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Date: 07/08/2014 16:48 Title: Chapitre 1
Et tombe encore. A l’infini, la même image. Sa rétine, brûlée comme une pellicule exposée au soleil. La terre grise, soudain, est éclaboussée de rouge.
Ce n’est pas le futur.
Ça s’est déjà produit.
Le corps fracassé, marionnette aux fils coupés, membres désarticulés. Une enveloppe qui n’a déjà plus de sens, de la chair morte, tiède encore, mais déjà pourrissante.
Sa sœur. Barbara.
Je n'ai pas trop compris ce qui s'est passé.. Est-ce Barbara qui est morte ? Amaury ? Et qu'est-ce que sa sœur vient faire là-dedans ? ^^
Merci d'avance de ta réponse en tout cas
xoxo
Date: 23/03/2013 22:09 Title: Chapitre 1
Gno... J'ai vraiment vraiment a-do-ré ! ça m'a transporté, comme si j'y étais presque ! Déjà "Il n’y a rien ici. Rien hormis le vent", ça m'a plu. Je ne sais pas, je trouve que tes mots font mouche. Le titre aussi "Rien que le vent" est très bien trouvé et a un petit quelque chose de plus. Tu sais très bien mettre en place une ambiance, c'est ça qui me plait le plus ^^
Que dire d'autre ? Rien, j'ai adoré.
Merci pour cette lecture
Date: 17/03/2013 23:49 Title: Chapitre 1
C'est un texte que j'ai vraiment aimé lire. Chaque fois que finissais une phrase, je lisais le plus vite possible l'autre. En fait, ce texte n'incitait à lire et lire le plus vite possible. J'ai vraiment été transportée. Ça fait peut-être longtemps qu'il a été écrit, mais je voulais te dire que je l'ai vraiment apprécié !
Date: 19/12/2009 00:43 Title: Chapitre 1
Alors, déjà, dire que j'ai adoré. Le style me rappelle un auteur que j'apprécie beaucoup, surtout le style de ta description du début(Bernard Simonay, Phoenix: "Rien ne vit dans les Terres Bleues. Ni Plantes ni animaux.[...]". L'ambiance est posée, elle imprègne le lecteur. J'ai vraiment eu les sensations de souffle coupé par le vent pendant ma lecture et j'ai très bien visualisé le paysage et le sentiment que l'héroine.
Par contre, j'ai du mal à comprendre la fin, ce qu'il s'est passé. Amaury a-t-il un lien avec Barbara? Jusqu'à la phrase "L'autobus s'éloigne, irrévocablement." je comprends très bien mais ensuite, c'est plus flou. Il serait peut-être necessaire d'ajouter quelques phrases courtes pour préciser qui parle de qui.
Mais la toute dernière partie est néanmoins émouvante. J'adore la dernière phrase. Ton texte est vraiment plein d'émotion.
Date: 08/12/2009 14:57 Title: Chapitre 1
Ton texte est magnifique !
La description du début fait penser à un paysage relativement apocalyptique. On s'attend à un texte passeur de message sur la situation environnementale. Mais non, ou du moins là n'est pas le coeur.
J'aime beaucoup le rythme de ton texte, relativement hâché, avec des répétitions. Dans certains cas cela rend une impression d'écho, ou un rythme saccadé comme quelque chose de machinal. Mais ici ce fut dans ma tête une lecture rapide, peut-être comme les bourrasques de vent, donnant une impression de transe - qui va bien avec ton texte.
De plus l'alternance de souvenirs et de récit au présent est très juste. Elle montre bien "the stream of consciousness", le fil des idées (je m'excuse, je me souviens très bien de cette expression anglaise définissant ce "procédé" que l'on trouve beaucoup dans les nouvelles anglaises [et bretonnes, "red an emskiant" en breton, mais ça n'aide toujours pas à retrouver le français !]).
Je suis également extrêmement sensible aux champs lexicaux : le vent, la mer, la lande... Tout cela correspond à un univers qui me parle, que j'aime aussi utiliser. Je trouve que ce sont des évocations qui rendent bien l'idée de perte. Des immensités non palpables et que donc on ne peut tout à fait maîtriser, tant physiquement que mentalement, et qui deviennent alors des lieux, choses, sensations exprimant la confusion mentale.
La chute de ton texte est ... superbe.
On ne s'y attend pas. Tes mots sont durs, mais non cruels, ils sont froids. Froids comme l'apparence de ton personnage.
C'est dans les deux dernières lignes que réside tout le tragique. Jusque là on voyait tout sans sentiment, même l'amour d'Amaury, elle en était détachée. Les larmes donne alors une autre dimension à ce texte et son personnage, celui de la rédemption.
La proposition "une humidité salée dessine deux sillons glacés" est superbe, évidemment de par son sens, comme explicité plus haut, mais aussi par ses sonorités (assonance en é et allitaration en s) qui font que cette phrase marque.
"C'est le vent, rien que le vent. Quelle importance à tout ça ? Le vent souffle et soufflera. La faute à qui ? Au vent ? Des cris ? C'est le vent. Et si elle tombait, si son regard se troublait et qu'elle voyait la lande, la lande de plus en plus près, de plus en plus floue, là-bas, près de sa soeur... C'est le vent, rien que le vent...
Avel - Azenor
Date: 05/12/2009 14:51 Title: Chapitre 1
J’ai fait lire le texte à une amie, et je me suis dit que lire ce qu’elle en pense t’intéresserait peut-être. La critique n’est pas vraiment structurée, je t’envoie des bribes de conversation msn (ce qui justifie également les fautes de frappe et certaines tournures), mais je t’envoie tout ce qu’elle dit, sans censure et avec sa bénédiction :
je ne suis pas fan du textz
je n'aime pas trop les "il n'y a rien, si ce n'est.."
et les "elle ne nait pas pourquoi elle est venue ou plutôt elle le sait"
je trouve aussi qu'elle utilise un peu trop d'expressions toutes faites, un peu cliché
le début de la fin, les passés révolus, au pied du mur..
et je trouve un peu lourd touts les rappels aux effets du temps
description de l'escalier, hop rappel du mauvais temps
à presque chaque ligne elle rappelle qu'il drache et qu'il fait ventu
je trouve que ce n'est pas n'écessaire de le rappeler aussi souvent
ou alors de manière moins euh
plus évocatrice mais moins directe
Date: 30/11/2009 09:03 Title: Chapitre 1
« Il n’y a rien ici. Rien hormis le vent »
Image terrible, très forte. Le blanc, entrecoupé de stries de vent, et les pensées qui volent à côté de grains de sable innombrables… irritées par ces gifles et ces griffes imperceptibles.
Vient le paysage, et l’approbation. Il est là, on le pénètre. L’herbe jaunâtre, oui, elle est grise. Elle n’est vaguement colorée, et terne, inerte dans ses tons, que par compassion pour le pauvre promeneur, comme pour lui dire que les gris s’étendent vers l’infini.
Le passage sur les tags situe le texte un peu hors du temps. On a quitté l’époque des graffitis. Ils sont la marque de quelques vies, mais quelques vies anonyme, peut-être inutiles, sûrement blasantes. Passées, ou dépassées.
Et puis, à nouveau, la seule vie admissible, désincarnée, s’exprime. C’est le vent, et le vent dans la mer… Décidément, quel bel endroit pour se souvenir ! Si adapté à la nostalgie, aux pensées du soir et aux rêves qui sa passent des heures.
… Aux « futurs improbables », aussi (au passage, en vitesse : « Les choix qu’elle a fait » : il ne faut pas mettre la marque du pluriel à fait ? Tu me dirais que non, je te croirais, mais j’ai quand même l’impression. ) De belles images, comme des touches de lumière, rouges, dans le vent.
Et à ce que j’ai considéré comme la seule marque de vie, il y a un instant, s’oppose maintenant le corps, qui compte bien revendiquer ce souffle. Mais n’est-il pas plus mort encore que le vent ? Plus désespéré. Ephémère, aussi.
Le poème pluvieux, c’est Prévert ? Je suppose qu’il ne peut pas en être autrement. Evoque un jour pluvieux, mais aussi des réalités terribles, et, aussi, ces passés révolus. Et la guerre. Barbara, dis-moi qui tu es et quelle lumière brille dans tes yeux perdus… Barbara, tes mots qui planent sans franchise directe me plaisent.
« Il lui semble qu’elle a passé sa vie entière, à le regarder partir. » … Les fractions d’éternités… Superbes.
Tout est rouge, oui, rouge comme je voyais les futurs et les passés se mêler. Comme la violence de la transe, aussi… elle ressemble presque à une vengeance, une vengeance du futur, brusqué par cette jeune fille qui vient jusqu’à sa porte lui demander une vision… Qui soulève le vent… Et qui, irrévocablement, laisse place au passé.
J’hésite à poster ces mots, j’ai peur qu’on sente bien trop qu’à quatre heures cette nuit j’étais encore éveillée, les yeux dans le vagues et les pensées folles… J’espère que ma cohérence te semblera logique, et que mes mots t’iront : j’ai fort aimé le texte, et j’aurais peur que ça ne se ressente pas.
Je pense que j’ai plus laissé mon ressenti que mon avis, mais ils sont mêlés, n’est-ce pas ? Et puis… je pense qu’avec un texte pareil, si imagé, le but était quand le lecteur se retrouve dans le paysage… Je l’exprime au moins, ainsi, plus clairement que si j’avais écrit « je me suis promenée à côté de ton personnage » (ce qui, par ailleurs, serait faux, vu que j’ai erré dans tous les sens là où ton personnage savait parfaitement ce qu’il faisait ; j’ai laissé le vent m’emporter quand elle luttait contre lui. Mais bref.)
En somme, des mots qui portent, des mots qui guident, des mots justes dans des phrases justes ; et des images. Comme un livre d’enfants pour les adultes. Ou, peut-être les grands enfants (mais ça, c’est encore une autre question, qui résulte peut-être de délires nocturnes… De nuits trop courtes aux veilles trop longues.)
Date: 08/11/2009 15:31 Title: Chapitre 1
Au style, aux rafales de vent, je pense que j'ai deviné l'auteur. On verra bien.
C'est le genre de texte qui fait regretter de ne pas pouvoir être plus "dedans". De ne pas pouvoir traverser l'écran, de ne pas pouvoir gratter les mots pour se rapprocher toujours davantage, pour se fondre à l'intérieur de l'histoire (do I make sense?...). Donc oui, j'ai beaucoup aimé.
Deux détails qui m'ont fait trépigner: les graffitis sur le mur ("déchirures du néant") et le coeur inscrit sur la vitre. Le prénom Amaury. Sourire absolument extatique.
En fait, ce qui est remarquable dans ce texte, c'est sa fluidité. Il donne l'impression d'une plongée. On est envahi de sensations, de visions, de sentiments. Les phrases ne sont pas construites, organisées, mais tressées les unes aux autres dans le mouvement de la conscience. C'est prenant.
"Des milliards de chemin. Les futurs improbables, les passés à jamais révolus, ils convergent tous vers cet étranglement, ce goulet qui les aspire. Ici. Au pied du mur. Littéralement. Les choix qu’elle a fait, ceux qu’elle fera, les décisions, mauvaises ou bonnes, qui ne seront jamais, qui se sont perdues, oubliées, que l’arbre des possibles a écartelées dans ses branches épineuses." Très beau passage.
"Ça y est. Elle arrive au point où les images défilent. Tout est rouge, soudain. Le ciel. Ses mains. Les lèvres d’Amaury, mordues jusqu’au sang. L’autobus s’éloigne, irrévocablement." C'est probablement le passage que je préfère. Il est magnifique. Sobre, presque discret par rapport au reste, mais heart-rending. Chaque mot est à sa place et perce le coeur.
Il y a tout de même quelques passages un peu trop lyriques à mon goût, et des phrases un peu longues ("Même le jaune du lichen a pris une couleur passée, de mort et d’oubli, de lente décrépitude, de pourriture qui agonise", par exemple, je trouve que ça ferait plus d'effet s'il y avait un élément de moins).
Et ce bout-là: "Le vent confond les époques, la plonge dans une transe où elle navigue sur les ailes des nuages, regard d’aigle auquel rien n’échappe", il me laisse très sceptique.
C'est mélo, mais ce n'est pas mélo. C'est presque irréel. Bravo, ce texte est superbe.
Ah oui, dernière chose: "si pesante, si proche, qu’en étendant le bras on pourrait rêver la toucher" *O*