des seins.
J'ai eu la même impression dans le cours de dessin, bien qu'au lieu de la photographie, ce soient les fusains qui courrent sur le papier. Qui dessinent courbe après courbe cette femme, nue.
J'ai moins aimé la partie entre le dessins et la photographie, suspendue, perdue dans le monde des artistes qui ne communiquent pas entre eux.
Ton personnage me semble en fait très seul, seul au milieu de ses élèves, seul au milieu de ses amis (?) et seul derrière l'objectif.
Pour la fin, je ne sais pas si je la trouve bien insérée dans ton texte. Car d'un coup, tu nous fais passer du point de vue du modèle et de ce rejet qu'elle a face à sa photo exposée aux yeux de tous. D'un autre côté, je trouve que ces dernières lignes vont terriblement bien avec les phrases "Enfin elle porta la cigarette � ses l�vres et expira dans un souffle un peu de poudre d’argent.
Une derni�re fois, il y eut dans la pi�ce le bruit t�nu d’un d�clencheur."
Avec ce dernier son, tu fais basculer le lecteur chez cette femme dont on ne sait finalement rien.
J'aime énormément ton texte.
Date: 23/10/2015 16:56 Title: Chapitre 1
J'ai bien aimé ton texte. J'aime bien ce soucis du détail que tu apportes à tes descriptions, ça les rend très crédibles et on s'y croirait presque en tant que lecteur, je pense notamment à la scène du cours de dessin.
J' ai un peu moins accroché à la partie centrale, entre le cours de dessin et la séance de photo. Je suppose que tu l' as étirée volontairement pour le suspens d' une part et parce que tout simplement ça ne se passait pas tout de suite après.
Pour la fin on reste un peu sur notre faim à vrai dire. J' avais plein de questions qui fourmillaient dans ma tête après le point final.
Bravo en tout cas c'est une découverte intéressante.
Date: 21/10/2014 20:59 Title: Chapitre 1
Oulà... C'est très bizarre. Je ne sais pas trop comment expliquer ça, ce truc que tu nous fais ressentir. C'est lent, l'atmosphère est géniale, je suis complètement envoutée. Ensorcelée même. Ton style... oh gosh, on ne peut pas rester indifférent. C'est juste quelque chose qui nous attrape, qui nous agrippe et nous prend, quelque chose qui nous entraîne dans ton histoire, cette longue attente, cette lenteur délibérée, c'est...waouh. J'ai l'impression de lire une peinture. Je ne sais pas comment le dire autrement, c'est ridicule, mais je vois l'image, je vois le tableau que tu dépeins, cette ambiance, la fumée de cigarette, le noir et blanc, oh ça j'aime, c'est posé d'une telle façon, les volutes, le fusain, les ombres sur le corps, tout y est et on est juste pris dans ta façon d'écrire, dans l'histoire que tu dévoiles, c'en est presque perturbant.
"Le temps s'étirait doucement."
C'est ça. C'est exactement ça. Tu nous envoûtes, tu nous enchaînes à ton histoire, à la photographie, aux détails, au flou, tout, je ne trouve pas les mots et rah, c'est injuste parce que ton histoire, oh punaise, ça me fait un putain de truc. Waouh. Je vais mettre du temps à m'en remettre.
Bravo.
Date: 24/11/2010 12:04 Title: Chapitre 1
Lorsque j’ai vu que tu avais publié – republié en quelque sorte - Argentique, je me suis de suite dit qu’il faudrait que je revienne le lire et le recritiquer. Quelque part je suis même disappointed de ne pas pouvoir relire ce que j’avais écrit à l’époque. Ce que tu avais écrit aussi, as-tu modifié des choses comme tu l’avais annoncé ? – je demande ça alors que je n’ai pas encore commencé à lire le texte, tu vois j’ai ouvert un doc word pour écrire mes impressions au fur et à mesure, et je me suis lancée directement dans une sorte d’introduction, mais même à la lecture je ne crois pas que je saurai si tu as modifié ta nouvelle.
Pourquoi maintenant ? Pour une raison bassement utilitaire lié à la modalité (c’est joli comme mot pour parler du travail des modérateurs, non ?). Sans doute aurais-je dû trouver le temps avant, mais cet été j’étais une loque qui avait besoin de ramper un peu pour pouvoir se ressourcer, pomper un peu d’énergie nouvelle. Malgré la raison terre à terre du « maintenant », c’est avec plaisir que je me plonge en m’étant dit, ‘mais bien sûr’, et comme mise en condition sublimatrice j’ai ouvert le lecteur windows media pour sélectionner Irvi, Denez Prigent (http://www.deezer.com/fr/#music/denez-prigent/irvi-228639 ; [sans doute trop mélancolique finalement]), j’espère que ça te convient.
« La ville semblait s’accorder avec sa vision en noir et blanc. Pas de couleurs, juste une infinie nuance de gris, du blanc lourd du ciel à l’asphalte brillant des trottoirs. La pluie avait formé d’immenses flaques qui agissaient comme des miroirs » Oh !! – il y a une chose qui fait que d’un même texte, une même lectrice, la vision sera différente, les coups de cœur aussi : le temps – Il se trouve qu’étonnamment j’ai baigné récemment dans une ambiance de ce style, « en nuances de gris ». Et pour ceux qui aurait lu mon texte et le tien et qui diraient que je me suis inspirée de toi, je nierai farouchement : j’ai lu ton texte il y a bien trop longtemps pour m’en souvenir, il y a autre chose qui fait vibrer en moi les mots « nuance de gris », « nuances de gris » pour être précis. Il y a quelques années maintenant – il faut absolument que je m’y remette, mais me laisser hanter par « nuances de gris » est un bon premier pas – ma directrice de recherche a qualifié le monde de l’auteur sur lequel je travaillais, Tanguy Malmanche, « d’un monde en nuances de gris », elle avait entendu ça le matin à la radio et avait trouvé que l’expression collait bien avec l’ambiance de Malmanche. Ce sont des mots qui depuis résonnent en moi de façon vibrante et affective. En conclusion, ces deux phrases et demie sont pour moi magnifiques et très signifiantes, même seulement appliqué à Argentique, le noir et le blanc, la nuance de gris pour être plus précis, dit énormément plus de choses parfois que la couleur…
« C’était un soir de pluie. Les flaques d’eau étaient des mares où se mirait la couleur des enseignes et le bleu rayonnait sur les pavés. Aussi loin que l’on puisse voir, il y avait un paysage de parapluies; le ciel semblait un écho au noir des chaussées. » : Il devrait exister un mot précis en littérature pour désigner la répétition d’images, de gouttes d’ambiance.
Le passage entre ces deux morceaux m’a semblé proche d’une patinoire, on glisse en engrangeant les informations, sans plus d’intérêt que ça ; et là tu viens de me ré-épingler, la lame du patin s’est accroché dans la glace.
J’aime ta précision du détail, des détails. Et je souris à ces descriptions artistiques d’artiste, Alexis, le groupe d’artiste, leurs préoccupations…
« et les couleurs revinrent, vives, un peu trop même. Il trouva agressifs » : comme un motif de non-couleur et couleur revenant. Je ne me souviens pas avoir pointé si précisément cela lors de ma vieille lecture, mais maintenant c’est une évidence logique de photographie.
« son expression avait quelque chose de tremblant, comme les verres de cristal que l’on fait vibrer jusqu’à ce qu’ils se fêlent » : cette phrase est magnifique, très subtile – et je me souviens l’avoir remarqué auparavant…
Que te dire que je ne t’ai déjà dit dans une critique précédente ? Ton écriture est pointilleuse, comme la plume acérée d’un ancien porte plume, elle crisse un petit peu sur le papier : tout est fin, dessiné avec précision, chaque courbe a été pensée, chaque courbe dessine une lettre exquise, et à la lecture de celle-ci un demi-sourire s’affiche sur les lèvres de son destinataire.
Subtilité, beauté, précision, ambiance enfumée… Je voudrais presque pouvoir dire, et ce n’est pas vrai, qu’à la fin nous sommes aussi troublés que Bérénice. Mais à la fin nous désirerions voir l’image, voir les photos. Et je te le dis, sans doute cette impression est très féminine, Alexis a ce côté sombre triste, fou et entêté qui fait de son personnage quelqu’un que j’aimerais rencontrer…
« Argentique » est un titre parfait.
Dw i ‘n caru llawer yr awyrgylch yma.
Avel
Date: 02/09/2010 17:51 Title: Chapitre 1
Ce qu’il y a de bien avec ce texte, c’est que tout y est. La fumée de cigarette, la photo – noir et blanc, naturellement, la photo, pour que même sur les volutes s’affaissent des ombres – le modèle lointain, qu’on voit sans vraiment s’y attarder. Juste des images, des esthétiques qui se superposent pour donner lieu à une action. Miam, donc.
J’ai par contre eu un souci avec le prénom Lucas. Chaque fois que je le lisais, je me demandais si tu l’avais choisi parce que tu connais Wyn (sous ce pseudo-là ou un autre, d’ailleurs), puisqu’il semble pulluler par où elle passe. Maintenant, je sais que tu la connais, puisqu’une amie me l’a confirmé, mais ça n’empêche pas que ça a un peu perturbé ma lecture.
Bref, pour en revenir au texte lui-même, j’ai surtout aimé la première partie. Enfin, non, ce n’est pas vrai. J’ai surtout aimé cet extrait : Il entreprit par la suite d’exhumer des trésors. I (…)il replaça les objets dans leurs boîtes de carton et brûla les dessins.
Ca ne veut pas dire que le reste ne me plait pas, bien au contraire, j’aime beaucoup le début, et la fin, si elle me plait moins, reste tout à fait bien. Mais là, c’est juste la partie la plus parfaite. Il ne s’y passe rien, et pourtant, elle est le point central, pour moi. L’attente. Le ton.
La fin seule me laisse en bouche comme un goût de trop peu.
Que dire d’autre, sinon que l’esthétique conférée par le seul mot photographie est époustouflante ? Argentique va d’autant mieux avec le texte que les gestes mêmes des personnages semblent figés, retenus, photographiés.
Réponse de l'auteur: (il manque vraiment un système d'alerte automatique sur se site...)
Donc, désolée si ma réponse ne vient que maintenant! Et merci beaucoup pour tout ce que tu as dit. Je suis vraiment contente que tu aies aimé le passage central, c'est rare que les gens commentent dessus; c'est aussi l'un de ceux que je préfère *huge smile*. Que tu aies trouvé l'ensemble figé, lointain, un peu effacé dans toutes ces fumées de cigarette, c'est génial! C'est ce vers quoi je tendais. Après, la fin.... c'est un reproche qu'on me fait régulièrement, et je suis d'accord que c'est trop brusque, qu'il y a quelque chose qui manque. Mais je n'arrive pas à trouver quelque chose de mieux, sans changer complètement le sens du texte.
Tu connais Wyn aussi? Lol, it really is a small world... Je sais qu'elle aime le prénom Lucas, même si je n'ai jamais bien compris le concept autour. Anyway, j'avais fixé ce prénom avant même de la connaître, donc il n'y a vraiment pas de lien.
Date: 24/07/2010 20:43 Title: Chapitre 1
Déjà le ton du texte est super, on est tout à fait dans la thématique "plastique" et de son ressenti sans que ce ne soit lourd, c'est très réussi.
Les épaules osseuses, une poitrine inexistante, des hanches de garçon. Ceci ressemble beaucoup à la description de nos actuels top models, je ne sais pas si c'est exprès...
La description de la séance photo et de son épilogue est superbe.
J'ai bien aimé ce texte, même si la fin m'a laissé... sur ma faim. ^^
Réponse de l'auteur: Merci beaucoup pour ta review! Je suis heureuse que tu aies ressenti la dimension "plastique" du texte. Pour ce qui est de Bérénice, je n'avais jamais pensé à elle comme un top model, mais c'est vrai que la description est assez ambigue... Pour moi elle est surtout dégingandée, comme désarticulée. La fin est un grand sujet de débat, j'ai essayé de la réécrire plusieurs fois, mais au final c'est cette version qui me semble la meilleure, même si effectivement, je la trouve un peu trop abrupte. Un jour peut-être j'aurai une idée lumineuse?